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La France bonnet d'âne européen pour l'économie

La France bonnet d'âne européen pour l'économie

La France vient de publier le pire déficit du commerce extérieur de son histoire  parallèlement à une augmentation des dettes sans pareil depuis 2017. L'économie ne vit plus que grâce à la dette ce qui met à mal l'indépendance et la richesse de tous les français...

On attendait les chiffres du Commerce Extérieur avec impatience et ils n'ont pas déçu. Le déficit commercial a atteint le record de 84,7 milliards d'euros en 2021. Il s'agit du plus important déficit commercial de l'histoire de France.

Le précédent record de 75 milliards avait été enregistré en 2011.

En 2020, le déficit commercial de la France avait déjà été le pire de l'Union Européenne à 65,2 milliards d'euros. La France était la dernière juste après la Roumanie. Voilà à quel niveau notre pays est tombé en quelques années (NDLR : dans le secteur voyages cela fragilise fortement Air France-KLM par rapport à Lufthansa alors que les entreprises exportatrices sont moins nombreuses et dépensent donc moins en voyages d'affaires, première source de bénéfices des compagnies aériennes).

Le déclassement de la France est total. Le début du creusement du déficit commercial français a eu lieu lors du passage à l'euro en 1999.

Comme le montre ce graphique de l'INSEE, peu de temps après, la France a décroché avec un premier déficit de 5,7 milliards en 2004 qui s'est fortement creusé les années suivantes pour atteindre 24,2 milliards en 2005 et 75 milliards en 2011 le précédent record.

La surévaluation de l'Euro par rapport au Franc a fait décrocher l'industrie française qui s'est délocalisée à l'étranger ce qui a eu pour conséquence de faire considérablement baisser le niveau d'emploi industriel en France. La France n'avait pas comme l'Allemagne une forte valeur ajouté globale de ses exportations et avec sa monnaie faible, jouait sur les dévaluations pour gagner des marchés.

Par ailleurs de nombreux groupes et conglomérats français s'appuyaient sur l'Etat pour leurs ventes et la libéralisation de nombreux secteurs du fait de l'Europe a mis à mal leurs bénéfices comme dans le secteur des télécoms : l'arrivée de la concurrence chinoise et américaine sur les réseaux 3G a plombé les comptes d'Alcatel (ainsi que les fonds de pension de Lucent suite au rachat que l'on peut qualifier de baiser de la mort).

Depuis une vingtaine d'années, nos gouvernements ne défendent plus nos intérêts industriels,  commerciaux et bradent nos actifs à l'étranger

Parallèlement les lois d'ouverture du capital au sein de l'UE ont permis à de nombreux groupes étrangers de racheter à bon prix nos principaux fleurons industriels affaiblis et sous capitalisés, une tendance qui s'est poursuivie jusqu'à ce jour, sans que l'Etat s'y oppose contrairement à ce que font les gouvernements américains, chinois, russes...

La liste des secteurs abandonnés est longue comme un inventaire à la Prévert : leadership mondial dans les ciments avec Lafarge (racheté par Holcim), acier avec Arcelor (racheté par Mittal), aluminium avec Pechiney, dans l’ingénierie pétrolière avec Technip, dans l'énergie avec Alstom, dans les télécoms avec Alcatel et tant d'autres entreprises comme Norbert Dentressangle, ClubMed (rachat d'une partie du capital), SPIE (par Clayton, Dubilier & Rice), Legrand (racheté par KKR à 30% et Wendel à 30%), Rossignol, Salomon, Smoby, Solocal (Pages Jaunes), Marionnaud, branche biscuit de Danone, TDF, Yoplait, Ducros, Technip, Rossignol, Kronenbourg, Amora-Maille...A cause de toutes ces ventes l'industrie ne pèse plus que 12% du PIB en France contre 25% en 1970.

La France s'est notamment désengagée de deux secteurs clés : les télécommunications avec Alcatel et l'industrie électrique avec Alstom en quelques années.

Et il n'y a pas que les entreprises qui partent à l'étranger, nos grands châteaux bordelais, nos plus beaux immeubles à Paris ou sur la côte d'Azur, nos terre arables sont vendus sans vergogne.

Ainsi un rapport du Sénat notait « Il apparaît que des mouvements importants d'achat de terres agricoles en France par des investisseurs étrangers, notamment chinois, ont été observés ces dernières années. Ces opérations peuvent concerner plusieurs centaines d'hectares de terre ».

Des pays s'intéressent également à nos forêts.

« Les achats chinois de chênes français ont grimpé de 42 % à fin mai. Et même de 66 % pour les résineux. La fédération nationale du bois réclame un frein aux exportations de grumes, c'est-à-dire des troncs d'arbres non transformés, afin de protéger l'approvisionnement des scieries et des transformateurs français » note un article des Echos.

L'industrie ne pèse plus que 12% du PIB contre 25% en 1970

Alors que l'industrie ne représentait 25% du PIB en 1970 elle ne représente plus que 12% du PIB aujourd'hui selon l'Académie des technologies. Au contraire le niveau industriel est resté peu ou prou similaire en Allemagne (22% de la Valeur Ajoutée brute en 2019) ou en Suisse (25% du PIB) à celui de la France des années 70. L'Euro a en effet été sous-évalué au niveau de l'économie allemande et surévalué par rapport à l'économie française notait déjà en 2017 le FMI.

On voit d'ailleurs que le décrochage industriel de la France et de l’Allemagne date des années 2000, peu après la mise en place de l'euro en 1999 (voir le graphique ci-dessous Evolution de la valeur ajoutée brute de l‘industrie en prix courants, données CVS ; indice 100 = 1er trimestre 1999).

 

industrieallemande france

Parallèlement tout ce qui faisait la puissance de la France s'écroule : l'éducation (la France a considérablement baissé dans le classement Pisa entre 2000 et aujourd'hui), sa diplomatie (la France n'est plus respectée étant désormais vue comme un satellite américain) et n'a plus de bons rapport ni avec la Chine ni avec la Russie, ni avec de nombreux pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, son poids géopolitique (Macron a proposé de partager notre force nucléaire et l'Allemagne veut que la France mutualise son siège de membre du Conseil permanent à l'Onu à l'Europe), sa force énergétique (le nucléaire est remis en cause par l'UE avec un classement comme énergie verte mais uniquement jusqu'en 2040)...En bref tous les efforts effectués après guerre pour conforter l'indépendance et la puissance de la France ont été réduits à néant en une trentaine d'années...

Comment le gouvernement français et l'UE affaiblissent EDF et notre indépendance énergétique

EDF est un bon exemple de la mauvaise gestion des dirigeants français (voir à ce sujet cet excellent article de l'Institut des Libertés). Après la débandade d'Areva sous la direction d'Anne Lauvergeon, c'est maintenant au tour d'EDF de souffrir des directives délirantes imposées à l'une des plus grandes entreprises françaises gardienne de notre indépendance énergétique. C'est l'UE qui en est principalement la cause en ayant exigé la suppression du monopole d'EDF en France. La loi NOME oblige EDF à vendre un quart de sa production (dont les centrales ont été payées par tous les français) à prix coûtant à des sociétés privées qui revendent l'électricité sans ajouter de plus-value à leurs clients. « les contribuables français subventionnent gratuitement des sociétés du secteur privé qui ne contribuent en rien à la production d’énergie. Le capitalisme de connivence à son meilleur » estime l'Institut des Libertés. Ces sociétés rachètent l'électricité à 42 Euros du MWh contre un prix du marché qui évolue entre 200 et 400 euros. Et notre énergie fabriquée en trop sert à subventionner les productions industrielles de nos voisins : Allemagne, Belgique, Pays-Bas...Une loi qui va totalement à l'encontre de nos intérêts.

Parallèlement avec le changement du mode de calcul des DPE dans les logements qui privilégient l'électrique et la montée en puissance des voitures électriques, EDF doit faire face à une hausse de production qu'elle ne peut pas satisfaire sauf en produisant plus via des centrales à gaz ou à charbon...

Et voilà maintenant qu'après avoir vendu l'activité turbines à gaz d'Alstom stratégique, l'Etat demande à EDF de racheter uniquement l'activité des turbines nucléaires Arabelle à EDF. Pour les banques c'est dont une bonne affaire puisqu'elles ont pris des commissions sur la vente d'Alstom à GE et maintenant sur le rachat d'Alstom par EDF. Tout ceci alors que l'urgence aurait été d'investir dans de nouvelles centrales nucléaires et aussi d'investir pour mieux entretenir les centrales actuelles. Là encore l'UE est un obstacle alors qu'elle ne permet les investissements dans les centrales que jusqu'en 2040. De ce fait les français qui avaient l'électricité parmi la moins chère d'Europe vont voir leurs factures augmenter à cause des règles européennes et alors que le pays est l'un des plus faibles émetteurs de CO2 d'Europe pour la production d'électricité ou comment nos élites nous suicident...

 Une France endettée et asservie

Mais il y a pire, alors que le tissu industriel s'est effondré, la croissance de la France ne tient plus aujourd'hui que par la dette. « Durant la dernière décennie, l’allemand a financé ses dépenses publiques via un accroissement de son PIB alors que le français les a financés par l’accroissement de sa dette » explique cet article d'Opinion Internationale.

Après la crise de 2007, l'Allemagne et la France avaient des dettes souveraines à peu près identiques égales à environ 80% du PIB. «Mais, au cours des dix dernières années elles ont divergé de façon spectaculaire : celle de la France a atteint en 2021 116% du PIB tandis que celle de l’Allemagne a été réduite à 60% ».

La dette a commencé à augmenter fortement à partir de 2003 (peu de temps après la mise en place de l'Euro en 1999) pour atteindre plus de 60% du PIB et pour dépasser 80% du PIB en 2009 sous la présidence de Sarkozy selon l'INSEE. Elle ne représentait que 21% du PIB en 1980. Elle est passée sous Macron de 79,8% du PIB en 2017 soit 2258,7 milliards à 116,3% du PIB au 17 décembre 2021 contre 114,8% du PIB le trimestre précédent. Elle atteint 2834,3 milliards d'euros selon l'INSEE soit une envolée prodigieuse de 79,7% en 4 ans. Et ne parlons pas du Covid pour la justifier : l'Allemagne a moins augmenté sa dette durant la pandémie que notre pays. la dette allemande atteint 71,2% du PIB en 2021 contre 60,9% en 2020 selon les chiffres européens.

L'Allemagne a augmenté sa dette de 263 milliards du 1er trimestre 2020 au 1er trimestre 2021 contre une hausse de 302 milliards pour la France. Pourtant l'Allemagne est bien plus peuplée avec 83 millions d'habitants contre 67 millions pour la France. Si la France avait géré le Covid comme en Allemagne notre dette n'aurait augmenté (en rapport de notre population) que de 212 milliards. La hausse du PIB français annoncé récemment a été de fait soutenu par la dette: en 2020, le PIB français a connu une baisse de 8,1% contre une baisse de 4,9% en Allemagne. En 2021 la hausse a été de 7% pour le PIB français contre une hausse de 2,8% du PIB allemand. Soit un gain de 3,2% pour l'Allemagne en 2020 et un gain de 4,2% pour la France en 2021. Le différentiel d'un pour cent de PIB sur 2 ans ne justifie pas la forte hausse de la dette française.

En quelques années, la France est devenue le mauvais élève de l'UE alors que la moyenne de la dette publique de l'UE n'est que de 98,3% du PIB.On en parle pas non plus des primes d'émissions qui faussent le poids de la dette à court-terme (voir cet article des Echos et cet article de Mediapart).

N'oublions pas de plus que cette dette publique énorme de 2834 milliards d'euros ne comprend pas le hors bilan soit les prestations sociales, les pensions dues aux agents en poste ou en retraite jusqu’à leur décès et les garanties accordées pour l’emprunt de 750 milliards de la Commission européenne...A la dette publique il convient de plus d'ajouter la dette privée qui aurait atteint 150% du PIB au dernier trimestre 2020. L'endettement total atteindrait 270% du PIB selon Contrepoint juste derrière la Grèce...La Cour des Comptes s'est d'ailleurs inquiétée de cette dégradation.

« Avec ses 5,7 millions de fonctionnaires nationaux et territoriaux, la fonction publique française est une énorme machine à dégrader la richesse. L’accroissement de la fonction publique au-delà d’un seuil critique (elle s’est accrue de 40% depuis 1981) aux dépens d’emplois privés est un processus appauvrissant la collectivité toutes classes sociales confondues » estime un journaliste d'Opinion Internationale.

« Les dépenses publiques françaises sont les plus élevées de l’Union européenne, atteignant 55,5 points de PIB, soit
8,8 points de PIB au-dessus de la moyenne des pays de l’Union (46,6points) » indique la Cour des comptes.

La France entretient l'illusion de richesse via l'émission de papier et la dette qui permet d'essaimer des allocations sociales à tout va.

«Plus le pays est mal géré, plus ceux qui vivent de la garantie soi-disant illimitée de l’Etat et de la banque centrale s’enrichissent. Cette mécanique imparable n’a eu pour effet que d’accroître le périmètre de l’Etat » explique cet article de Contrepoints.

Le seul soucis c'est que cette dette énorme ne pèse pas actuellement sur les français vu les taux d'intérêt très bas. Mais c'est une stratégie classique de contrôle : endetter à bas prix pour permettre aux financiers de racheter à l'avenir l'ensemble des richesses du pays comme cela a été le cas pour la Grèce quand les taux d'intérêts augmenteront et que la dette deviendra intenable.

 Le déficit de la Sécurité Sociale creusé par des tests massifs et une campagne de vaccination générale pour une maladie peu mortelle

Il faut aussi parler dans ce bilan catastrophique, du déficit de la sécurité sociale qui s'est creusé pour la Covid-19, une maladie très peu mortelle mettant à mal les soins de la grande majorité des patients atteints d'une maladie grave comme les cancéreux ou les malades cardio-vasculaires (environ 300000 morts chaque année). Le Covid a tué 68000 personnes en 2020 ou 55000 personnes si l'on tient compte uniquement de la surmortalité soit environ 6 fois moins que les cancers et maladies cardiovaculaires . « La France apparaît comme un cas particulier, avec des morts dus à la pandémie bien supérieurs au bilan global des décès : dans la plupart des autres pays, c’est l’inverse. Mais cela s’explique parfois par des mauvaises saisies des causes de décès, comme c’est sans doute le cas en Russie. » explique France Meslé, chercheuse à l’INED.

Pour une surmortalité de 55000 personnes, la Sécurité Sociale a vu son déficit se creuser pour atteindre 38,7 milliards en 2020 et 34,5 milliards d'euros en 2021. Le Covid a donc créé un déficit de 38,7 milliards alors qu'elle était proche de l'équilibre en 2019 et cela pour 55000 décès. Pour le Covid et donc 55000 décès on remet en cause l'ensemble des traitements pour les cancéreux et malades cardiovasculaires et toutes les autres pathologies et l'on fragilise à long-terme la Sécurité Sociale pour l'offrir aux assureurs. Qui trouve cela normal?

« L’épidémie de covid 19 a provoqué en 2020 le déficit le plus élevé jamais enregistré par la sécurité sociale, représentant 1,7 point de PIB.  Proches de l’équilibre en 2019 et après avoir subi en 2020 un déficit d’ampleur inédite (- 39,7 Md€), les régimes obligatoires de base de sécurité sociale et le Fonds de solidarité vieillesse (FSV) connaîtront encore en 2021 un fort déséquilibre financier (- 34,8 Md€ de déficit prévisionnel). Au-delà de 2021, les perspectives d’évolution annexées au PLFSS 2022 prévoient un déficit de la sécurité sociale dans son ensemble de l’ordre de 15 Md€ à l’horizon 2024. Dès à présent, il est certain que le plafond de 92 Md€ d’autorisation de reprise de déficits par la Cades au titre des exercices 2020 à 2023, fixé par la loi du 7 août 2020, ne permettra pas de couvrir le déficit 2023 » note la Cour des Comptes.

Or si la Sécurité Sociale est trop endettée ce sont à terme les fonds de pension qui s'en empareront.

La mise en place du passe sanitaire a notamment engendré une ruée vers les test qui a considérablement aggravé la dette sociale. Les tests devaient coûter 6 milliards d'euros à la Sécurité Sociale pour 2021 comme l'indique les Echos.

Tout cet argent a été dépensé pour rassurer mais pas pour être efficace alors que l'épidémie n'a jamais été aussi forte avec 500000 contaminations par jour.

De même en forçant tous les français à se vacciner via le passe, le surcoût pour la Sécurité Sociale est terrible. Comme le vaccin protège peu des contaminations mais des formes graves il aurait été beaucoup plus logique de ne vacciner que la population à risque soit les plus de 60 ans et les personnes à comorbidités. Le coût de la campagne de vaccination massive va coûter également environ 5,8 milliards rapporte Capital alors que l'Etat n'aurait dû vacciner que les personnes à risque comme pour la grippe. De même la politique très autoritaire du gouvernement français avec les confinements, le chômage partiel a fait s'écrouler les prélèvements sociaux.

Or qui va payer la note de cette gestion? Les français.

Les retraites : sans hausse rapide de la natalité, le déficit se creusera

Le constat est le même pour les retraites. En opposant les hommes et les femmes et en compliquant toujours plus la vie des familles avec des horaires de commerce sans cesse élargis, la natalité des français de souche s'est effondrée, la natalité n'étant plus soutenue que par l'immigration qui coûte extrêmement cher en prestations sociales : 55% des immigrés ayant un travail contre 63,9% de la population non immigrée selon l'INSEE (à noter l'excellent taux d'emploi des immigrés européens au contraire des autres zones).

Notons d'ailleurs que grâce à la sous-évaluation de l'Euro par rapport à l'économie allemande, l'Allemagne peut dégager des excédents pour financer les retraites de sa population vieillissante. Or la France est dans le même cas que l' Allemagne avec une population vieillissante mais affiche elle des déficits.

Si le système est trop déficitaire que va-t-il se passer? Soit on rendra la population corvéable à souhait en la faisant travailler jusqu'à sa mort, soit les régimes de retraite seront gérées par des assurances privées appartenant aux fonds de pension comme aux Etats-Unis. Comme aux Etats-Unis de nombreux malades de maladies graves ne pourront plus se soigner comme les cancéreux, le prix des médicaments étant trop élevés. Car n'oublions pas qu'aux Etats-Unis de nombreuses personnes vivent dans la misère, leurs soins n'étant pas assuré faute d'assurance santé privée de bon niveau (l'assurance santé est en général payée par les grandes entreprises).

Le grand déclassement de la France

Dans un essai incisif à paraître le 19 janvier et commenté par Contrepoints, Agnès Verdier-Molinié dénonce le grand décrochage de la France. La France n'occupe plus que le 23ème rang mondial en richesse par habitant, elle n'emploie plus que 3,1 millions de personnes dans l'industrie contre 5,5 millions en 1980, les impôts directs des ménages sont passés de 250 milliards en 2017 à 275 milliards en 2020 et ont augmenté plus vite que le revenu disponible, la France détient le record européen des dépenses publiques avec 60,7% du PIB (contre 33,6% pour la moyenne européenne), le nombre de chômeurs atteindrait 13% selon les calculs de l'INSEE et non 8%, la France compte 7,1% de travailleurs pauvres contre 3,7% en Allemagne, elle compte 300000 sans domiciles, la France compte 1,8 homicides pour 100000 habitants contre 0,71 pour l'Allemagne, 723 crimes et délits pour 100000 habitants contre 271 en Allemagne e, sur 122839 obligation de quitter le territoire il y a eu 18909 retours effectifs...

Dans ce grand déclassement l'UE a un rôle prépondérant avec notamment la création de l'Euro et ses effets pervers comme le note l'Institut des Libertés. « Grace à l’Euro, nous n’avons plus de prix de marché pour les taux d’intérêts, plus de prix de marché pour les taux de change, et plus de système bancaire concurrentiel puisqu’il a été transformé en une machine à financer des déficits budgétaires inimaginables (et donc le capitalisme ne peut pas fonctionner) ».

«Les unions monétaires reposent sur une administration centralisée et débouchent sur un système rigide qui déforme les prix jusqu’à ce que les gens jettent l’éponge et passent à une autre monnaie. La planification échoue toujours même en matière monétaire. En trafiquant la monnaie les banquiers centraux nous contraignent à des échanges faussés, contraints, gagnant-perdant. Les conséquences d’une crise monétaire sont plus larges et plus graves que celles d’une crise économique ou financière. La prochaine arrivée de l’euro numérique ne sauvera pas le système. Nous allons bientôt redécouvrir une histoire vieille de 5000 ans : à défaut d’accepter et d’imposer une limite à la dette on crée une société d’esclaves qui finit par se révolter » note Contrepoints.

Les chantiers sont immenses: protéger et racheter nos fleurons technologiques vendus à l'étranger (Alcatel, Alstom, Technip), favoriser l'énergie nucléaire et reprendre la main sur le secteur de l'énergie, recréer une industrie des télécoms et des NTIC, revoir ou supprimer l'Union Monétaire, favoriser la natalité française, réduire drastiquement l'endettement en réduisant le secteur public et en investissant dans l'industrie et la recherche, maîtriser les flux migratoires et favoriser l'immigration choisie (étudiants diplômés dans des secteurs de pointe), lutter contre les fraudes sociales et à la Sécurité Sociale, mieux contrôler et réduire les dépenses publiques, favoriser le travail, le dynamisme du secteur privé et la création d'entreprises au détriment des prestations sociales enfin et ce point est très important repenser notre rapport à l'Europe qui défend trop peu notre intérêt et à la politique en inscrivant dans la Constitution la Démocratie participative ou les Référendums populaires.

Comme en Suisse, il faut donner une plus grande place à la Démocratie directe et réaffirmer la primeur de la Démocratie, des intérêts français et du droit français vis à vis de l'UE. Et il faut aussi arrêter de dépenser plus que ce que nous produisons avec le double problème de l'endettement et du déficit commercial chronique. Quant à l'UE il faut soit en sortir soit revoir totalement son fonctionnement car comme le dit la député européenne néerlandaise Sophie in 't Veld citée par le quotidien allemand Deutsche Welle : « le Parlement européen a été trop conciliant avec la Commission pendant bien trop longtemps sur les questions de transparence. La Commission européenne est devenue moins transparente, moins responsable devant le Parlement européen et franchement plus déconnectée de la démocratie européenne ».

Peu de candidats à la présidentielle proposent plus de Démocratie en France et en Europe et c'est bien le problème.

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