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La hausse des cours du pétrole renchérit les voyages

La hausse des cours du pétrole renchérit les voyages

La hausse du cours du pétrole a déjà un impact sur les trajets en avion, en voiture mais aussi en train d’ici quelques mois. Il faudra plus pour voyager cette année…

On a déjà parlé du fait que les sanctions à la Russie font plus de mal à l’économie européenne et française qu’au pays visé.

Il est un domaine où cela affecte fortement les français : l’énergie.

Une énergie peu chère est à la base d’une forte croissance comme le montrent les modèles économiques : la croissance de la consommation de pétrole est corrélée avec la croissance économique de même que la consommation d’énergie est corrélée avec l’amélioration de la qualité de vie.

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Ces derniers jours plusieurs grandes sociétés françaises ont demandé de réduire la consommation d’énergie : Total, Engie et EDF. On voit que cette réduction de la consommation va conduire à une baisse de la qualité de vie.

Cette guerre en Ukraine aurait pu être évitée : il aurait fallu tout d’abord respecter les accords de Minsk tant vis à vis de l’Ukraine que de la Russie. Cela aurait pu être le rôle de la France mais ce n’a pas été le cas de notre pays qui a préféré être partie prenante au conflit.

Hausse de 30% du prix de l'essence en un an

Les français ont déjà constaté l’impact terrible de la hausse des cours du pétrole sur le plein d’essence. Pour la première fois le litre d’essence de gasoil a dépassé 2 euros le litre.

TF1 a fait le calcul. En un an le litre d’essence a augmenté de 53 centimes et celui du diesel de 62 centimes, soit une hausse de plus de 30 euros. Le coût d’un trajet de 967 kilomètres entre Lille et Capbreton coutera désormais 148 euros contre 110 euros l’été dernier. A ceci s’ajoute le prix des autoroutes qui est devenu hors sol pour de nombreux français. Ainsi un trajet Paris-Nice en voiture coûte 201 euros et 402 euros aller/retour dont 80,90 euros de péage pour 120,1 euros de carburant. Sur un Paris-Bordeaux, le coût du péage est encore plus élevé en pourcentage du prix total soit 57,2 euros de péage et 73,4 euros fe carburant pour un aller simple.

On voit donc que cette hausse des coûts du carburant correspond bien avec l’objectif de certaines élites du Great Reset qui vise à limiter l’usage de la voiture individuelle.

L'UE veut supprimer la vente des voitures thermiques, une position idéologique et peu pragmatique au regard de l'énorme pollution engendrée par les voitures électriques

Parallèlement l’UE a voté pour l’interdiction des voitures thermiques en Union européenne d’ici 2035 : une mesure peu populaire d’autant que la voiture électrique a bien des inconvénients. La voiture électrique est loin d’être la solution miracle que l’on dit habituellement : réduction du CO2 très variable en fonction du mix énergétique de chaque pays, problème de la hausse de la demande sur le réseau non résolue, prix de l’électricité artificiellement bas ( et de l’essence artificiellement haute via les taxes), hausse exponentielle prévoir de la pollution dans les pays miniers et des déchets polluants, manque de ressources sur une partie de la flotte de voiture européenne passe à l’électrique, autonomie très faible et limites fortes à l’usage (recharge à 30%-70%, batterie qui peuvent exploser sous le soleil ou perdre des capacités sous le froid),économie soviétisé du marché électrique…

Alors que la voiture n’est sans doute pas le meilleur moyen pour l’Etat de réduire les émissions de CO2, le gouvernement vient pourtant de décider de prolonger la prime de 6000 euros pour les véhicules électriques d’ici la fin de l’année. On voit donc que cet été du fait du prix de l’essence, les français vont sans doute limiter les trajets, ce qui aura un impact sur la croissance.

Un double impact pour les compagnies européennes : hausse du dollar et hausse du pétrole

Dans le secteur de l’aérien, les prix élevés du pétrole sont également une malédiction. Avec un baril Brent à plus de 100 dollars, les compagnies aériennes vont être obligées de faire passer une partie de ces coûts aux consommateurs d’autant que l’Euro a fortement baissé vis à vis du Dollar. En effet les Etats-Unis sont producteurs de pétrole et de gaz et vont profiter de la guerre en Ukraine en vendant de l’armement et du pétrole/Gaz naturel liquéfié à prix cher aux européens. Les marchés financiers ont bien compris que ce sont les pays européens qui vont souffrir avant tout de cette guerre d’où une récession prévue plus forte en Europe qu’aux Etats-Unis et un affaiblissement de l’Euro par rapport au Dollar. Un affaiblissement qui pourrait d’ailleurs devenir critique dans le futur comme le prévoit Charles Gave alors que la politique monétaire européenne consistant à émettre de la monnaie massivement tue sa valeur et les économies des pays membres, surtout du sud de l'Europe.

Pour les Etats-Unis la hausse du dollar va être profitable aux compagnies américaines et va annuler en parti la hausse du pétrole. Pour la plupart des compagnies aériennes européennes (hormis la Norvège qui est un gros producteur de pétrole/gaz), la hausse du dollar va s’ajouter à la hausse du baril de pétrole, soit un effet multiplicateur. « Pour les compagnies aériennes, c’est la tempête parfaite a déclaré Tony Webber un ancien économiste en chef chez Qantas cité par Reuters.

Pour les compagnies européennes en plus des achats de kérosène libellés en Dollars il y aussi le problème des achats d’avions, des charges de leasing, des coûts de maintenance et de la dette payés en Dollar (en partie seulement pour la dette). Le carburant devrait représenter 24% des coûts totaux cette année contre 19% en 2021.

S’ajoute à ce problème pour les compagnies aériennes européennes une forte hausse de la demande cet été et un manque de personnel qui fait que des compagnies ont décidé d’annuler des vols cet été.

Déjà en début d’année le prix des billets d’avion s’était envolé avait indiqué France Info et cet été les prix flambent.

En France les prix des billets d’avion au départ du pays pour tous types de vols ont augmenté de 19,4% en mai par rapport à 2021 selon la DGAC

A moyen-terme, les prix des billets vont rester élevés du fait de la transition énergétique et de l’achat des carburants durables dont le coût est bien plus élevé (2 à 4 fois plus chers), sans compter la taxe carbone qui devrait entrer en vigueur en UE en 2023.

Alors est-ce la fin de l’avion comme moyen de transport pour tous?

Surement pas et les gouvernements vont sans doute subventionner par différents moyens l’achat de carburant durables. La IATA a demandé ce mois aux gouvernements subventionner la production de SAF pour parvenir à 30 milliards de litres disponibles en 2030 contre 125 millions en 2021 afin de faire baisser leur prix note le Midi Libre.

Une chose est sûre, pour cet été, les billets seront plus chers en voiture, en avion.

Quant au train, c’est plus flou même si la SNCF a assuré que les billets de train pourraient augmenter en 2023 alors que les prix de l’électricité vont sans doute partir à la hausse cet hiver.

A ce titre le gouvernement français a demandé logiquement que soit revue la logique de fixation absurde des prix de l’électricité en Europe.

Actuellement le prix est fixé sur la dernière centrale utilisée quant le réseau est saturé soit en général le gaz.

La fin de cette règle pourrait détendre le prix de l'électricité tout comme l'arrêt des combats en Ukraine.

Espérons que tous les acteurs, en Occident comme en Russie, comprennent que cette guerre ne mène nulle part. Une étude du patronat allemand a indiqué récemment que l’arrêt des livraisons de gaz russe pourrait conduire à une perte de 12,7% de la valeur ajoutée de l’industrie et menacer 6 millions d’emplois note le Courrier des Stratèges. L'Allemagne ne pourra pas faire de transition énergétique sans la construction massive de centrales nucléaires note Contrepoints. En Allemagne comme en UE, la situation est d'ailleurs tellement idéologique que le pays a relancé ses centrales à charbon (l'énergie qui pollue le plus et émet le plus de CO2) au mépris de ses engagements à réduire ses émissions de CO2. 

Si la récession s’ajoute à la crise énergétique parallèlement à l’hyperinflation, la note risque d’être salée pour les consommateurs européens qui doivent déjà payer parfois plus de 100 euros pour un simple plein d’essence…On ne pourra pas se passer des énergies fossiles avant longtemps mais juste limiter à l'état actuel leur production. Une hausse si forte du pétrole comme on vient de la connaitre n'est qu'en défaveur de nos économies.

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