Selon le site ilsole24ore, la justice italienne a décidé que les compagnies aériennes non européennes ne peuvent pas transporter des passagers entre deux pays tiers au départ ou l’arrivée d’un aéroport italien...
Actuellement Emirates opère des vols directs entre Milan Malpensa et New York.
Les B777-300ER utilisés sur cette route sont populaires auprès des voyageurs d'affaires italiens et des voyageurs suisses habitant la région voisine du Tessin.
Mais même si les droits de trafic ont déjà été octroyés, les autorités italiennes ont déclaré que la route (Milan-New York) était déjà suffisamment desservie par les compagnies américaines et italiennes.
Il va sans dire que les milanais sont mécontents de cette décision.
Sur Twitter, Roberto Maroni, le président de la région lombarde a déclaré : «cette décision est surprenante et honteuse, Rome fait du mal au nord».
Après tout les compagnies aériennes ont le droit d’opérer ce type de vol.
Et il y a de nombreux exemples de compagnies aériennes non européennes opérant ce type de vol.
Les experts de l’industrie aérienne se demandent si cette décision affaiblissant la concurrence vis à vis d’Alitalia ne vise pas à encourager l’investissement d’Etihad dans la compagnie italienne afin de rendre la mariée plus belle.
On ne sait pas exactement quand la route va être suspendue.
Mais Emirates pourrait porter l’affaire en justice. Cependant, du fait de la lenteur de celle-ci, la décision pourrait prendre du temps...
Les enjeux de la prise de participation d'Etihad dans Alitalia sont bien évidemment phénoménaux.
Ce n'est pas parce que l'Italie n'a pas été bien gouvernée ces dernières années que le pays n'est pas l'un des plus riches et des plus créatifs d'Europe.
Les italiens, entrepreneurs et dynamiques, sont de grands voyageurs et on les rencontre souvent dans les plus beaux resorts du monde.
L'Italie du nord est ainsi l'une des régions les plus riches d'Europe : ses revenus dépassent ceux des pays scandinaves grâce à un tissu industriel très dense, composé de PME très compétives à l'international.
La Lombardie arrivait ainsi en 6ème position des régions européennes en terme de richesse en 2012.
La mauvaise gestion d'Alitalia ne doit pas cacher le fait que l'Italie est la quatrième puissance économique européenne dans les rapports internationaux mais que l'économie informelle du pays représenterait 35% du PIB.
Si l'on applique ce pourcentage au PIB nominal de l'Italie en 2012, le pays devancerait le Royaume-Uni et la France et serait ainsi la deuxième puissance économique européenne derrière l'Allemagne... (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_PIB_nominal).
On comprend ainsi mieux pourquoi le rachat d'Alitalia aura des impacts prépondérants sur le marché aérien mondial...
