Avec la généralisation des voitures radars, les actifs, les commerciaux itinérants sont plus pénalisés roulant plus souvent pour leur travail. Alors qu'avant les radars étaient signalés dans un objectif de sécurité routière, ils sont désormais cachés dans des voitures banalisées. Un changement qui en dit long sur l’objectif réel de ces radars qui s'apparentent de plus en plus en un impôt déguisé via une répression tout azimut...
Le quotidien Midi Libre s’est amusé à dresser la liste de tous les radars auxquels doivent faire face les automobilistes : le radar de chantier, le radar discriminant capable de reconnaitre la limitation en fonction du type de véhicule, le radar de feu rouge, le radar tourelle qui sanctionne plusieurs infractions, le radar de passage à niveau, le radar fixe, le radar fixe à double sens et double face, le radar mobile et désormais la voiture radar.
L'informatique permet à l'Etat policier de s'immiscer partout à tout moment
On voit que l’Etat a décidé de au détriment de la prévention. Car auparavant les radars étaient installés dans des zones dangereuses et étaient signalés. Désormais l’état grâce à la technologie va beaucoup plus loin et souhaite pénaliser les français sur toutes les routes. On voit ainsi que la technologie permet à un Etat policier de se développer fortement d’où l’inquiétude croissante de certains ingénieurs, chefs d’entreprises et experts concernant le poids de plus en plus important des technologies informatiques dans nos vies.
Les radars : un nouvel impôt qui ne dit pas son nom?
Les radars sont ainsi devenus une sorte de nouvel impôt non considéré comme tel et pourtant. Les radars ont ainsi et les amendes ont ainsi rapporté à l’état 1,874 milliard d’euro en 2022 (sur 1,784 prévu en LFI) soit +9,65% d’augmentation par rapport à 2021. Dans le détail sur ce total et selon un rapport d'avril 2023 de la Cour des comptes, 707 millions proviennent des radars.
Seulement la moitié des recettes des amendes et radars est utilisée pour la sécurité routière
Et selon cette même Cour le produit de ces PV d'amendes et de radars ne va pas en grand partie à la Sécurité routière. Ils avaient pourtant été créés à cet effet. Mais avec leur multiplication insensée et la forte hausse des PV, seulement 54% des recettes des amendes vont désormais aux dépenses de Sécurité Routière du CAS selon la Cour des Comptes qui détaille: « la LFI ne prévoit d’affecter que 86 % des recettes des amendes de la circulation routière au CAS, soit 1 535 M€. Sur ce montant, seulement 63 % des dépenses ont un lien avec la sécurité routière. Les dépenses de sécurité routière du CAS ne représentent par conséquent que 54 % des recettes des amendes de la circulation ».
Les recettes des radars et des amendes ont été détournées de leur but originel : renforcer la sécurité routière
Lisons ce que constate la Cour des Comptes : le Compte d’affectation Spécial « avait initialement pour objectif de répondre aux critiques selon lesquelles le déploiement des radars automatisés et la hausse de la verbalisation qui en résultait avaient comme objectif premier de collecter des ressources au profit du désendettement de l’Etat. Le CAS devait démontrer le lien entre les recettes issues de la verbalisation automatisée et les dépenses liées à la sécurité routière. La Cour a souligné depuis plusieurs années la complexité du Compte d’Affectation Spécial, qui ne répond plus à l’objectif de lisibilité initial et dont la réforme du stationnement et le développement des amendes sans rapport avec la sécurité routière viennent accentuer le décalage ». La Cour des comptes note notamment que les amendes sont de plus en plus utilisées pour le programme 755 qui vise à désendetter l’Etat et qui n’a rien à voir avec la sécurité routière ».
L'arrivée des voitures radars : une nouvelle étape dans la répression tout azimut
Avec l’arrivée des voitures radars ces PV vont exploser alors qu’elles sont désormais opérationnelles dans 8 régions en 2023. Il n’y a qu’en Ile-de-France, qu’en Auvergne-Rhône-Alpes, qu’en PACA, qu’en Occitanie et qu’en Corse que ces voitures radars ne sont pas encore utilisées. Elles ne sont pas signalées contrairement à la logique des radars visant à prévenir des accidents : ces nouveaux systèmes sont intégrés dans des véhicules banalisés et utilisent un flash infra-rouge, non-visible pour les usagers flashés.
500000 PV de voitures radars ont été dressés en 2021 comme le note l'Argus et comme par hasard le taux d'infraction est plus important sur les routes où la limitation de vitesse est plus basse. Ainsi pour les routes à 90KM/h le taux d'infraction est de moins de 5% contre entre 10 et 8% pour les routes à 80km/h. On comprend mieux cet empressement de l'Etat à baisser la vitesse maximum des routes nationales de 90 à 80km/h.
Cette multiplication des radars tout azimut pénalise avant tout les actifs qui roulent beaucoup et souvent comme les taxis, les commerciaux, les routiers, fer de lance de l’économie. Au contraire ceux qui voyagent peu ou pour le plaisir et qui sont peu pressés comme les retraités souffrent bien moins de cette multiplication des radars.
L'association 40 millions d'Automobilistes critique fortement ces voitures radars : «il faut être conscient que la principale conséquence de cette privatisation est que les usagers aux comportements réellement dangereux ne seront plus neutralisés, il faut ajouter à cela le fait que la mesure démet les personnels qualifiés de la Police et de la Gendarmerie de leurs fonctions d’agents de la sécurité routière, alors qu’ils jouent un rôle majeur en termes de prévention et de pédagogie auprès des usagers de la route. Enfin, 40 millions d'automobilistes rappelle « que cette privatisation des voitures-radars s’est faite au moyen de marchés publics : l’État délègue une de ses missions régaliennes à des sociétés privées, qui sont rémunérées grassement pour cela. Dans chaque région administrative, une entreprise a été sélectionnée par appel d’offre ; le montant total des contrats accordés par l’État aux 8 régions concernées par la privatisation à la fin de l’année 2021 (soit 226 voitures) pour les 4 années à venir est de l’ordre de 78 millions d’euros ». L'association a d'ailleurs lancé une pétition contre les radars appelée « Plus un radar de plus ».
Au final on voit donc que la politique des radars suit celle la politique générale du système français qui pénalise les actifs au profit des inactifs tout en faisant exploser les impôts directs et indirects comme les radars avec de résultats bien maigres sinon contre-productifs. En 2022, selon les estimations de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), « 3 260 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en 2022, contre 2 944 en 2021 (+10,7 %) » alors que parallèlement la Cour des comptes note « que le parc de radars a atteint 4530 appareils à fin 2022 contre 4422 fin 2021 ». La mortalité est en hausse alors que le nombre des radars est en hausse ce qui montre qu'ils ne semblent donc plus participer plus à leur objectif de réduction de la mortalité routière. Comme le dit l'association 40 millions d'automobilistes, « c’est justement là que le bât blesse : alors que le système radar, autrefois efficace pour réduire les grands excès de vitesse, a maintenant atteint ses limites et ne parvient plus à inverser la courbe de la mortalité routière, la privatisation des radars mobiles mobiles marque un nouveau tournant dans une politique de sécurité routière obnubilée par le soldat radar ».
Quel parti politique arrêtera enfin cette course à la répression des automobilistes? Car l’explosion de leur recettes des radars sert désormais à baisser la dette française qui est elle-même entretenue par la gabegie des dépenses publiques. Un serpent qui se mort la queue…