L’avion chinois concurrent du B737 de Boeing et de l’A320 d’Airbus va faire son premier vol hors de Chine…
Le monde change et comme dans les télécoms, la Chine concurrence de pus en plus l’Europe et les Etats-Unis en terme technologique.
Le développement du C919 en est un nouvel exemple. Cet avion concurrent du B737 de Boeing et de l’A320 d’Airbus va sortir pour la première fois de la Chine en effectuant un vol vers Hong Kong. L’avion survolera le port de Victoria à Hong Kong le 16 décembre et sera exposé du 12 au 17 décembre à l’aéroport international d’Hong Kong, une manière de le promouvoir à l’international.
Le C919 avait effectué son premier vol commercial avec China Eastern en mai 2023 sous le numéro MU9191 à 10h32 en reliant l'aéroport international de Shanghai Hongqiao à celui de Pékin avec 128 passagers à bord.
Cet été China Eastern a pris livraison d'un second C919.
Le C919 a une configuration de 158 à 192 sièges et une autonomie de 4 075 à 5 555 kilomètres. Le premier avion a été mis en service le 2 novembre 2015. Le 5 mai 2017, le C919 a effectué son premier vol d'essai.
Pour Kandlikar Ventakesh, analyste du marché de la Défense chez GlobalData :« Le développement du COMAC C919 représente une réalisation importante pour la Chine dans le segment des avions mono couloirs. Comparable aux géants de l'industrie tels que l'Airbus A320neo et le Boeing 737 MAX, le C919 témoigne des prouesses de la Chine dans le secteur de la construction aéronautique. Alors que son impact immédiat sur Boeing et Airbus reste incertain, les commandes substantielles de C919 en Chine pourraient remettre en question la part de marché des constructeurs d'avions de passagers établis et remodeler la dynamique de l'industrie. Marquant une étape fondamentale dans l'avancement des capacités aéronautiques de la Chine, le C919 a accumulé un total remarquable de 1 191 commandes, selon les estimations de GlobalData sur le marché des aéronefs commerciaux à voilure fixe. Avec l'intention d'augmenter sa capacité de production dans les années à venir, COMAC est positionné pour renforcer son emprise sur le marché chinois des avions monocouloirs. Selon GlobalData, les compagnies aériennes chinoises et les entités privées devraient dépenser environ 280,1 milliards de dollars en avions commerciaux à voilure fixe au cours des dix prochaines années pour répondre à la demande de flotte commerciale d'avions à voilure fixe du pays ».
Il faut néanmoins indiquer que Comac est dépendant à ce jour de nombreuses technologies occidentales pour fabriquer son avion comme l’avionique ou les réacteurs. Pour Kandlikar Ventakesh «l’exigence stratégique pour les fournisseurs étrangers de fabriquer des pièces spécifiques du C919 en Chine reflète une approche délibérée du transfert de technologie et de la production locale, conforme à l'objectif de la Chine de transférer la majeure partie de sa production au niveau national au fil du temps ».
On peut donc prévoir qu’à terme la Chine vise à construire l’intégralité des technologies nécessaires à l’avion.
Dans les télécoms, Huawei, l’équipementier, a atteint le même niveau technologique que les sociétés occidentales. L’approche en UE et aux Etats-Unis a été bien différente sur le marché des télécoms.
L’UE a ouvert son marché tandis que les Etats-Unis ont ouvert leur marché dans un premier temps puis l’ont fermé. L’administration Biden a interdit les nouveaux équipements chinois de Huawei sous couvert d’espionnage car elle estimait qu'ils posaient un risque à la sécurité nationale américaine (voir cet article de CNN). Etait-ce un aveux d'échec face à l'avacée et le prix des technologies télécoms chinoises?
Il reste que les progrès de la Chine sont importants tant au niveau de l'aviation, que des télécoms ou de l'intelligence artificielle.