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Le choix des énergies renouvelables en Allemagne est une catastrophe

Le choix des énergies renouvelables en Allemagne est une catastrophe

De nombreux spécialistes de l’énergie s’inquiètent alors que la France suit les pas de l’Allemagne en investissant dans le solaire et l’éolien des énergies intermittentes qui demandent des centrales de complément à gaz ou au charbon…

Si l’on regarde la carte des émissions de CO2 de l’Europe, l’Allemagne et la Pologne font figure de très mauvais élèves à l’échelle européenne mais aussi mondiale.

Pourtant c’est la France qui risque d’être punie alors qu’elle est l’un des grands pays de l’UE à émettre le moins d’émissions CO2.

Pourquoi? Parce qu’elle n’investit pas assez sur les énergies renouvelables selon la doctrine de l'UE, celles justement qui conduisent l’Allemagne à être l’un des plus mauvais élèves européens.

Ainsi sur les 30 derniers jours selon Electricity Maps, l’Allemagne a eu une intensité CO2 de 720G soit l’un des plus haut nivaux du monde comme la Pologne contre seulement 170 g pour la France qui se classe parmi les meilleurs élèves au monde.

L’Allemagne a choisi de se passer du nucléaire à cause des écologistes et pollue désormais en particules fines et en CO2 toute l’Europe avec notamment ses centrales à charbon.

Une situation qui se renouvellera à chaque fois qu’il y aura peu de vent et de soleil ce qui est fréquent en hiver.

Prenons l’exemple du parc éolien en projet au large de l’île d’Oléron. L’Etat va devoir créer pour chaque GW d’énergie éolienne intermittente solaire ou éolienne, 1 GW d’énergie pilotable via une centre thermique et comme l’ensemble du parc nucléaire est utilisé ce sera sans doute une centrale à gaz .

Comme le souligne Loïc Le Floch Prigent, « la complémentarité de ces énergies dites renouvelables avec le nucléaire est inexacte car la modulation des centrales nucléaires est complexe et discutable en termes de sécurité et de longévité des installations. Le bon « mix » électrique était donc celui dont nous disposions, une base nucléaire, un pilotable hydraulique, et, en complément pour 14% de nos besoins environ, le charbon, le fioul et le gaz ».

Dans de ce projet éolien « le modèle économique est inconnu tant pour les industriels que pour l’état » note Dominique Chevillon président du Collectif NEMO.

On demande aujourd’hui à EDF de payer une énergie renouvelable bien plus chère et de répercuter cette hausse des coûts sur la facture des français alors que nous disposions jusqu’à présent d’une énergie en abondance,  peu chère et très faiblement émettrice de CO2 via le nucléaire.

On assiste ainsi au suicide du modèle français même si l’Etat a décidé bien trop tardivement, récemment, d’investir à nouveau dans le nucléaire.

De nombreux journaux ont pointé l’absurdité de suivre le gouvernement allemand dans sa politique de promouvoir « quoiqu’il en coûte (un peu comme la guerre en Ukraine) » l’énergie éolienne et le solaire.

Comme l’explique Loïc Le Floch-Prigent ancien dirigeant d'Elf rachetée par Total, « dans la série des arroseurs arrosés, le pays qui voulait abandonner les énergies fossiles et le nucléaire s’est retrouvé à la merci du gaz russe au-delà de toute raison. Bien que le territoire allemand soit saturé d’éoliennes et de panneaux solaires, l’Allemagne a dû admettre que sa foi dans les énergies intermittentes et variables avait ses limites. Quelle solution a-t-elle trouvée ? Développer la stratégie de l’hydrogène alors que cette molécule ne peut être produite qu’à partir d’énergie et que la thermodynamique enseigne qu’industriellement elle doit être produite à partir d’énergie fossile et non par électrolyse de l’eau, l’Allemagne s’est donc préparée à importer de l’hydrogène de… Russie grâce à ses gazoducs Nord Stream. Le Parlement européen s’est empressé d’accepter cette aberration environnementale, économique et géopolitique».

L’Allemagne a aussi misé sur les énergies renouvelables car elle n’a pas de major pétrolière alors que les actifs du Reich ont été confisqués après le traité de Versailles de 1919. « L’Allemagne nous a entraînés dans le chaos énergétique : une énergie électrique chère et incertaine. Elle a imposé son « Pacte vert » à l’UE, ce qui nous a amenés là où nous sommes maintenant, un désastre économique pour l’industrie européenne et une souffrance pour toute la population » estime Loïc Le Floch-Prigent.

« On a donc construit des éoliennes et installé des panneaux solaires (avec un matériel importé) en essayant de réduire le potentiel électrique nucléaire, en affaiblissant celui de l’hydroélectricité et en décidant d’éradiquer les centrales fossiles, le charbon et le fioul d’abord. Le marché de l’électricité a vu le jour en 2005, et les consommateurs ont pu noter que depuis vingt ans les prix de l’électricité n’ont fait que grimper jusqu’au drame actuel où certains industriels doivent signer des contrats d’approvisionnement multipliant par 5 ou 6 leurs factures pour les trois ans qui viennent » estime-t-il dans cet article d’Atlantico.

Prolonger la vie des centrales, arrêter de donner la priorité aux énergies renouvelables et ne pas payer le prix de la dernière centrale: tout le contraire de la politique de l'UE

Il y a plusieurs solutions à ces problèmes. Tout d’abord il faut selon lui prolonger la vie des centrales nucléaires.

A ce titre la fermeture de la centrale de Fessenheim a été une aberration avec un coût pour le pays cet hiver démesuré.

Il faut arrêter de donner la priorité aux énergies renouvelables et arrêter les dépenses inutiles pour les multiplier et se retirer du marché de l’électricité et revenir à la politique tarifaire antérieure en fixant un prix correspondant à un cout de production + un cout de renouvellement + une marge du producteur. L’autre solution est aussi à plus court-terme de lâcher un peu de lest sur la sécurité des centrales comme pour les corrosions bénignes et examiner toutes les centrales fossiles qui ont été arrêtées comme Saint Avold (charbon) ou Porcheville (fioul)

Et enfin nous ne devons pas payer le cout marginal allemand, nous devons avoir un tarif basé sur une moyenne des couts réels alors que coût de l’énergie produite en France est parmi les plus bas d’Europe résume Loïc Le Floch-Prigent.

Les règles de fixation du prix de l'électricité en UE doivent être changées

Ce que confirme Benoit Bazin, le président de Saint Gobain, l'une des meilleures entreprises dans l'Express de cette semaine (1er au 7 décembre 2022): « j'ai du mal à comprendre qu'on ait toujours pas changé les règles de fixation du prix de 'électricité en Europe, qui, depuis 20 ans calent le prix du marché sur le coût de la dernière centrale sollicitée pour alimenter le réseau...Pourquoi le prix payé devrait-il dépendre de l'électron produit dans une centrale à charbon au fin fond de la Pologne? ».

En bref tout le contraire de la politique actuelle qui conduit la France à devenir un Etat du tiers-monde avec de possibles coupures d'électricité cet hiver. Matignon va adresser une circulaire aux Préfets prévenant d'éventuelles coupures des numéros de secours (sauf le 112), du réseau mobile, de l'électricité cet hiver.

On aura tout vu!