Le Club des Entrepreneurs, par la voix de son Président, Guillaume Cairou, vient de saluer l'initiative des Ministres Arnaud Montebourg et Manuel Valls.
Un Décret vient d'élargir ce jour à l'énergie et aux transports, le mécanisme de protection des entreprises stratégiques contre les appétits étrangers: cette décision vise notamment le cas Alstom.
Le Club des Entrepreneurs affirme qu’aucune raison ne s’oppose à ce que la France soit le dernier Etat du monde à réfléchir au degré optimal entre libre échangisme et protectionnisme pour préparer sa compétitivité future.
« Nous adressons en revanche une mise en garde : ce décret ne doit pas être l’occasion du réveil de nostalgies » affirme Guillaume Cairou.
« Nous saluons cette initiative gouvernementale en ce qu’elle tente de placer la compétitivité de nos entreprises stratégiques au cœur de la politique économique française, ce qui jusque là, était une lacune grave de notre stratégique économique. »
« La France doit refuser que les pertes induites par la compétition internationale soient unilatérales et systématiquement à son détriment. Ce décret constitue la pierre angulaire utile d’un arsenal offensif qui doit être déployé par le gouvernement pour renforcer et développer des leaders mondiaux français alors que nous comptons plus d’un dixième de nos entreprises dans le Top 100 des plus grandes entreprises mondiales. Ces pépites sont précieuses. Il faut les préserver. »
Suite à des égarements stratégiques et la scission d'avec Alcatel-Alstom, Alstom se porte relativement mal.
Pourtant alors que l'Europe est en pointe dans la migration vers les énergies vertes, des acteurs comme Siemens ou Alstom devraient pouvoir profiter de méga projets européens dans le domaine de l'énergie verte.
L'électricité et les nouvelles technologies seront au coeur de la révolution énergétique du XXIème siècle.
Il est amusant de noter qu'alors que les Etats-Unis sont en retard dans la migration vers les énergies vertes au contraire de l'Europe, c'est une société américaine en l'occurrrence, General Electric, qui s'apprête à racheter Alstom et à profiter des futurs contrats européens dans ce domaine même si d'autres options sont étudiées : Siemens ou une fusion avec des acteurs français, Areva, Safran, Schneider Electric?
Alcatel qui s'est recentrée sur les télécoms ne va pas mieux.
Alcatel a racheté Lucent il y a quelques années et les centres de décision et le management ont migré peu à peu vers les Etats-Unis d'après Agora Vox (voir http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/qui-veut-la-peau-d-alcatel-lucent-127017 et http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/qui-veut-la-peau-d-alcatel-lucent-115875 ).
Par ailleurs, Nokia ou Juniper ont indiqué être intéressés pour racheter Alcatel fleuron de l'industrie des télécoms françaises et l'un de seuls acteurs high-tech d'importance du pays.
Nexans issue également d'Alcatel-Alstom s'apprête également à changer de management et a perdu des parts de marché.
Le bilan de la scission du groupe Alcatel-Alstom par le management est donc loin d'être positif...
Un autre problème se pose : le Droit à la concurrence européen comme l'a souligné récemment Angela Merkel.
Par exemple sous couvert de monopole en Grèce, l'Europe avait interdit à Aegean et Olympic de fusionner : pourtant ces deux compagnies représentaient une part marginale du marché européen et encore moins au niveau mondial.
Le droit européen à la concurrence actuel créé un morcellement néfaste des entreprises européennes : elles sont ainsi des proies faciles pour les investisseurs étrangers.
Airbus a montré la voie dans l'a construction aéronautique et est devenu un leader mondial : pourquoi l'exemple d'Airbus n'est-il pas suivi dans d'autres domaines?