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Le groupe Dubreuil gagne son pari vers la Réunion et Tahiti

Le groupe Dubreuil gagne son pari vers la Réunion et Tahiti

Le groupe Dubreuil qui comprend notamment Air Caraïbes et sa filiale Frenchbee a gagné son pari de se faire une place sur le marché à Tahiti et la Réunion. Air Caraïbes a réussi par ailleurs à consolider ses positions vers les Antilles et à devenir N°1 en Martinique...

Air Caraïbes a enregistré de bons résultats en 2018 malgré un environnement difficile du fait des cours plus élevés du dollar et du pétrole : environ 40% des coûts de la compagnie sont en dollars.

Le bénéfice net a baissé à 10,4 millions d'euros contre 12 millions en 2017.

Par contre le chiffre d'affaires a connu une belle croissance de 437 millions l'an passé à 482 millions cette année.

En terme opérationnel et commercial le groupe a su consolider ses positions vers les Caraïbes.

Malgré une augmentation des capacités Air Caraïbes, la compagnie historique du groupe a réussi à faire croitre son taux de remplissage global qui a atteint 87,8% en 2018 contre 84,5% en 2017.

Air Caraïbes: désormais numéro 1 en Martinique

La compagnie a réussi à conforter sa position en Martinique pour y devenir leader. « Nous sommes devenus numéro un cette année sur Fort-de-France avec une part de marché de 36% juste devant Air France » assure Patrick Malval président du Directoire d'Air Caraïbes.

Sur Pointe à Pitre la part de marché d'Air Caraïbes a cependant baissé de 34 à 32%. Mais Air Caraïbes a réussi à augmenter son taux de remplissage de 89,9% en 2017 à 91,9% en 2018.

La concurrence a été féroce alors qu'un nouvel opérateur est arrivée sur le marché : Level, la filiale low-cost de British Airways.

Level n'a cependant pas réussi à s'imposer sur le marché avec une part de marché de seulement 3% sur Pointe-à-Pitre.

Mais l'arrivée de ce nouvel acteur a occasionné une baisse des prix moyens de 1,5% sur le marché des Antilles.

Pour conserver ses parts de marchés Air Caraïbes a investi en modernisant les cabines de 4 A330-300 et d'un A330-200 via l'installation de nouveaux sièges et d'un nouveau système de divertissement.

La compagnie a également mis en service l'A350-900 sur les Antilles et reste la seule compagnie française à opérer cet avion. Elle est la seule à proposer des sièges s'allongeant totalement à l'horizontale pour les clients Business.

Air Caraïbes: une fréquence en plus vers Cayenne

Cette année, la compagnie va recevoir un 3ème A350-900 en juillet, ce qui va lui permettre de déployer cet avion sur Cayenne en Guyane française cet été.

Une route qui a fêté ses 10 ans cette année et où le groupe détient une part de marché de 40% face à Air France. Du coup la compagnie va augmenter sa desserte pour proposer 6 vols par semaine en basse saison vers Cayenne et un vol quotidien en période e pointe.
Car sur cette ligne le marché a connu une croissance de 10%.

La compagnie va aussi se développer vers Saint Martin en ajoutant une nouvelle fréquence vers St Martin d'où elle propose également des liaisons vers St Barth.
Quant à Cuba où la situation a été difficile ces dernières années, Air Caraïbes espère revenir en 2019 à l'équilibre vers ce pays.

L'A350 au coeur du Business Model du groupe Air Caraïbes

Globalement Air Caraïbes parie sur les avions long-courriers de nouvelle génération d'Airbus pour palier la hausse des cours du pétrole.

Elle s'apprête à recevoir en décembre 2019 son premier A350-1000 qui proposera 429 sièges dont une forte hausse de la capacité en classe affaires (Madras). Les voyageurs d'affaires pourront profiter de 24 sièges Madras contre 18 auparavant. La capacité fret sera également plus importante sur les Antilles grâce à cet avion, un point important alors qu'une compagnie de fret a été créée par le groupe : Hiline.

Et l'A350 est aussi au coeur du Business Model de la nouvelle née du groupe : la low-cost baptisée « smart cost » par Marc Rochet: Frenchbee.

«La low-cost long-courrier c'est l'avenir mais il faut être rigoureux, professionnel, gérer les coûts au plus juste et se développer prudemment contrairement aux échecs récents de certaines low-costs (Wizz Air, difficultés de Norwegian) » estime Marc Rochet, Directeur Général d'Air Caraïbes.

Ce dernier a d'ailleurs pointé les désavantages qui pèsent sur les compagnies françaises qui né détiennent plus que 10% du marché des entrées/sorties en France contre 50% auparavant. « Les assises de l'aérien n'ont rien donné. On a perdu l'occasion de moderniser nos opérations. De plus les réglementations d'indemnisation européennes aux passagers pèsent sur nos résultats alors que l'on sur indemnise les clients pour des évènements y compris pour des évènements qui ne sont pas de notre responsabilité comme en cas de retard du à la neige » explique-t-il.

Air Caraïbes est l'un des rares groupes français à avoir oser lancer une low-cost long-courrier et celle-ci est à l'équilibre quelques années après son lancement.

Elle opère actuellement une flotte d'un A330-300 et de 1,7 A350-900 et prévoit d'ajouter un A350 chaque année dans sa flotte à partir de 2020 pour compter 4 A350-900 à cette date et 2 A350-1000 soit un quasi doublement.

Frenchbee compte utiliser un seul modèle d'avion la règle dans les low-costs pour minimiser les coûts de maintenance et profiter d'une consommation de carburant bien moindre sur ces avions de nouvelle génération.

Frenchbee : une croissance maitrisée

Frenchbee a su éviter, au contraire de Norwergian, les écueils d'une croissance trop rapide en ouvrant d'abord La Réunion puis Papeete l'an passé.

Son chiffre d'affaires a cru régulièrement de 23 millions à 168 millions en 2017, 396 millions en 2018 et elle vise des revenus de 496 millions en 2019 : 53% des ventes ont été réalisées l'an passé via le site web de la compagnie.

Frenchbee a augmenté son taux de remplissage à 83,4% en 2018 (81,7% en 2017) avec un objectif de 84,9% en 2019.

Sur la Réunion la compagnie a augmenté sa part de marché de 11% en 2017 à 19% en 2018 contre 30% pour Air Austral, 28% pour Air France, 18% pour Corsair et 5% pour XL Airways.

Entre Paris et Papeete, elle détiendrait en décembre 2018 35% de part de marché contre 29% pour Air France et 36% pour Air Tahiti Nui.

Le choix de Tahiti a été visionnaire alors que le marché a connu une hausse de 28% entre Paris et Papeete et de 10% entre San Francisco et Papeete. 

Frenchbee a également choisi une offre différente de ses concurrents en volant via San Francisco et non via Los Angeles comme Air France et Air Tahiti Nui.

« Le choix de San Francisco n'a pas été facile car c'est le hub d'United et United a lancé l'an passé une nouvelle liaison vers Tahiti. Mais La Silicon Valley est l'une des région les plus riches des Etats-Unis » confie Marc Rochet.

La ligne n'a cependant pas réussi à trouver l'équilibrer et est en léger déficit (-0,7 million d'euros) entre San Francisco et Tahiti contrairement à la Réunion (+0,7 millions). Mais cela devrait changer en 2019.

Pour l'avenir, le groupe étudie le lancement de nouvelles routes, mais pas vers « l'Asie où la concurrence est féroce, ni vers le Golfe ». La Nouvelle-Calédonie pourrait être une destination étudiée par le groupe.

Concernant le réseau régional aux Antilles d'importants efforts ont été faits pour le rentabiliser, mais hors de question pour le groupe de lancer des vols régionaux internationaux.

A la question de savoir si Air Caraïbes remplacera les liaisons que Norwegian abandonne entre les Antilles et les Etats-Unis suite à ses difficultés, Patrick Malval est catégorique : «Non. Nous n'avons pas les bons avions qui permettraient d'opérer ces lignes et nous n'avons pas cru au lancement de ces liaisons par Norwegian».

En ces heures où tout le monde ne parle que de start-ups et de croissance mirifique, Air Caraïbes prouve qu'un autre modèle est possible, celui de la croissance maîtrisée tout en offrant un excellent environnement de travail agréable à ses collaborateurs : le groupe propose intéressement et participation et permet à ses salariés d'accéder à son capital. Elle jouit également d'un taux de turnover particulièrement favorable.

Et si le fait de bien considérer ses salariés était au cœur du succès d'Air Caraïbes ? Au delà des chiffres il y a aussi des hommes et des femmes impliqués et c'est peut-être cela la vraie force du groupe.

www.aircaraibes.com

 

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