Le train Maya est le plus important projet ferroviaire au Mexique. Ses défenseurs argumentent sur le développement économique qu’il va permettre tandis que ses détracteurs s’inquiètent de son impact sur un écosystème très fragile…
La péninsule du Yucatan est devenue l’un des lieux les plus touristiques du Mexique avec notamment Cancun et depuis Tulum. Dans les années 90 le Yucatan était encore peu touristique et les cabanes de Tulum encore peu connues sur le marché international.
Le site de Tulum était encore bien tranquille et préservé. Depuis même si je n’y ai pas remis les pieds, le site aurait bien changé et serait devenu très à la mode parmi les jeunes occidentaux. En 2022, le site auparavant sauvage de Tulum aurait reçu plus de 1,3 millions de visiteurs. C’est d’ailleurs Tulum que le préside mexicain a choisi pour inaugurer un nouvel aéroport en décembre 2023 avec les premiers vols internationaux prévus pour 2024.
Le gouvernement mexicain se félicite de ce déferlement touristique au Yucatan et veut même l’encourager encore plus avec le train maya. Ce projet d’un coût de 28,5 milliards de dollars est le plus ambitieux du Mexique au niveau ferroviaire. IL prévoit de relier 5 états et plus de 181 villes de cette région comme les villes touristique de Cancu, Playa del Carmen, Tulum ou les sites et réserves de la région.. Le 15 décembre dernier, plus président du Mexique a inauguré le premier tronçon qui relie Palenque à Cancun. Ce premier tronçon a été simple à construire puisqu’il empruntait une ancienne ligne. Le second tronçon qui relie Cancun à Tulum, Bacalar pour finir à Escacerga est par contre totalement nouveau et doit être inauguré en février 2024.
La péninsule du Yucatan a connu un essor touristique incroyable grâce à ses plages paradisiaques et à sa nature préservée. Le train ne risque-t-il pas de tuer ce qui a fait la réputation de cette région? C’est la question que se posent les détracteurs du projet. Un groupe de citoyens a fondé l’association Selvame del train pour critiquer ce méga projet et son impact sur l’environnement. Le groupe demande notamment l’arrêt des travaux afin de définir une nouvelle route qui ne menace pas le système du grand aquifère maya. « Le train n'aidera pas les habitants à se rendre au travail ou à l'école, et en plus, il est très cher », a déclaré Selvame. « Le train traverse la jungle, remplit de béton les cenotes (lacs d'effondrement) et les rivières souterraines, sans qu'aucune étude n'ait été réalisée ». Selvame ne se dit pas opposé au projet mais au contraire souhaite que l’on respecte l’environnement.
Une association qui devrait sans doute être plus entendue. Aujourd’hui les lieux idylliques et sauvages sont de plus en plus recherchés dans le monde et attireront dans le futur un public de riches touristes. Dans de nombreux pays ou villes comme à Venise les autorités tentent de réduire le surtourisme. ALors que la pollution est devenue un vrai problème en Chine, en Inde ou même au Mexique le vrai sera de se rendre dans des lieux préservés.
On se peut se poser la question de la capacité de l’écosystème fragile du Yucatan à attirer autant de touristes d'autant que le coût de ce projet est extrêmement cher, 28 milliards, et qu'il aura du mal à être rentabilisé. Les Seychelles au contraire du Mexique ont choisi une voie bien différente celle de préserver au maximum leur environnement et de limiter les flux touristiques. Le pays s’en sort très bien car le gouvernement a compris que pour préserver l'environnement paradisiaque du pays il fallait limiter les flux touristiques pour ne pas tuer la poule aux oeufs d'or. On aurait pu imaginer un autre avenir que cette surexploitation touristique pour le Yucatan ce paradis qui restait l’un des rares poumons verts au Mexique.