Une nouvelle compagnie ferroviaire veut se positionner sur l'axe entre Bordeaux et Poitiers pour proposer des liaisons à grandes vitesse...
2021 est l'Année européenne du rail. De plus amples détails sur les évènements organisés à l'occasion de cette année spéciale peuvent être trouvés ici.
C'est donc le bon moment pour deux anciens cadres : Tony Bonifaci qui détient une vingtaine d'entreprise dans la construction et Alain Gétreau qui a a travaillé pour SNCF Réseau pendant 20 ans.
Ils veulent lancer Le Train, le premier opérateur français de libre accès en décembre 2022, selon un article publié dans le journal spécialisé l'IRJ (inscription obligatoire). L'idée du libre accès est d'offrir aux voyageurs ferroviaires une autre option qui, espérons-le, encouragerait plus de passagers. sur le réseau.
Le réseau ferroviaire britannique héberge quelques opérateurs en libre accès (comme Grand Central et Hull Trains). Mais en France, le libre accès ferroviaire est inexistant.
La SNCF (opérateur national français) détient un monopole et donc cette nouvelle compagnie ferroviaire «Le Train» ne desservira de fait que les lignes régionales pour éviter une concurrence frontale avec la SNCF. La société charentaise « Le Train », créée en février 2020, a déposé une demande auprès de l’autorité de régulation des transports le 28 avril. Elle vise opérera des trains principalement en Nouvelle-Aquitaine mais aussi en Bretagne et dans les Pays de la Loire et est basée à Angoulême.
Paris ne sera pas inclus dans le réseau du Train… du moins dans un premier temps.
L'IRJ rapporte que Le Train a l'intention d'opérer le long du corridor Bordeaux-Angloulême-Poitiers-La Rochelle. Certains services utiliseraient la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Poitiers.
Le Train cherche donc à acquérir des TGV auprès de la SNCF. Ceux-ci pourraient accueillir 350 passagers et Le Train veut une flotte de dix rames.
Et c'est là que se pose le problème. Seule la SNCF possède des TGV et jusqu'à présent, elle n'a pas vendu de stock redondant à d'autres opérateurs. Pourtant 20 TGV sud-est ont été retirés du réseau en décembre 2019 et sont prêt sà être détruits et retire également actuellement d'ancien TGV Atlantique de son réseau.
Ce fait est noté par l'expert européen des transports Jon Worth dont le tweet ci-dessous montre que l'un des trains Alstom originaux d'Eurostar est en train d'être démantelé.
A new 🚅 company "Le Train" wants to run Arcachon-La Rochelle services
The problem?
It can't get any trains for the service… because SNCF is scrapping its old ones instead of re-selling then
Solution? 🇪🇺 should put blanket ban on scrapping
Blog post:https://t.co/hdOdCOL2I0
— Jon Worth (@jonworth) April 30, 2021
La SNCF est actionnaire majoritaire d'Eurostar. L'UE cherche à encourager la concurrence ferroviaire sur les marchés nationaux mais les nouveaux entrants peuvent rencontrer des difficultés pour acquérir du matériel roulant compatibles avec les standards des réseaux ferroviaires nationaux.
C'est pourquoi Jon Worth suggère que l'UE «devrait imposer une interdiction générale de la mise au rebut des trains».
Les lecteurs se souviendront peut-être de notre article de 2018 concernant Eurostar «light», un TGV low-cost entre Paris et Londres. Ce projet n'a pas été réalisé et ne pourra pas se réaliser à moins qu’Eurostar vende certains de ses anciens trains Alstom à une autre société.
Nous vous tiendrons au courant des développements du Train qui prévoit de lancer ses premières liaisons en décembre 2022.