Après Copenhague, Amsterdam (et de nombreuses villes des Pays-Bas), Londres pourrait bientôt devenir une ville «Bicycle friendly». Quant Paris, son plan 2014-2020 vise en à faire l'une des capitales leaders dans ce domaine...
La révolution du vélo comme moyen de transport urbain est-elle en marche? La décision de Londres va en tous les cas faire de l'effet.
La ville a dévoilé vouloir construire une autoroute pour vélo de 30 km visant à relier l'est à l'ouest de la ville de Tower Hill à Acton.
Le projet avoisine 161 millions de livres et débute cette année pour se terminer fin 2016.
Il s'agira alors d'un petite révolution pour Londres, les voitures étant très présente dans la capitale anglaise (2% de trajets en vélo), même si la mise en place d'un péage pour le centre-ville en 2003 a développé les trajets en vélo.
Une deuxième autoroute à vélo devrait également voir le jour du nord au sud pour aller d'Elephant Cross à King's Cross.
Le vélo c'est bon pour la santé des citadins!
Le vélo est tendance car il présente plusieurs avantages : il est non polluant, bon pour la santé (sauf dans les embouteillages) prend peu de place et permet un niveau d'autonomie élevé. Astrid Ledgaard Holm, une étudiante en doctorat danoise a étudié l'impact de la bicyclette sur la santé : elle a constaté une réduction des attaques cardiaques, du diabète de type II, des cancers du sein, du colon, des maladies cardiopulmonaires et du cancer du poumon, même en environnement pollué.
Le Danemark et les Pays-Bas montrent l'exemple
Aujourd'hui les pays du nord sont clairement en avance dans le domaine des transports en vélo : les villes les plus en pointe étant Amsterdam et Copenhague où ce moyen de transport est devenu extrêmement populaire (alors que le climat pourtant ne s'y prête pas.)
Mais dans le classement des «Bicycles Friendly Cities» deux villes françaises arrivent tout de même dans le top 10 : Cocorico! Il s'agit de Bordeaux et Nantes qui ont fortement investi pour développer ce moyen de transport.
A Berlin où j'étais la semaine passée, le vélo est également un moyen de transport extrêmement populaire.
Comme à Amsterdam et à Copenhague, la ville de Berlin a choisi de construire des pistes cyclables sur les trottoirs ce qui est bien plus logique et sécurisant (et où l'on respire moins les gaz d'échappements) que les pistes souvent partagées par les automobilistes et les bus à Paris.
Dans les pays du nord le partage des vélos sur les trottoirs est très bien accepté et le marquage au sol des pistes cyclables très clairement identifié.
A Paris, même si le Velib a développé son usage, le vélo reste encore peu pratique à utiliser : il faut souvent pédaler au milieu des gaz d'échappements et du trafic automobile.
Paris vise 15% de cyclistes en 2020
A Paris, le nombre de trajets à vélo atteint aujourd'hui 3% soit à peine plus qu'à Londres.
Force est de reconnaitre cependant que la capitale a fait d'immenses efforts et que les résultats sont au rendez-vous : Paris est l'une des capitales les mieux classées au monde. Elle arrive en 14ème position du Bicycle Friendly Index.
Dans son plan vélo 2014-2020, la mairie de Paris s'est fixée des objectifs beaucoup plus ambitieux : elle vise un taux d'utilisateurs de 15%.
Le plan prévoit notamment la refonte des pistes cyclables. Plusieurs axes comme le boulevard Saint-Michel, l'avenue de la République et le boulevard Voltaire vont être longés de pistes cyclables (sur les trottoirs on espère vu le trafic!). Dans le cadre de ce plan, la ville a également promis de densifier l'offre de place de stationnement pour les vélos.
"Si on veut vraiment passer à 15% de cyclistes en 2020, il faut leur faire de la place", a déclaré Kiki Lambert, de l’association Mieux se déplacer à bicyclette.
La banlieue en manque de pistes cyclables
Seul point noir : la banlieue parisienne reste encore le parent pauvre des transports en vélo.
Ce moyen de transport avec des pistes cyclables matérialisées et sécurisées n'y a encore pas sa place à l'image de maintes villes de la banlieue ouest comme Puteaux. L'exemple de Puteaux est intéressant : il y a plusieurs stations Velib mais aucune attenante à la station de métro distante du centre-ville (pour les trajets domicile-travail). La ville compte aussi peu de pistes cyclables sans lien possible directement avec Paris, Neuilly ou le Bois de Boulogne (sauf via Suresnes mais en faisant un important détour).
Pourtant, les trajets Banlieue-Paris sont importants et la place du vélo devrait être prise en compte dans les projets du Grand Paris.
A l'ouest, la présence du bois de Boulogne pourrait permettre à de nombreux citadins de s'évader facilement en quelques coups de pédales si des pistes étaient crées (reliant le bois et les villes proches) ou de rejoindre leur travail à Paris en respirant à plein poumons.
Alors que la pollution de l'air est un problème important à Paris, le vélo pourrait être l'une des réponses.
D'autant, que pour les plus âgés, des solutions à base de vélos électriques commencent à voir le jour : de quoi pratiquer ce sport de 7 à 77 ans!
Index Bicycle Friendly Cities :
1 : Amsterdam,
2 : Copenhague,
3 : Utrecht,
4 : Séville/Bordeaux,
5 : Nantes/Anvers,
6 : Eindhoven,
7 : Malmo,
8 : Berlin,
9 : Dublin,
10 : Tokyo,
11 : Munich/Montréal/Nagoya,
12 : Rio,
13 : Barcelone/Budapest
14 : Paris/Hambourg.