Opérateurs de trains ou de bus? C'est la question que l'on peut se poser alors que la Deutsche Bahn et la SNCF se lancent sur le marché des bus longue distance...mais aussi du covoiturage (pour la SNCF).
iDBUS, une filiale de la SNCF, opère un nombre croissant de routes au départ de Paris vers des destinations françaises mais aussi vers la Belgique, la Hollande, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni. Ses bus se réservent facilement via un site web dédié.
Ironiquement sur la route Londres-Paris, la compagnie de bus concurrence Eurostar détenue en majorité par la SNCF…
Mais la SNCF estime que la demande est là pour cette route. Malgré un départ modeste il y a quelques années, les bus iD relient désormais Paris à Londres 6 fois par jour!
Même si la route prend entre 8 et 9 heures, cela répond à une demande du marché d'autant que les billets sont vendus parfois à moins de 20 euros l'aller. Il semble ainsi que cette nouvelle offre répond à la demande, certains voyageurs n'étant pas prêts à payer les tarifs d'Eurostar.
Il est vrai qu'Eurostar propose aussi des tarifs promotionnels.
Mais ceux-ci sont difficiles sinon impossibles à obtenir à la dernière minute contrairement à ceux d'iDBUS.
En Allemagne, la Deutsche Bahn, est encore plus ambitieuse.
Contrairement à la SNCF, son service de bus se réserve directement via son site web principal bahn.com, mais si elle n'en fait pas ouvertement la promotion sur son site.
Il est à qu' à leurs débuts, les bus de la DB étaient destinés à relier l'ancienne Allemagne de l'Ouest à l'Europe de l'Est, dont l'infrastructure ferroviaire avait été négligée durant l'époque communiste.
Mais ces dernières années, ils sont devenus de plus en plus populaires et leur réseau s'est étendu.
Les bus IC de la DB proposent de nombreuses routes en Allemagne ainsi que vers la Hollande, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse ainsi que vers la République Tchèque, la Pologne, la Slovénie et la Croatie.
La prochaine étape sera la lancement d'une route Dussedorf-Londres : un service limité pendant la période des fêtes à son lancement mais qui devrait être prorogé s'il s'avère populaire.
Que conseiller aux voyageurs d'affaires?
Je ne suggère pas que les hommes d'affaires économisent leur argent en voyageant des heures entre des villes bien desservies en train.
Mais je suggère que les bus peuvent être une option valable pour les villes peu ou mal desservies ou à des tarifs trop élevés par les compagnies ferroviaires ou aériennes.
La SNCF se développe également dans le covoiturage
Il est à noter qu'hormis la concurrence des bus, les compagnies ferroviaires ont aussi du faire face à celle des sociétés de covoiturage.
En France, la SNCF vient ainsi de lancer IDvroom, une société de covoiturage de courte distance : la SNCF cible les trajets domicile-travail avec cette offre.
IDvroom promet des économies importantes pour les voayageurs réguliers soit environ 1174 euros par an pour un trajet de 20km selon Olivier Demaegdt, directeur général d’iDvroom cité par 20minutes.
En 2013, face à la concurrence de blablacar notamment, la SNCF avait racheté la société de covoiturage 123envoiture.com.
Comme on a pu le voir d'autres alternatives au train se développent et les compagnes ferroviaires souhaitent être présentes sur ces nouveaux marchés plutôt qu'ils leur échappent.
Le bus ou le covoiturage, comme le low-cost dans l'aérien, bouleversent le marché des transports et mieux vaut y faire face plutôt que de pratiquer la politique de l'Autruche.
En s'installant sur ces marchés en développement, la SNCF et la DB souhaitent trouver de nouveaux relais de croissance alors que l'époque de l'expansion rapide du marché de la grande vitesse est révolue.
