Le groupe Lufthansa a publié hier ses résultats préliminaires du premier trimestre, montrant une perte d'environ 1,2 milliard d'euros, et a lancé un avertissement sévère sur sa solvabilité au cours des prochaines semaines.
Le groupe a déclaré qu'en dépit de la liquidité disponible d'environ 4,4 milliards d'euros, «au vu des perspectives commerciales, des engagements de plusieurs milliards existants liés aux dettes fournisseurs et des remboursements de billets annulés ainsi que des remboursements à venir des passifs financiers, le Groupe s'attend à une baisse significative de la liquidité dans les prochaines semaines».
«Le Groupe ne prévoit pas être en mesure de couvrir les exigences de fonds propres qui en découlent avec de nouveaux emprunts sur le marché», a-t-il ajouté. «Le Groupe est donc en pourparlers intensifs avec les gouvernements de ses pays d'origine concernant divers instruments de financement afin de garantir durablement la solvabilité du Groupe dans un avenir proche.»
Le groupe Lufthansa comprend les compagnies aériennes Austrian Airlines, Brussels Airlines, Lufthansa et Swiss, ainsi que des filiales dont Eurowings et Edelweiss Air.
Le groupe a déclaré qu'en mars seulement, les revenus avaient baissé de près de 1,4 milliard d'euros, soit -47%, ajoutant que «les réductions de coûts ne pouvaient que partiellement compenser la baisse des revenus du trimestre».
«À l'heure actuelle, il n'est pas possible de prévoir à quel moment les compagnies aériennes du Groupe pourront reprendre leurs opérations aériennes au-delà du programme de vols de rapatriement actuel. Le Groupe s'attend donc à une perte d'exploitation considérablement plus élevée au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre.»
Lufthansa a déjà débuté la suppression de plusieurs modèles d'avions de sa flotte dont l'ensemble de ses A340-600.
Austrian a également annoncé son intention de retirer la moitié de sa flotte de B767.
Le CCO d'Austrian Airlines, Andreas Otto a déclaré: «l'ensemble de l'industrie du transport aérien est pessimiste. Nous devons supposer que nous atteindrons à nouveau le niveau pré-corona en 2023 au plus tôt. »
