Il manque des ingénieurs en France et des efforts doivent être faits dans ce domaine. Au contraire il y a pléthore de formations en sciences sociales aux débouchés sont limités...
Comme dans le monde politique (Sciences Po-ENA), les formations sociales sont à la mode en France. Mais l’économie en-a-t-elle tant besoin et cela est-il favorable au pays?
Faudrait-il remettre en question le nombre de place ouvert en sciences sociales dans les établissements publics financés par nos impôts et multiplier les formations d'ingénieurs? « Sous De Gaulle le nombre de bacheliers généraux a été multiplié par 3 le nombre d’ingénieurs a doublé pour reconstruire la France » note Pierre Ouzoulias vice-présent du Sénat.
#Parcoursup Sous de Gaulle, le nombre de bacheliers généraux a été multiplié par 3, le nombre d’ingénieurs a doublé. Cet accroissement sans équivalent fut pensé et organisé. Il fallait des cerveaux pour reconstruire la France. Nous devons nous aussi opérer cette planification. pic.twitter.com/zBS4MuFkO6
— Pierre Ouzoulias (@OuzouliasP) November 14, 2022
En France estime qu’il y a environ 145000 étudiants ingénieurs en formation chaque année mais seulement 40000 nouveaux ingénieurs arrivent sur le marché du travail chaque année alors qu’il en faudrait 50000 à 60000 par an estime le SYNTEC.
La pénurie est particulièrement importante dans les domaines du nucléaire, de l’hydrogène ou du numérique.
Plutôt que d’augmenter fortement les formations d’ingénieurs on a accéléré leur débâcle via la suppression des mathématiques dans le tronc commun dès la classe de Première via la réforme du lycée.
Les filles sont également sous-représentées dans ces études alors qu’il faudrait qu’elles soient bien plus nombreuses.
« Présentes à 36 % en terminale en « mathématiques et physique-chimie », les jeunes femmes ne sont plus que 32 % à avoir accepté une proposition d’admission dans les classes préparatoires et 28% dans les écoles d’ingénieurs note le SYNTEC.
Dernièrement on vient de supprimer l’épreuve de français au concours de 19 écoles d’ingénieurs pour faciliter les recrutements mais est-ce la voie à suivre?
Le problème n’est-il pas l’offre pléthorique de formations sociales? On estime qu’il y ainsi plus de 52600 étudiants en sciences sociales , langues et SHS contre 145000 ingénieurs.
On voit le problème français, ces étudiants en Sciences sociales se destinant sans doute à l’administration, au secteur public ou aux associations.
Pour former de bons ingénieurs il faut de bons écoliers
Le problème vient aussi de la qualité de formation de l’éducation nationale alors que la France rétrograde sans cesse dans les classements PISA et qu'il ne faut pas être devin pour voir que le niveau en Français chez les jeunes a considérablement baissé au regard du nombre de fautes à la ligne.
Le SYNTEC pointe un décrochage en mathématiques dès le primaire qui se confirme au collège. Le décrochage étant plus marqué chez les élèves issus de milieux défavorisés ». Alors comment faire? Déjà prendre conscience de cette baisse de niveau avant le BAC. Constater que le BAC ne joue plus son rôle de filtre vers les études supérieures.
Constater qu’il manque des ingénieurs en France d’autant plus que le XXIème siècle sera technologique. En 1990 la France était au 4ème rang mondial pour le nombre d’ingénieurs formés, elle est aujourd’hui au 15ème rang mondial.
En passant,
— Fennec-32 (@32Fennec) July 4, 2023
1990 France 7eme rang mondial en nbre d'ingénieurs formés.
2022 France 15ème rang 4 fois moins que la russie ou la chine ...
Mais on fait du camembert, et des énarques.
On peut pas être partout. https://t.co/rriG7okTOm
Le Japon de son côté a trouvé une parade assez simple : limiter les formations sociales pour s’adapter au marché de l’emploi. En 2015 le gouvernement japonais a décidé de réduire le nombre de formations en sciences sociales et en humanités et environ 26 universités ont fermé ces formations.
On pourrait ainsi estimer que nos impôts doivent financer des formations avant tout nécessaires pour le marché de l’emploi en France.
Le focus devrait être redonné à l’ingénierie au détriment des sciences sociales. Il devrait en être de même pour les formations des politiques dont le cursus Sciences Po/ENA dénote un manque de formation scientifique. Une meilleure formation scientifique aurait sans doute permis d'éviter les errements au niveau du nucléaire quand les populistes luttaient pour sa disparition sans faire les calculs nécessaires au bon fonctionnement du réseau.