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Sanction (trop) sévère des comparateurs de voyage par la DGCCRF?

La semaine dernière, le secteur du «Tourisme on line» a tremblé suite aux accusations de la Direction Générale de la Concurrence, la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF). Go Voyage, Edreams, Opodo, Easyvoyage et une dizaine d'acteurs majeurs du secteur touristique ont été  épinglés pour manque de transparence en matière d'affichage des prix. Analyse d'une sanction particulièrement sévère.

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D'un coté, Edreams, Go Voyage ou Opodo sont des agences de voyage en ligne, de l'autre, Easyvoyage, Liligo ou Alibabuy sont de simples comparateurs. Le but des agences est de vendre le plus de produits possible, alors qu'un comparateur n'a pas d'intérêt financier à présenter un «faux prix attractif». En omettant de relever cette différence, la DGCCRF s'est montrée particulièrement sévères vis à vis des comparateurs.

L'actualisation des flux : principal responsable des décalages de prix entre comparateurs et vendeurs.

En quelques clics, ils promettent de vous proposer les meilleurs prix du marché pour vos billets  d'avion ou vos réservations hôtelières, mais souvent, alors qu'un prix est indiqué sur le comparateur, un autre prix (plus élevé) apparaît chez le vendeur vers lequel vous êtes redirigé pour finaliser votre achat. C'est exactement ce que la DGCCRF sanctionne.

Mais techniquement, il est actuellement très difficile aux comparateurs de présenter des flux de produits actualisés en temps réel. Les flux s'actualisent généralement toutes les demi-heures, il est donc normal d'observer parfois des décalages de prix entre le comparateur (qui présente les produits émis par les agences de voyage) et l'agence elle-même, qui émet le billet.

Quels outils pour comparer?

Easyvoyage, est une plateforme qui tente de montrer l'exemple dans ce domaine. A l'initiative de la charte de déontologie de la Fevad en 2008 (Fédération de E.commerce et de vente à distance), le portail dispose d'un double affichage des prix (avec et sans frais), et propose aux internautes d'indiquer leur moyen de paiement afin d'anticiper d'éventuels frais supplémentaires.

La plateforme fait pourtant partie des sites dans le viseur de Bercy. Laurent Serfaty, directeur d'édition chez Easyvoyage, s'insurge: «En un an d'enquête, la DGCCRF n'a pas été capable de faire la distinction entre un comparateur et une agence de voyage (…). Nous n'avons aucun intérêt à présenter de faux prix puisque cela pourrait nous décrédibiliser auprès de nos utilisateurs et nous ne vendons rien, nous nous contentons de comparer. La DGRCCF a, semble-t-il, oublié, que, comme dans tout secteur, les prix sont soumis à la règle de l'offre et de la demande. Une fois le produit le moins cher épuisé, les prix ont tendance à monter...Mais il est encore impossible, pour nous comparateurs, de répercuter en temps réel cette hausse!».

Agences et comparateurs: un combat différent!

Si les agences de voyage peuvent actualiser leur flux de produits en permanence sur leurs sites, les comparateurs dépendent effectivement de ces agences pour présenter le prix réel. Les agences ont intérêt à publier des prix attractifs afin de motiver les ventes, mais les comparateurs fidélisent leurs clients, en leur proposant un service de comparaison aussi performant que possible. Ils n'ont pas intérêt à induire en erreur leur usagers puisqu'ils ne sont pas payés à la vente...

Comparateurs: des outils utiles qui doivent encore se perfectionner

Avec près de 80 % de l'offre des produits aériens et hôteliers, les comparateurs demeurent des outils efficaces pour identifier les prix les plus intéressants du marché, ou, en tous cas, pour dégager une tendance de prix.  La position de la DGCCRF démontre cependant une prise de conscience des autorités.

Désormais, Bercy va augmenter ses contrôles de manière à mieux protéger les consommateurs.

Une bonne nouvelle qui devrait encourager les bonnes pratiques dans ce secteur mais qui ne doit pas freiner le développement de nouvelles technologies au service des voyageurs.

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