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Sur la route du Blues d’Indianola à Leland

Sur la route du Blues d’Indianola à Leland

Voici notre dernier reportage sur la route du Blues, d'Indianola à Leland. Cette semaine notre héros, le chanteur blues-country Ian Scott va marcher sur les traces des légendes du Blues comme B.B King ou Robert Johnson et assister au festival Highway 61: que d'émotions!


bbking-guitar-lucille- INDIANOLA: B.B King est le Roi de cette petite ville avec un musée dédié à celui que l’on considère comme l’un des plus grands guitaristes de tous les temps.

L'exposition raconte notamment l'histoire de la guitare de ses débuts, une Gibson noire, appelée Lucille (elle est exposée au National Music Museum dans la South Dakota): B.B King jouait dans un bar lorsqu'une bagarre éclata.

Le bar prit feu, et paniqué il sortit à l’extérieur. C’est alors qu’il se rendit compte qu'il avait laissé sa guitare à l'intérieur !

Il retourna dans le bar en flammes pour la retrouver.

Par la suite, il apprit que la bagarre avait été déclenchée à cause d'une fille appelée Lucille.

Il décida alors d'appeler sa guitare ainsi, afin de toujours se souvenir de ne pas agir stupidement dans la vie.

bb-king-indianolaLe musée consacré à BB King est moderne, avec une grande salle de projection où l’ont peut voir Eric Clapton et bien d’autres parler de leur idole (B.B King a enregistré l’album Riding With the King en 2000 avec Clapton).

On y rend aussi hommage à d’autres stars comme Albert King, qui est un cousin de B.B King.

Jack Mc Williams me reçoit pour une visite individuelle, il est très demandé car le musée reçoit des cars entiers de touristes et de plus ce soir, Bobby Rush chante à coté, dans un club de Greenwood (NDLR: Bobby Rush a reçu plusieurs récompenses dont le titre de meilleur artiste acoustique et de meilleur album acoustique pour son CD Raw).

 

- GREENWOOD:

greenwood-station-de-radio2Dans l’après-midi, je me dirige à Greenwood ma prochaine étape: Page Hunt de l'Office du Tourisme m'y reçoit et me donne rendez-vous en soirée.

En attendant, sa collègue m’emmène visiter les alentours: je souris en découvrant une minuscule station de radio locale entourée de champs, au milieu...de rien!

En chemin, une petite allée perpendiculaire à notre route, m’interpelle car une chapelle est là, avec quelques tombes en mauvaises états.

robert-johnson-tombeJe suis stupéfait: il s’agit de  la tombe de Robert Johnson, l'un des plus grands artistes de blues: il a composé notamment Sweet home Chicago, Love in vain blues, Me and the devil blues...

Comme B.B King, il est considéré comme l’un des meilleurs guitaristes de tous les temps (le magazine Rolling Stones l’a classé en 5ème position).

Plusieurs légendes racontent que Robert Johnson aurait vendu son âme au diable afin de devenir le maître du Blues: le diable lui aurait accordé sa guitare à un croisement de route (crossroads, un nom qui a inspiré de nombreuses chansons et albums) ou dans un cimetière selon les versions.

Dans sa chanson CrossRoad Blues, Robert Johnson demande de l'aide à Dieu, au Diable, qui sait?

«Asked the Lord above, Have mercy now, Save poor Bob if you please».

Robert Johnson était hanté par le Voodoo et certains suggèrent qu'il faisait allusion à la déesse Ellegua, plutôt qu'au Diable dans cette chanson: Ellegua étant un esprit Voodoo qui ouvre les chemins, les Crossroads...

Robert Johnson a malheureusement eu une vie très brève: il est mort à l'âge de 27 ans.

Le mystère de sa mort persiste: il aurait bu une bouteille d'alccol empoisonnée par un mari jaloux, Robert Johnson ayant flirté avec sa femme...

Le fait d’être devant sa sépulture me rend nostalgique: je prends quelques photos et y dépose mon médiator de guitare.

Pour dîner, Page Hunt m’entraîne au Giardinas, un restaurant Italien à Greenwood qui a une particularité: on peut y manger dans une petite pièce, rien qu’à 2.

C’est très intime, avec une bougie et une sonnette pour appeler le serveur: je vous rassure, Page est enceinte de 7 mois et très amoureuse de son mari!

bobby-rushLe repas était succulent, un assortiment d’huitres chaudes, en vapeur, en friture, le tout avec une sauce légère et un poisson dont la chair ressemble à la lotte: une excellente adresse!

Je pars au Club Ebony à Indianola: c’est un genre de café concert et ce soir Bobby Rush y chante.

Bobby c’est un showman, il parle autant qu’il chante, l’humour est là, le public participe en lui parlant, en rétorquant quelques bonnes blagues, les filles dansent et il termine avec une séance de dédicace.

Une fois le public parti, nous avons parlé de concerts et joué du blues sur ma nouvelle guitare.

bobby-rush-ian-scottJe rentre dormir à Greenwood au Hampton inn.

La chambre est moderne, propre, les 2 lits sont confortables.

L’hôtel abrite une petite salle de sport avec une piscine extérieure, malheureusement fermée à cette période de l'année.

- LELAND:

Afin de faire renaître l'esprit du Blues dans son berceau la région du Delta, le projet «Bridging the Blues» rassemble du 28 septembre au 8 octobre de chaque année plusieurs festivals de Blues, dont le Highway 61 Blues Festival à Leland dans le Mississippi et le King Biscuit Blues Festival à Helena en Arkansas.

Me voici donc au festival Highway 61 à Leland: un festival modeste, sans effets de lumière, grosse sono ou décors mégalos.

On vient ici pour voir avec des artistes connus, d’autres moins, tous d’horizons différents, avec le minimum d’équipement sur scène.

Aujourd’hui, il pleut hélas.

lc-humer-band-higway61-lelandJ’ai pu voir jouer le bluesman T-Model Ford: un artiste qui n’a plus d’âge mais  toujours super tout comme Eddie Cusic, qui joue du blues authentique!

Parmi les groupes qui m’ont marqué, il y avait un vieux chanteur avec une guitare d’époque, sans marque: le son faisait peur, tellement il était «petit».

Et pourtant dès  qu’il à commencé à jouer, sa voix et sa guitare se mariaient bien.

Une dame (peut être sa femme) jouait du washboard sur une planche-cravate: du vieux blues comme on l’aime.

kenny-brown-leland-highway61Puis vint Kenny Brown (en photo ci-contre), un des rares chanteurs blancs qui arrive à jouer partout et à s’inclure dans le milieu traditionnel blues.

Il fit son apprentissage avec  R.L Burnside.

Cet homme est un vrai cowboy: il a un Ranch et arbore en permanence ce look digne d’un western.

Il a joué en solo sur la scène intérieure et en groupe à l’extérieur.

cedric-burnside-leland-highway61-lelandJ’ai bien craqué sur le duo guitare / Batterie de Cedric Burnside (le petit fils de Robert Lee Burnside en photo à droite).

Ce gars joue de la batterie divinement...tout en chantant.

Son guitariste Trenton Ayers a un jeu de guitare qui mélange l’ancien blues et la guitare moderne.

Comme il n’y a pas de bassiste, son pouce fait les basses et ses autres doigts les accords (un genre de picking, voire ci-dessous).

cedric-burnside-leland-highway61-2Ceci dit, il a aussi improvisé sur un titre de Jimmy Hendrix en jouant comme Jimmy, puis comme E. Van Halen (Tapping). Il maitrise bien la guitare!

Ce festival était composé d’artistes variés, jeunes et moins jeunes: le niveau était bon voire excellent!

Mais de toutes façons le blues, c’est de l’émotion pas de la virtuosité.

Tous les artistes ont joué et chanté juste et ça a groové: aucun n’était mauvais.

Le son était correct, les lumières rudimentaires, mais le blues, c’est ça aussi.

Dans mes voyages, il y a peu d’endroit ou j’aimerais rester plusieurs mois, mais le Mississippi, est une exception: les gens y sont zens, les problèmes se règlent tranquillement, les gens se parlent et se sourient en se croisant.

Je me retrouve en ces gens, le respect et l’amour sont les règles de bases qui me rendent heureux.

Les routes sont longues, souvent droites, réglementées, mais on circule bien, même en ville, car les voies sont larges. On est loin des grandes villes surpeuplées.

La région du Delta dans le Mississippi est passionnante, surtout si vous aimez la culture Afro-Américaine, les plantations, la gastronomie et bien sûr, la musique.

Mon voyage touche à sa fin, je prends mon avion pour la France avec un petit bout de mon cœur qui est resté au bord du Mississippi.

Dans le confort de l’avion je m’envole…

Je tiens à remercier tous les intervenant de ma belle aventure, ceux qui dans l’ombre m’ont permis de vivre mes rêves  :

Alain Coffre de Business Traveller France, Jean Marie Douau de Americana French Gateway, Mary Straton Smith, Jonathan Lyons, Marika Cackett, Sal Durkin, Laura Beth Strickland, Kappi Allen, Cheryl Line, Jack Williams, Paige Hunt et Wesley Smith du Convention & Visitors Bureau. Jet Set et US Airway.

"Etre un bluesman, c'est être deux fois noir!", B.B King.

"J'ai peut-être perdu le frisson pour beaucoup de choses, mais pas pour le Blues", B.B King.

"Nous étions sur la route des jours et des jours, sans argent et parfois sans nourriture, cherchant un endroit décent pour passer la nuit. On jouait dans des rues poussiéreuses et des bars crasseux, et tandis que j'étais à bout de souffle et me voyais vivre comme un chien, il y avait Robert tout propre comme s'il sortait d'une église le dimanche ! ", Johnny Shine à propos de Robert Johnson.

"Nous avons trop coutume de nous juger pendant nos moments d'abattement ou de dépression", Robert Johnson.

INFOS PRATIQUES:

Ce voyage n'aurait pu être organisé sans la coopération d'Equinoxiale / Jet Set Voyages et US Airways.

US Airways propose des vols à des tarifs très intéressants vers Memphis au départ de Paris en correspondance.

Depuis Memphis, il est facile en voiture de suivre cet itinéraire.

https://www.msbluestrail.org/

https://www.bridgingtheblues.com/

https://www.memphis-mississippi.fr/

https://www.franceblues.com/

https://www.ianscott.fr/

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