Après avoir proposé de suspendre le projet de Transavia Europe jusqu' à la fin de l'année 2014, la direction du groupe Air France pourrait décider d'abandonner le projet de Transavia Europe selon Les Echos et se focaliser sur Transavia France tout en n'écartant pas l'hypothèse d'un rachat d'une low-cost dans le futur.
«Si on ne parvient pas à un dialogue et à un accord satisfaisant, on sera obligés d'arrêter. Je le ferai la mort dans l'âme» s'est exprimé Alexandre de Juniac, le PDG d'Air France-KLM à propos du projet de Transavia Europe.
Les pilotes et 5 autres syndicats ont (la CGT, le SNPC-FO, l'UNAC, l'UNSA et SUD-Aérien) ont demandé lundi «le retrait sans conditions du projet de Transavia Europe, synonyme de délocalisation de nos emplois».
La grève a atteint cette semaine un moment critique alors qu'elle a déjà coûté au groupe environ 135 millions d'euros ( si l'on prend le chiffre moyen de 15 millions d'euros par jour alors que la direction a indiqué que la grève pouvait couter jusqu'à 20 millions par jour).
Pour le moment la grève des pilotes entame sa 10ème journée mercredi 24 septembre avec 46% de vols opérés et un taux de grévistes de 52%.
Il reste que cette grève ne résoudra rien au final.
Easyjet, Ryanair, Vueling ont une base de coûts moins importante que celle d'Air France ou de Transavia.
Les compagnies low-costs vont donc continuer à gagner des parts de marchés en France et en Europe et à amasser plus de profits qu'elles pourront réinvestir pour augmenter leur avantage compétitif au niveau de leur flotte par exemple.
Air France a perdu 5% de part de marché entre la France et l'Europe de 2010 à 2014 et sur le marché domestique la part des low-costs est passée de 15 à 27% pendant cette même période.
Rappelons que Ryanair opère aujourd'hui 300 avions contre 200 pour Easyjet et 140 avions moyen-courriers pour Air France (fin 2013) plus 14 avions pour Transavia.
Aujourd'hui les principaux concurrents d'Air France comme IAG avec Vueling (90 avions) ou Lufthansa avec Germanwings (71 avions) ont un poids beaucoup plus important sur ce marché low-cost européen qu'Air France avec Transavia.
Si Air France ne parvient pas à améliorer la rentabilité de son activité low-cost, elle continuera chaque année à perdre un peu plus de parts de marché.
La stratégie de l'autruche de la compagnie française a mené à des pertes considérables sur le marché court-moyen courrier européen (-700 millions en 2011, -620 millions en 2013 et -120 millions prévus cette année avant la grève rien que sur l'activité court-courrier domestique).??
La solution des pilotes semble de continuer comme avant : certes mais dans ce cas qui va payer les pertes qui s'accumulent?
