Les compagnies aériennes doivent faire face à des retards de livraisons tant du côté d’Airbus que de Boeing…
Les problèmes de qualité de fabrication et la grève ont conduit Boeing à réduire ses capacités de production. Au début de l’année les analystes estimaient que Boeing livrerait 700 avions en 2024.
Le constructeur ne devrait finalement en livrer que 377.
Du côté d’Airbus la situation est bien moins dramatique même si le constructeur européen qui prévoyait de livrer 800 avions en 2024 ne devrait en livrer que 770 du fait de problèmes d’approvisionnement de composants notamment au niveau des réacteurs.
Au total il manquera donc 353 avions sur le marché mondial cette année, un chiffre qui pourrait d’ailleurs continuer à augmenter alors que la grève se poursuit dans l’usine Boeing de l’état de Washington.
Selon Ken Herbet, un analyste de RBC Capital Markets, l’impact de la grève sur la chaine d’approvisionnement déjà fragile est incertain et selon l'analyse faite sur les précédentes grèves de Boeing, cela pourrait prendre 6 à 12 mois pour que les cadences de production reprennent les niveaux d’avant la grève » note US News.
Le manque d’avion va peser sur l’industrie alors que ces 3535 avions correspondent à environ 1,5 à 2% du total du nombre de jets en activité.
Les compagnies aériennes vont faire du neuf avec du vieux en opérant plus longtemps de vieux avions
Cela aura un impact sur l’offre en 2024 et sur les prix d’autant que les compagnies aériennes seront obligées d’opérer des avions plus anciens et donc plus coûteux en carburant que les avions de nouvelle génération comme le B737MAX/A320neo ou les B787/A350. C’est paradoxalement une bonne nouvelle pour les compagnies qui ont une offre de maintenance importante comme Lufthansa Teknics ou Air France.
United Airlines a indiqué que cette baisse des livraison a mis la pressions sur ses coûts.
Quant à Ryanair, les retards du B737MAX pèsent sur ses projets de développement. Southwest de son côté a suspendu ses services dans 4 aéroports et a mis en place débrayages volontaires pour ses employés pour faire face à cette baisse des livraisons.
Parallèlement le décalage des livraisons du B777X va avoir des impacts sur les clients de ce gros porteur comme Cathay Pacific ou Lufthansa.
A ces retards de livraisons s’ajoutent en France et en Europe une taxation punitive issue du pacte vert qui pèse sur la rentabilité du secteur : voir Air France augmente le prix des billets d'avions lus taxés.
