Du fait des mesures gouvernementales prises pour encourager les transports ferroviaires, Air France note une baisse des voyages domestiques. La compagnie va de ce fait quitter Orly pour se concentrer sur son hub de Roissy…
Les décisions gouvernementales ont un impact fort sur la bonne santé des compagnies aériennes. Ainsi la décision du gouvernement de supprimer les vols ayant une alternative de moins de 2H30 en train a fortement fragilisé Air France.
Cela a eu par ailleurs un effet pervers en donnant toute liberté à la SNCF qui devient un opérateur monopolistique sur certaines liaisons ce qui lui permet d’augmenter le prix de ses billets à volonté.
Et pour Air France l’impact est sévère. La compagnie aérienne va ainsi quitter Orly un aéroport qui a toujours eu un rôle important dans son histoire.
En 2026, la compagnie prévoit désormais d’opérer l’ensemble de ses vols nationaux et internationaux au départ de Roissy. D'ici là, Air France va continuer d'assurer ses liaisons vers Toulouse, Marseille et Nice ainsi que la desserte des Outre-mer depuis l'aéroport de Paris-Orly
La seule exception sera pour les vols vers la Corse conformément au cahier des charges de la Délégation de Service Public (DSP) : « les liaisons Air France de/vers la Corse resteront assurées depuis Paris-Orly. Air France respectera ses engagements et a soumis une candidature conjointe avec Air Corsica pour le renouvellement de cette DSP à compter de 2024, souhaitant ainsi s'inscrire dans une desserte durable de la Corse »
Dans le cadre de cette évolution, Air France renforcera les fréquences vers Toulouse, Marseille, Nice, Pointe-à-Pitre, Fort-de-France et Saint-Denis de La Réunion au départ de Paris-Charles de Gaulle, facilitant ainsi les correspondances internationales et renforçant la connectivité des régions et des territoires d'Outre-mer. Le Groupe Air France a par ailleurs l'intention, après concertation avec les instances compétentes, de positionner la compagnie Transavia sur la desserte de Toulouse, Marseille et Nice depuis l'aéroport de Paris-Orly à compter de l'été 2026.
Les capacités du Groupe entre Paris et Toulouse, Marseille et Nice seraient maintenues à hauteur de 90% de leur niveau actuel, et à 100% pour les liaisons entre Paris et les Outre-mer.
La compagnie Transavia deviendra l'opérateur de référence du Groupe Air France au départ de l'aéroport de Paris-Orly. Transavia poursuivra sa trajectoire de développement, notamment grâce à la montée en puissance de sa nouvelle flotte composée d'Airbus de la famille A320neo permettant une réduction de 15% de la consommation de carburant et des émissions de CO2, ainsi qu'une réduction de 50% de l'empreinte sonore.
Heureusement l’impact de ce changement au niveau de l’emploi restera limité.
«S'agissant des salariés basés en province, et compte tenu du redéploiement d'une partie de fréquences aujourd'hui assurées au départ de Paris-Orly vers Paris-Charles de Gaulle, l'impact de cette évolution sur l'emploi sur les escales de Toulouse, Marseille et Nice serait limité, et géré uniquement sur la base de mobilités ou de départs volontaires. Les bases des personnels navigants sur ces escales seraient maintenues.
S'agissant des salariés basés à Paris-Orly, les forts besoins en ressources à Paris-Charles de Gaulle identifiés à horizon 2026 permettraient de garantir à chacun un emploi équivalent sur le site de Roissy. Toutes les solutions de mobilité sur la plateforme de Paris-Orly seraient préalablement recherchées. Un processus d'information consultation des instances représentatives du personnel démarrera très prochainement, ainsi qu'une négociation avec les organisations syndicales représentatives, afin de définir les dispositifs permettant d'accompagner au mieux l'ensemble des salariés concernés par cette évolution » note Air France dans un communiqué.
Rappelons que les décisions gouvernementales de privilégier le train ont été fortement critiquées en province. Dans une lettre rédigée à la Première Ministre le président de la métropole de Bordeaux et maire de Merignac, Alain Anziani ainsi que Patrick Séguin directeur à la CCI de Bordeaux ont demandé le retour de la navette Bordeaux-Orly qui transportait 560000 passagers chaque année.
Les voyageurs eux-mêmes n’ont toujours pas compris en quoi l’arrêt de la navette justifiait l’aide de l’état à Air France. L’arrêt de la navette a laissé la SNCF libre de fixer les tarifs et l'offre.
Air France a souffert comme toutes les compagnies d’un crise qui a vu l’arrêt de quasiment tous les voyages pendant quelques mois. Elle a déjà bien trop souffert pourquoi l'accabler en supprimant des liaisons domestiques?