Suite à une réunion à Bercy, Airbnb ne commercialisera plus la carte prépayée en France...
Cette annonce intervient alors que le ton est monté entre Airbnb et la ville de Paris ces derniers jours.
Depuis le 1er décembre un numéro d’enregistrement est obligatoire pour tout personne désirant louer son appartement parisien sur une plate-forme numérique.
L’objectif est de vérifier que la durée de location ne dépasse pas 120 jours. Ce numéro doit être publié sur toutes les annonces. la ville de Pairs a même menacé Airbnb d'une action en justice si ses mises en garde n'étaient pas respectées.
Hier Emmanuel Marill, la directeur d'Airbnb France a été reçu par Bruno Le Maire, le Ministre de l'Economie.
A l’issue de cet entretien, le directeur France d’Airbnb s’est engagé à ce que l’entreprise renonce à toute utilisation de la carte prépayée « Payoneer » sur le marché français.
Cette décision responsable permet d’écarter toute opportunité de fraude ouverte par l’utilisation de ce mode de paiement. Elle s’inscrit dans l’esprit de travail que la société Airbnb a souhaité démontrer au cours des derniers mois sur la question de l’économie collaborative.
Cet échange a également donné l’occasion d’un dialogue constructif sur la fiscalité des plateformes, qui contribuent au même titre que les autres acteurs du tourisme et du commerce à la dynamique économique de notre pays et doivent répondre aux mêmes obligations en matière fiscale.
La législation française a été spécifiquement renforcée pour s’en assurer.
L’entretien a ainsi permis de préciser les modalités d’application des mesures suivantes :
- une obligation d’information : depuis cette année les plateformes sont tenues de signaler aux hébergeurs qu’ils doivent déclarer les revenus tirés de leurs locations
- une obligation de déclaration : les plateformes devront à l’avenir déclarer elles-mêmes les revenus qu’elles versent à leurs clients, conformément à un amendement adopté dans la loi de finances rectificative 2016. Cette mesure nécessitant des précisions législatives portant notamment sur la nature des données communiquées et les critères de définition des plateformes concernées, elle sera mise en place à compter des revenus perçus en 2019 à la suite des conclusions du groupe de travail entre l’administration et les plateformes.
- une obligation de collecte : un amendement au Projet de loi de finances rectificative 2017 adopté le 8 décembre dernier par l’Assemblée nationale prévoit que les plateformes collecteront la taxe de séjour à compter de 2019.
Bruno LE MAIRE et Gérald DARMANIN sont convaincus que ces mesures contribuent à renforcer l’égalité de traitement entre tous les acteurs et à assurer un juste retour fiscal pour les collectivités publiques des activités économiques générées par les plateformes. Ils ont indiqué « qu'ils suivraient attentivement leur mise en œuvre au cours des prochains mois ».