En Allemagne, la coalition au pouvoir s’est effondrée aux européennes du fait du mécontentement de la population sur la situation économique du pays…
Les Verts sont les grandes perdants des élections allemandes avec une baisse de 8,6% de même que le parti de centre gauche SPD avec une baisse de 1,9 points ou le partie de gauche avec une baisse de 2,8% selon le quotidien Zeit Online.
Il faut dire que l’arrêt du nucléaire pour les allemands mené sous l’impulsion du parti vert a eu de lourdes conséquences. L’energiewende la politique qui a conduit à fermer les centrales nucléaire et à investir massivement dans les énergies renouvelables a été un échec.
Comme l’a souligné Loïk Le Floch-Prigent dans notre magazine, l’éolien ou le solaire sont deux énergies fortement subventionnées. Mais les éoliennes en plus de leur intermittence coutent extrêmement cher en terme de maintenance ou d’investissement pour les relier au réseau. Il en est de même pour les panneaux solaires. L’Allemagne émet ainsi bien plu de CO2 par kWh d’électricité que la France et est même parmi les plus émetteur en Europe malgré des investissements faramineux. Du coup la facture d’énergie des particuliers mais aussi des entreprises a connu une hausse insoutenable.
Les industriels allemands investissent hors d'Allemagne
« Beaucoup d'industriels font le constat qu'il ne peuvent plus investir en Allemagne du fait d'un coût de l'énergie trop élevé. Ils délocalisent leur production dans des pays où l'énergie est moins chère comme aux Etats-Unis. L'Allemagne doit donc changer de politique et revenir vers le nucléaire. Elle pourrait rouvrir les centrales fermées récemment pour aller plus vite. En Allemagne tout a été fait en dépit du bons sens sous la houlette des verts ce qui conduit aujourd'hui le pays à utiliser massivement des centrales à charbon pour répondre aux périodes de pics quand les centrales solaires ou les éoliennes produisent peu. Pour rester compétitive l'Allemagne doit subventionner massivement ses industriels consommateurs d'énergie» notait Loïk Le Floch-Prigent en janvier dernier.
En avril 2024, la production industrielle a continué à baissé pour atteindre -0,1% par rapport au mois précédent et -3,9% par rapport au même mois l'an passé : une situation extrêmement grave (voir photo en introduction).
Les industriels allemands qualifiaient la politique du SPD et des Verts de « toxique »
Siegfried Russwurm a ainsi déclaré que l’agenda climatique de l’Allemagne était plus dogmatique que n’importe quel autre pays » et que la décision d’arrêter le nucléaire et le charbon pour les remplacer par des énergies renouvelable allait placer la plus grande économie d’Europe dans un désavantage compétitif face aux autres nations industrielles. « Personne n’a expliqué ce qui arrive quand le vent ne souffle pas et que le soleil n’est pas là».
Voilà pourquoi les Verts ont essuyé une défaite historique lors de ces élections européennes.
Il en a été de même en France où la facture d’énergie devient insoutenable pour de nombreux ménages. Dans un éditorial de janvier, le Financial Times expliquait que la coalition au pouvoir en Allemagne devait agir vite. En 2023, l’Allemagne avait été l’un des rares pays européens à être en récession. Le projet de transformation pour le climat de 60 milliards avait été rejeté en novembre dernier et le projet de retrait de la subvention du diesel pour les agriculteurs avait engendré de nombreuses manifestations.
Parallèlement l’Allemagne doit s’adapter aux mesures européennes là encore voulues par les Verts d’arrêt de fabrication des voitures thermiques en 2035 en UE. Les constructeurs européens et allemands étaient pourtant parmi les meilleurs au monde dans le domaine des moteurs thermiques et vont devoir faire face à la concurrence des pure players américains comme Tesla ou chinois comme Xpeng, Nio…
La crise du logement comme en France ajoute au pessimisme du pays notamment du fait des lois européennes de rénovation énergétique qui renchérissent fortement le coût des logements tant pour les propriétaires que les locataires ou promoteurs.
« L’angoisse du déclin est palpable dans toutes les franges de la société » note Tobias Gehrke, chercheur à l’European Council on Foreign Relations cité par l’Express.
La guerre en Ukraine : un échec diplomatique
La guerre en Ukraine est aussi un autre problème énorme pour l’économie allemande. Elle déstabilise la « Mittle Europa » et les anciens pays de l’est là où l’Allemagne a fortement investi pour délocaliser sa production.
La guerre en Ukraine est là encore le résultat d’un échec : celui de l'actuelle diplomatie allemande et européenne. Elle n’aurait pas du avoir lieu car elle appauvrit dans son ensemble le continent européen. L’Allemagne ne pourra pas retrouver la croissance sans une énergie peu chère soit via la relance du nucléaire soit via la recherche de la paix.
Quant aux règlements européens ils ont été bien trop extrêmes ces dernières années en poussant des investissements bien trop rapides et trop forts pour faire face au changement climatique.
Dans l’immobilier, l’automobile, l’énergie ces réglementations ont été trop couteuses et ont affaibli l’économie allemande.
Le continent européen et l'Allemagne ne pourront pas se développer sans la paix et sans une énergie abondante et peu chère.