Le forte inflation de ces dernières années engendre une baisse de la demande qui tue à petit feu l’économie. Dans l’alimentaire, dans l’énergie et dans le tourisme les prix ont explosé, résultats d’une mauvaise politique économique et diplomatique provenant en grande partie des règles imposées par l'Union Européenne...
La hausse moyenne des prix a été de 4,9% en 2023 après avoir atteint 5,2% en 2022. Des chiffres élevés que l’on avait pas vu en France depuis 37 ans en 1985 date où l’inflation avait atteint 5,8% (voir l'excellent site France Inflation à ce sujet). L’Euro lancé en 2002 qui était censé préserver de l’inflation nous ramène à une époque où l’inflation était liée aux dévaluations régulières de notre monnaie pour maintenir notre compétitivité. Mais avec l’Euro nous vons désormais une double peine : nous ne pouvons pas dévaluer pour soutenir notre industrie à l'exportation et nous avons l'inflation sans la croissance.
En France la consommation est à la peine alors que les prix de l’énergie constituent une part de plus en plus importante du budget des ménages : sur un an les prix de l’énergie ont augmenté de 5,7% globalement mais de 18,9% rien que pour l’électricité!
Il est paradoxal de constater que le gouvernement veut inciter les français à se chauffer à l’électricité alors que ses prix explosent : une politique qui les paupérise immanquablement.
Les politique décidées par l'UE comme le marché européen de l’énergie, l’ARENH, l’obligation d’investir dans l’éolien et le solaire conduisent inévitablement à plus d'inflation.
L'investissement obligatoire dans le solaire et l'éolien pour un réseau basé principalement sur le nucléaire/hydraulique a peu d'intérêt et va continuer à faire croitre les prix de l’électricité. Ces énergies dites peu chères intrinsèquement ne le sont pas. Elles ont priorité sur les centrales nucléaires ce qui renchérit le coût du kWh nucléaire (en baissant le taux d'utilisation des centrales), oblige à plus de maintenance des centrales (qui ne sont pas faites pour cela) et à plus d'investissements en cœur de réseau.
Depuis la libéralisation du marché de l'électricité les prix ont doublé alors qu'ils étaient stables avant
Avant l’UE et la libéralisation du marché de l'électricité, les prix étaient fortement régulés en France et les prix avaient peu évolué restant à 11 centimes du kWh (voir https://picbleu.fr/les-articles/historique-evolution-du-prix-de-l-electricite-en-france-2002-2023). Un réseau basé sur le nucléaire et l'hydraulique avec en secours le gaz/charbon en hiver est en effet optimum. Depuis la libéralisation du marché de l'électricité voulu par l'UE en 2007 les prix ont plus que doublé passant d’un peu moins de 12 centimes à 25 centimes à partir du 1er février 2024, une sorte de vol déguisé!
La Suède qui avait le même système qu'en France et avait investi massivement dans le solaire et l'éolien a d'ailleurs fait volte-face et investit à nouveau dans le nucléaire. Comme par hasard, la France et la Suède sont aujourd'hui parmi les deux pays émettant le moins de CO2 en Europe au contraire de l'Allemagne qui a investi fortement dans le renouvelable et du coup massivement aussi dans les centrales à gaz et charbon forts émetteurs de CO2.
L’UE a donc terriblement paupérisé les français avec la libéralisation du marché de l'énergie, beaucoup d’économistes expliquant en vain que les utilities, les services publics d’infrastructure (eau télécoms, gaz, déchets, routes) n’ont pas d’intérêt réel à être privatisés.
Hausse de 11,9% du panier alimentaire en 2023
Au niveau de l’alimentaire l’association de défense des consommateurs Familles Rurales estime que l’inflation a augmenté de 11,9% en 2023 soit beaucoup plus que l’inflation globale. Ainsi une famille de deux adultes et deux enfants doit dépenser 539 euros par mois contre 477 euros en 2022, une somme très importante qui s’ajoute à la somme nécessaire à payer les factures d’énergie qui explose. « La guerre des marges, qui a opposé les industriels à la grande distribution, a été remportée dans un premier temps par les distributeurs qui ont pu augmenter à leur guise les produits de leurs propres marques. Le jeu des négociations a permis par la suite aux marques nationales d’augmenter leurs prix et de rattraper les Marques De Distributeurs (MDD) pour reconstituer leurs marges, voire dépasser celles d’avant crise. Sur le banc de touche, le consommateur n’a pu qu’assister impuissant à cette bataille, avec comme seule certitude de payer davantage » estime Familles Rurales.
Les marges des industriels et distributeurs en cause mais aussi les normes inflationnistes de l'UE
La hausse est liée aux marges des industriels et distributeurs mais aussi aux hausses intrinsèques dues au poids des normes et réglementations de l'Union Européenne sur l'agriculture d'où la révolte récente logique des agriculteurs. Comme l'écrit Jean-Baptiste Noé dans l'Institut des Libertés : « la colère qui secoue le monde agricole est une nouvelle illustration des méfaits engendrés par les multiplications de normes et de contraintes administratives. Comme à chaque fois, les catastrophes générées par ces normes sont prévues et annoncées, mais rien n’est fait pour éviter les drames avant que ceux-ci n’arrivent. L’incapacité à concevoir les conséquences des décisions politiques et à penser le rapport entre les coûts et les bénéfices finit par coûter cher, en argent et en vie humaine. Le projet européen Farm to fork qui planifie une décroissance de la production agricole doit nécessairement aboutir à des drames agricoles, comme ceux que nous connaissons aujourd’hui. Ce que vivent les agriculteurs, c’est aussi ce que vivent les milliers de chefs d’entreprise, les professeurs dans l’éducation nationale, les personnes qui travaillent dans les administrations : un empilement de normes qui étouffent et tuent la vie. À éliminer avant qu’elles ne tuent définitivement notre pays et notre civilisation. ». D'ailleurs la révolte est européenne : elle a débuté aux Pays-Bas pour se poursuivre en Allemagne et arrive désormais en France. Les agriculteurs contestent des décisions prises en grande partie pour respecter le Pacte Vert européen : hausse des taxes sur le gasoil, réduction de l'usage des pesticides, limitation des rejets d'azote ou de gaz à effet de serre ce qui signifie dans les faits de réduire l'élevage et donc la nourriture. Là encore l'UE est la cause des problèmes avec son dirigisme peu connecté aux réalités comme l'URSS à une époque. D'autant que l'UE est schizophrène en exigeant des normes écologiques et sanitaires drastiques de ses producteurs mais en ouvrant ses marchés à des pays étrangers comme le Mercosur ou l'Ukraine où les coûts de production sont bien moindre et les normes sanitaires et écologiques sans rapport avec celles imposées aux agriculteurs européens. Cela engendre une concurrence déloyale vis à vis des agriculteurs européens et français. « N'importons pas ce que l'on interdit en France » déclaraient avec raison les agriculteurs lors de manifestations.
Mais après les agriculteurs, la révolte pourrait bien venir des propriétaires ou locataires immobiliers en 2024 et en 2025 avec l'interdiction de certains logements classés G.
Une hausse à venir dans l'immobilier à cause du DPE imposé par les règles de l'UE
En effet dans l’immobilier comme dans l'agriculture ou dans l'énergie, la politique de l’UE va causer beaucoup de dégâts avec son pacte vert et son obligation de rénovation des logements. L'isolation des logements a pourtant prouvé dans la vie réelle qu'elle n’apportait rien tant en Allemagne ou au Royaume-Uni en terme d’économies d’énergies : en effet après isolation, les ménages dépensent autant de chauffage pour gagner du confort. Une étude de la GdW, fédération allemande de sociétés immobilières, a noté que malgré 340 milliards d’euros investis dans la rénovation énergétique des bâtiments entre 2010 et 2018 (changement de fenêtres, nouveaux systèmes de chauffage ou isolement des façades), la consommation était restée stable. Autant dire un retour nul sur capital investi. Donc tout l'argent investi par les français dans les DPE ne sera pas rentable alors qu'il aurait pu servir à développer les nouvelles technologies dans lesquelles nous sommes très en retard comme l'intelligence artificielle. Bizarrement les Etats-Unis ne prennent pas du tout la m^me voie que l'UE et investissent dans l'IA et les technologies sans miser sur l'isolation des logements: les politiciens américains seraient-ils plus intelligents que Ceux de l'UE? On peut le penser au regard des comparaisons économiques entre les deux zones.
De plus les DPE ne reflètent en rien la réalité comme l'a montré Capital dans un article (voir pourquoi le DPE ne reflète pas votre consommation réelle) ou l'IFRAP.
Les familles vont donc devoir faire face à des hausses totalement iniques dues au DPE : les propriétaires vont dépenser des fortunes pour rénover leurs logements ou retirer par la vente leur logement du marché ce qui va dans tous les cas conduire à une baisse de l’offre et à une hausse des loyers totalement artificielle puisque qu'elle aura été décidée par les règlements de l’Union Européenne adaptés par le gouvernement français.
Enfin dans les services, la hausse est également au rendez-vous avec une inflation de 3,1% selon l'INSEE dont une augmentation de 2,1% des transports notamment des transports routiers (+4,2%) . Le prix des transports ferroviaires n’augmente que de 1% après une forte hausse en 2022 de 3,6%. Enfin les prix de l’aérien se stabilisent à 0,1%.
Au final on constate que la politique de l’UE est fortement inflationniste : la libéralisation de certains secteurs comme celui de l’énergie a entrainé une paupérisation des français et les normes soviétiques en terme de rénovation des logements vont conduire à une forte inflation et une crise du secteur immobilier. L'énergie, l'alimentation et les loyers les trois principales dépenses des français sont artificiellement gonflées par les exigences de l'UE.
L’Euro n’a pas joué son rôle de protection contre l’inflation comme on l’avait promis aux français à son lancement tout en contribuant à freiner la croissance de l’industrie française en ne permettant pas de dévaluer notre monnaie si nécessaire afin de doper nos exportations.
Du coup le poids de l’industrie dans le PIB français n’a cessé de reculer pour atteindre seulement 10% du PIB. Le vrai problème de l’économie française aujourd’hui sont les directives de l’UE dans l’énergie, dans l’immobilier, dans l'agriculture qui détruisent le patrimoine du peuple français et l'Euro qui nous contraint au niveau monétaire à des normes bien trop rigides alors que les économies des différents pays de l’UE ne sont pas au même niveau.
La France a ainsi enregistré un déficit commercial record en 2022 et détient la 3ème dette la plus élevée des pays européens alors que al dette ne représentait que 20% du PIB en 1980! Force est de constater pour le pays que le passage à l'Euro et la plus forte intégration dans l'UE n'a pas été une réussite. Au niveau diplomatique c'est encore pire : la France a perdu une grande partie de sa crédibilité en Afrique ainsi que dans les BRICS et n'est plus vue comme une voix indépendante sur la scène internationale. Si l'UE et la France ne s'adaptent pas à la réalité, elles poursuivront leur décadence...