Il y a quelques jours l’Education nationale a décidé la suspension de tous les voyages scolaires « jusqu’à nouvel ordre ».
Une décision qui interloque les acteurs du marché des voyages alors que peu de pays sont fortement touchés par le virus SARS-CoV-2 et que la mortalité affecte très peu les enfants.
«Aucun distinguo n’est fait entre les pays où la contagion est limitée et ceux où elle a pris des proportions importantes, comme la Chine, la Corée du Sud, l’Italie ou l’Iran. Comme si les risques étaient plus élevés à l’étranger qu’en France. Ce n’est pourtant pas ce que montrent aujourd’hui les chiffres. Le nombre de cas n’est pas plus important en Allemagne, il est même sensiblement moins élevé en Espagne ou au Royaume Uni. C’est dire si la décision du ministère de l’Education est pour le moins excessive. Selon le site du ministère des affaires étrangères qui fait autorité sur les destinations jugées les plus risquées aucun pays de l’Union européenne n’entre dans cette catégorie. Même l’Italie n’est pas formellement déconseillée, les foyers de contamination étant bien identifiés, contenus et suivis. Ce qui n’est, de l’avis du ministère, ni le cas de la Chine, ni celui de la Corée du Sud dont les cartes sont aujourd’hui totalement orangées avec des zones rouges. C’est un point qui doit être souligné car seules ces consignes ministérielles peuvent fonder une annulation, par-delà les appréciations forcément subjectives des uns et des autres. » indique un communiqué du réseau d’agence de voyages TourCom.
«Monsieur Blanquer a oublié que ces voyages scolaires ont fait l’objet de contrats avec des agences de voyages, que ce secteur est régi par le code du commerce, le code du tourisme et la réglementation européenne. Autant de règles destinées à protéger les parties contractantes de décisions arbitraires. Le droit joue ainsi le rôle de garde-fou face à un ministre qui sacrifie la nuance et le sérieux à l’affolement en ouvrant en grand le fameux parapluie. Une raison de garder espoir quand le politique cède et alimente lui- même la psychose ? » ajoute Richard Vainopoulos, le président de TourCom.
TourCom regroupe 1200 agences de voyages (VA 3,2Md€) et avec son partenaire rtk, le groupe de tourisme représente le 1er groupe européen avec près de 9000 points de vente et plus de 8Md€ de volume d’affaire.
Face à une telle épidémie il ne faut surtout pas céder à la panique d’autant que même si de nombreuses interrogations subsiste sur le SAR-CoV-2 sa mortalité reste relativement faible de l'ordre de 2-3%. Elle pourrait même être revue à la baisse à 1,4% de nombreuses personnes contaminées étant asymptomatiques selon le New England Journal of Medecine.
En attendant le monde du tourisme est très affecté par la crise alors que le salon ITB de Berlin a été annulé et que les réservations de vols vers l'Asie se sont effondrées...