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Cuba, le Portugal et le Cap Vert en vogue cet hiver

Le syndicat les Entreprises du voyage, regroupant les agences de voyage françaises, vient de publier ses prévisions pour la période d'octobre à janvier 2016. 5 pays sont en forte croissance.

trinidad cuba

Cuba est une destination très en vogue. Alors que les compagnies aériennes américaines et européennes lancent de nouveaux vols (voir Southwest naugure des vols ves Cuba en novembre), les carnets de commandes des agences de voyage françaises montrent un fort engouement pour cette destination. 

La hausse du carnet de commande atteint 50,1% pour cette destination d'octobre à janvier 2016 par rapport à l'an passé.

Le Portugal arrive en seconde position en terme de croissance des ventes cet hiver avec une hausse de 29,4%.

Il est suivi par le Cap Vert (+26,6%), la Chine (+20,7%) , la Thaïlande (14,2%), Malte (+11,1%), le Vietnam (+6,9%) et le Canada (+6,7%).

Tous ces pays ont en commun le fait d'être réputés sûrs.

Car les attentats de ces derniers mois ont fortement affecté la confiance des français et donc leur soif de voyage pour certaines destinations.

Tout d'abord la destination France a vu ses ventes baisser de 7,2% de juin à septembre (-8,2% en terme de passagers).

Et la tendance pour les prochains mois est similaire auprès des agences de voyage avec une baisse du carnet de commande prévue de 12,9%.

«Tout le monde s'attendait à un rebond mais la France a sous-performé cet été. Mais il faut noter que le phénomène de la désintermédiation est fort en France (NDLR: les voyages commandés en direct et non auprès des agences)» précise Richard Soubielle, vice-président des Entreprises du Voyage.

Seule la Réunion et la Polynésie française ont réussi à tirer leur épingle du jeu cet été avec une hausse respective de 6% et de 23% en terme de volume d'affaires de juin à septembre.

L'Espagne et le Portugal destinations vedettes des français durant l'été 2016

L'Espagne et le Portugal ont été les grandes gagnantes de l'été 2016 avec une hausse du volume d'affaires de 6% pour l'Espagne (1ère destination en volume) et de 22% pour le Portugal (4ème destination en volume).

«La Grèce a pâtit auprès des français de son image liée à la crise des migrants» explique Richard Soubielle, avec une baisse de 7% du volume d'affaires.

L'Italie a modestement progressé de 2%. Pour tous les autres pays du Top 10 moyen-courrier, la chute a été importante tant en terme de nombre de passagers que de volume d'affaires : -20% pour le Maroc (6ème destination), -25% pour le Royaume-#Uni (7ème destination des français), 12% pour la Croatie (8ème destination), -58% pour la Tunisie (9ème destination), -68% pour la Turquie  et -11% pour l'Allemagne.

«Il y a eu une poursuite de la baisse des pays du Maghreb» affirme Richard Soubielle.

Le long-courrier tire la croissance des agents de voyages

Au final c'est le long-courrier qui a sauvé le secteur avec une maigre hausse de 1,6% des revenus cet été.

Cuba a été en pôle position de la croissance (comme pour cet hiver) avec +50% de volume d'affaires devant l'Indonésie (+22%) et le Canada (+7%).

Le Vietnam et le Mexique ont également bien tiré leur épingle du jeu avec une hausse respective de 3 et 5% en terme de trafic passages (mais une baisse de 2% du volume d'affaires pour le Vietnam contre une hausse de 2% pour le Mexique).

Malgré ces bons chiffres du long-courriers, la baisse du Moyen-Courrier est préoccupante pour les agences de voyage car 9 destinations du Top 10 sont moyen-courriers : les USA sont la seule destination long-courrier à faire partie du Top 10 mais sont en baisse tant en terme de volume d'affaires (-3%)que de trafic (-2%).

«La tranche la plus élevée de la population en terme de revenus a encore les moyens de voyager. Ils partent 2 à 3 fois par an pour des voyages long-courriers. Mais c'est quand même le Moyen-Courrier qui domine en terme de revenus» affirme Richard Soubielle.

Ce dernier note cependant quelques lueurs d'espoir comme une certaine reprise du marché tunisien : «sur la période hiver on note un retour des touristes français en Tunisie» pointe Richard Soubielle.

La baisse du carnet de commande n'atteint «que -35%» contre 55% l'an passé.

Le voyage, un secteur pas assez pris en compte par les politiques?

Le syndicat des agences de voyage a profité du point presse de ce matin pour donner un coup de griffe au calendrier scolaire des vacances de la Toussaint en précisant que le Ministère ne l'avait pas contacté pour les dates des vacances scolaires.

Un calendrier fâcheux qui n'arrange pas les professionnels du tourisme (NDLR: ni les parents et sans doute pas les enfants), les vacances ayant lieu du mercredi 20 au mercredi 3 novembre, soit à cheval sur 3 semaines.

L'association regroupant les agences de voyage s'est également montrée très critique vis à vis du projet du gouvernement de taxes les aides aux vacances versées par les Comités d'Entreprise: «en voulant taxer les aides aux vacances le gouvernement veut payer les pauvres car ce sont les salariés peu payés qui en profitent» explique Richard Soubielle.

Selon le syndicat, cela entrainera la quasi disparition des achats de forfaits et de prestations touristiques par les comités d'entreprise et aura des répercussions sur l'emploi aussi bien chez les organisateurs de voyages que dans les établissements d'hébergement».

En bref, il semble manquer au secteur du tourisme un pouvoir de lobbying à la mesure de ce qu'il représente pour l'économie française, soit l'un des plus importants de notre pays avec 9,5% du PIB français selon l'Organisation Mondiale du Tourisme (7,42% pour d'autres sources).

Le constat est identique dans le monde : les Offices du tourisme et les associations des acteurs du tourisme ont souvent des moyens très limités au regard de l'importance du secteur pour de nombreux pays. 

Il serait pourtant souhaitable que le pouvoir de lobbying de l'industrie du tourisme soit renfoircé alors que ce secteur favorise au final la paix, les échanges et le commerce.

Le secteur du tourisme devrait donc s'organiser en France comme à l'échelle mondiale pour avoir des moyens à la mesure de son poids dans les économies afin de lutter à sa façon contre les facteurs d'instabilité qui n'ont cessé de croitre dans le monde ces dernières années.