Vous aimez notre site? : FAITES UN DON OU ABONNEZ-VOUS

Germanwings : le copilote a voulu détruire l'avion

Le copilote aurait volontairement voulu détruire l'avion selon le Procureur de Marseille. Selon le New York Times qui a eu des informations plus tôt ce matin, le Commandant de Bord est resté bloqué hors du Cockpit…

a319-germanwings-2014 

Le mystère du crash du vol 4U 9525 de Germanwings semble sur le point d'être élucidé.

L'une des boites noires qui avait été récupéré peu après le crash et a été réceptionné à Paris hier où elle a été analysée par les enquêteurs du BEA. C'est suite à l'analyse de cette boite noire que de nouveaux éléments ont été dévoilés.

Selon le Procureur de la République de Marseille, qui a donné une conférence de presse aujourd'hui, le copilote aurait volontairement voulu détruire l'avion. Il a agit ainsi selon le Procureur «pour une raison qu'aujourd'hui nous ignorons mais qui peut s'analyser comme une volonté de détruire l'avion» rapporte Reuters.

C'est le copilote, Andreas Lubitz, qui a amorcé la descente de l'appareil.

Cela explique les interrogations sur ce vol comme le fait que l'avion ait maintenu un cap pendant la descente, que le pilote n'ait pas cherché à dérouter l'avion et qu'il n'y a pas eu de contact radio pendant la descente. Des points que nous avions souligné.

Cela laisse entrevoir le déroulement du vol. A 10H01 (selon FlightStats), heure française, l'avion s'élance sur le tarmac de l'aéroport de Barcelone.

C'est un simple vol de routine en Europe d'une durée de 2H20 entre Barcelone et Dusseldorf.

Le vol se présente bien avec une météo relativement clémente, notamment au dessus des Alpes. Le Commandant débute son briefing en décrivant les prochaines étapes du vol et les procédures pour l'atterrissage à Dusseldorf. Les réponses du copilote sont «laconiques» selon le procureur.

La traversée de la Méditerranée se fait sans soucis.

Puis peu après l'abord des côtes françaises, le Commandant de Bord sort du cokpit pour satisfaire sans doute des besoins naturels.

Vers 10H31, le copilote de 28 ans, retranché dans le cockpit, commence à amorcer la descente de l'avion avec un cap maintenu vers les Alpes : il entame cette descente en actionnant les commandes du Flight Monitoring System qui ne peut être actionné que par un pilote. Sur la bande son de la boite noire on entend le copilote respirer dans le cockpit pendant toute la durée du vol.

Lorsque le Commandant de Bord tente de rejoindre le cockpit, il va avoir une terrible surprise.

«Le Commandant de Bord frappe d'abord doucement à la porte et il n'y a pas de réponse. Il frappe alors plus fort et il n'y a toujours pas de réponse. On entend qu'il essaye alors de casser la porte...» a expliqué une personne impliquée dans l'enquête au New York Times.

«Andreas ouvre cette porte, ouvre cette porte!» aurait ordonné la Commandant de Bord. Le copilote aurait sans doute enclenché le loquet interne empêchant définitivement le Commandant d'entrer dans le cockpit.

L'avion continue sa descente et passe de 38000 pieds à 10H31, à 25000 pieds à 10H35. Le taux de chute est de 2500 à 3000 pieds par minute. Tout au long de la descente l'avion garde le même cap qu'il avait en croisière : 26. Les contrôleurs aériens tentent de contacter l'avion car les pilotes auraient du faire une demande de changement d'altitude. C'est à 10H35 que la DGAC donne l'alerte qui prévoit le décollage d'avions de chasse.

A 10H39, l'Airbus n'est plus qu'à 10000 pieds (3048M) et à 2438 pieds à 10H40 : le sort de l'avion et des passagers est désormais scellé. L'avion s'écrase à pleine vitesse sur la montagne (700km/h).

Ce scénario de l'acte délibéré explique pourquoi le taux de descente est trop rapide pour une descente normale et pas assez rapide pour que la cause ait été une forte dépressurisation.

L'angoisse pour les passagers aura tout de même duré 8 à 9 minutes, même si le procureur a précisé que les cris interviennent juste dans les dernières secondes, ce qui peut laisser penser que les passagers ne se sont réellement aperçus du drame qu'au dernier moment.

Si l'hypothèse d'un acte délibéré du pilote se confirme («ce n'est pas à priori la réaction normale de quelqu'un qui fait un infarctus» rapporte le procureur au Point), cela montre que la sécurité aérienne en se focalisant sur le terrorisme a oublié d'autres facteurs. La mise en place de portes blindées dans les cockpits est relativement récente et la suppression d'un mécanicien il y a quelques années ont conduit au fait qu'il soit possible qu'un pilote s'isole dans le cockpit. Ce drame va sans doute forcer les compagnies à revoir leurs procédures opérationnelles d'entrée dans le cockpit.

Il s'avère que de tels cas d'actes suicidaires restent extrêmement rare : «soit 3 à 4 cas avérés et et quelques autres cas soupçonnés dans l'histoire de l'aviation» a confié Jean-Paul Troadec, directeur du BEA à BFM TV. Selon le CEO de Lufthansa, il s'agit d'un scénario «que nous n'aurions jamais pu imaginer».

150 personnes ont péri dans ce drame dont 144 passagers et 6 membres d'équipage.

N.B: on vient d'apprendre que le groupe Lufthansa allait opérer deux vols pour les familles des vicimes à destination de Marseille le 27 mars : le premier vol partira de Dusseldorf à 8H40 CET et le second vol de Barcelone à 8H45 CET. Les passagers seront pris en charge à leur arrivée à Marseille par des employés de Lufthansa et Germanwings. Les proches des passagers du vol sont contactés actuellement individuellement par la compagnie afin d'être informés de ces vols. Les hébergements à Marseille et les vols retour seront pris en charge par Lufthansa pour le compte de Germanwings selon les requêtes des proches.