L'Allemagne sera le seul pays du G7 à être en récession en 2023. Du fait de politiques malheureuses, la production industrielle poursuit sa chute...
L’économie allemande va mal très mal. Il faut dire que la politique qui a été menée ces dernières années montre finalement ses résultats : l’arrêt du nucléaire a renchéri considérablement le prix de l’énergie pour les particuliers ainsi que pour les entreprises et la guerre en Ukraine n’a fait qu’accélérer cette tendance.
L’Energiewende qui a consisté à remplacer les centrales nucléaires par des panneaux solaires et de l’éolien (énergies intermittentes qui nécessitent des énergies pilotables: gaz, nucléaire, charbon) a conduit le pays à renforcer sa production d’électricité via des centrales au charbon et au gaz faisant du pays l’un des plus importants émetteurs de CO2 parmi les pays européens pour la production d’électricité. L’Allemagne produisait en 2022 ainsi environ 450 grammes de CO2 par kWh contre moins de 100 grammes de CO2 par kWh pour la France. Récemment la débâcle a été tellement importante au sein de Siemens sur le marché des éoliennes que le gouvernement allemand a du octroyer à Siemens 15 milliards de garanties bancaires.
La guerre en Ukraine affaiblit l'Allemagne et l'Europe au profit d'autres zones économiques
La guerre en Ukraine dans laquelle l’Allemagne s’est impliquée lui a également fermé les portes d’un partenariat avec la Russie pour acheter à bon prix ses matières premières ou développer les échanges économiques. Comme durant la Seconde guerre mondiale l’économie allemande est affaiblie par cette guerre inutile et contreproductive sur le continent européen d’autant qu’une action terroriste a détruit le gazoduc Nordstream II (voir l’article du journaliste Seymour Hursh à ce sujet : https://seymourhersh.substack.com/p/how-america-took-out-the-nord-stream). Cette destruction visait à couper les liens énergétiques reliant l’Allemagne à la Russie. Étrangement les politiciens allemands n'ont pas réagi à cette déclaration de guerre économique.
Le bilan de cette politique allemande est grave de conséquence pour le peuple allemand malheureusement.
Beaucoup d'allemands diplômés ont fait le constat que la politique menée est suicidaire. 270000 allemands ont quitté le pays en 2022 pour s’installer à l’étranger soit le chiffre le plus élevé depuis 2016. L’Allemagne perd donc des travailleurs hautement diplômés et accueille des migrants venant d’Afrique ou du Moyen-Orient sans qualification : une tendance qui n'est pas très bonne pour le développement de l'industrie de haute technologie à long-terme.
Baisse de la production industrielle, des exportations et récession prévue cette année
L’institut économique IW prévoit une récession pour l’année 2023 avec une baisse du PIB de -0,5% avec une hausse d'un cinquième des dépôts de bilan prévue. « Cette tendance devrait se poursuivre en 2024 » tant au niveau des faillites que de la baisse du PIB qui devrait atteindre le même niveau que cette année en 2024.
La forte hausse du coût de l’énergie pour les particuliers empiète sur leur pouvoir d’achat ce qui réduit la demande et pèse sur les industriels allemands.
Selon les derniers chiffres publiés par l’Office allemand des statistiques Destatis, la production industrielle a baissé de -0,4% en octobre après une baisse de -1,3% en septembre. Depuis le début de l’année 2023 la production industrielle a chuté de -3,5% en Allemagne.
Dès cet été, nous avions prévenu des importants problèmes auxquels l'industrie allemande faisait face du fait Des coûts élevés de l'énergie.
L’Allemagne avait pour atout son industrie avec plusieurs secteurs phares : chimie, automobile, machine-outils. Bayer, BASF, Henkel, des leaders de la chimie ont vu leurs marges baisser car leur activité est très haute intensité énergétique : le hausse des prix de l’énergie en Allemagne lamine leurs marges.
Il en est de même pour le secteur des machine-outils ou de l’automobile. Ce dernier secteur est de plus menacé par les règlements de l’UE décidés par la Commission dont la présidente est allemande et qui semble jouer en partie contre les intérêts des industriels allemands.
Ainsi la décision de l’UE d’interdire les voitures neuves thermiques en 2035 est un véritable boulet dans les pieds des grands constructeurs allemands. Ceux-ci doivent faire face à une baisse de la demande sur leur marché domestique, à la mise au rebut de leurs lignes de production de voitures thermiques du fait de l’UE, à l’avantage donné par l’UE indirectement à des pure players comme Tesla qui grignotent des parts de marché au détriment des constructeurs allemands ou aux constructeurs chinois qui attaque le marché d'entrée et de moyenne gamme et qui sont en avance sur l'électrique. Le marché automobile risque de devenir comme celui des smartphones d’ici 3/4 ans: il sera trusté par les géants américains et asiatiques qui trufferont les voitures de logiciels Androïd et Apple avec des systèmes d’intelligence artificielle et de conduite autonomes, des secteurs informatiques où les européens sont déjà largués.
C'est ainsi que les exportations ont baissé de 0.8 percent pour les 10 premiers mois de l'année à 1.3 trillion euros selon l'Office Fédéral des Statistiques avec une accélération ces 3 derniers mois. En octobre la chute a été de -8,1%.
D’après le FMI l’Allemagne sera le seul pays en récession du G7 cette année.
Il semble malheureusement que le peuple allemand n’ait pas tiré les leçons de la Seconde guerre mondiale où l’Europe a été détruite à feu et à sang par une guerre inutile…Les deux pays les plus détruits du continent ont ainsi été l'Allemagne et la Russie.
On ne peut qu’être triste pour le pays et pour l’Europe qui s’enferme avec sa politique verte et guerrière dans des impasses qui conduisent à l’appauvrissement du peuple allemand et des européens. Il est urgent que les gouvernants de l'Allemagne et de l'Union Européenne cessent de diriger les européens par idéologie, notamment l'idéologie verte ou l'idéologie guerrière et deviennent plus pragmatiques. La guerre a rarement résolu les problèmes dans le passé et les idéologies, comme celle de la décroissance verte prônée aujourd'hui par l'UE au nom du CO2, ont montré leurs dangers pour les peuples.
Un retour à des politiques plus pragmatiques est urgent tant en Allemagne qu'au sein de l'UE. Rappelons qu'en France les mêmes causes ayant les mêmes effets le PIB a été révisé en baisse à -0,1%, contre +0,1 au Q1 et +0,6% eu Q2. Si la baisse s'accélère au Q4, la France pourrait rejoindre le club des pays en récession en 2023...