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L'éolien et le solaire : plus leur mix augmente, plus les centrales à gaz produisent

Des éoliennes en Galice en Espagne

Désinformation sur les énergies vertes : l’éolien ou le solaire ne sont-elles si propres que cela. Les nouvelles études révèlent que ces énergies intermittentes obligent à recourir davantage aux centrales à charbon ou à gaz, fortement émettrices de CO2…

Comme on le voit, le stalinisme écologique règne ces derniers temps avec des mesures envisagées comme la baisse des 110 km/h sur les autoroutes qui ferait perdre 65 millions d’heures de travail soit un coût de 900 millions d’euros par an pour des économies ridicules en C02.

Les énergies vertes comme l’éolien ou le solaire sont là aussi classées comme la panacée sans étudier en détail leur impact global : certains veulent simplifier les débats sous couvert d'idéologie en oubliant la rigueur scientifique et le pragmatisme.

Or l’immense inconvénient du solaire et de l'éolien, est que ces modes d'énergie sont intermittents. Or, et c'est très important pour comprendre le fonctionnement des réseaux électriques : on ne sait pas stocker massivement l’électricité.

Le nucléaire représente la moitié de la puissance installée mais 70% de la production réelle

Actuellement la France produit l’une des électricités les plus vertes d’Europe grâce au nucléaire. Comme l'indique cet article du Monde, la puissance installée du nucléaire représente 63130 MégaWatts en mars 2019 sur un total de 133220 soit 47,38%.

Or en mars 2019 par exemple le nucléaire représente 70% de la production réelle d'électricité soit 35487 GWh sur un total de 50584! Les autres énergies qui pourtant devraient produire à hauteur de 53% ne produisent que 30% de l'électricité.

Mais depuis quelques années des centrales ferment et l’on dit qu’elles peuvent être remplacées par l’éolien ou le solaire, hors c’est faux.

Les éoliennes représentent 15307 MégaWatts de puissance installée soit 11% du total et 12% de la production en mars 2019 ce qui est bien. Le problème c'est que leur production a varié tout au long du mois de mars de 3000 à 10000 MW en fonction des jours avec une très faible production du 19 au 25 mars qui a du être compensée par des centrales thermiques très fortement émettrices de CO2.

Augmenter la part des énergies intermittentes, c'est augmenter la part des centrales thermiques

En réalité augmenter la part de l’éolien ou du solaire (NDLR : c'est moins vrai pour le solaire dans des pays où le soleil brille tous les jours de l'année : zones désertiques), c’est augmenter la part des centrales à charbon ou à gaz, fortement émettrice de CO2.

Selon RTE qui gère le réseau électrique français, les émissions de CO2 en France ont été en augmentation de 20% oui je dis bien 20% en 2017 ce qui est énorme en « raison de la diminution de la production nucléaire et hydraulique en baisse ainsi que des épisodes de froid qui ont nécessité un recours important aux énergies fossiles ».

En 2019, c’est la baisse de la production d’électricité à base de charbon (-71,9% en 2019 ) en faveur des centrales à gaz qui a permis de une baisse des émissions de CO2 de -6% (voir https://media.rte-france.com/bilan-electrique-2019-2/).

L’éolien : une fausse bonne idée

Tout d’abord nul ne peut nier que les éoliennes dénaturent le paysage. Un projet en cours aux abords de la montagne Sainte Victoire en Provence fait crier les riverains et devrait faire bondir tous les français, ce site étant l’un des plus beaux de France. Elles génèrent également du bruit très désagréable pour les voisins.

Par ailleurs et c’est leur point faible principal une éolienne ne produit selon une étude allemande poussée que 16,9% de l’énergie pour laquelle elle a été construite.

Et ce ratio chuterait de moitié en 15 ans! On atteint ainsi des valeurs d’émissions de 52,61 gr CO2eq/kWh soit bien loin des valeurs que l’on voit dans la presse.

Soit un chiffre supérieur au nucléaire. Donc comme l’électricité française est quasiment décarbonée avec seulement 9,5% de la production électrique assurée par des centrales à gaz ou à charbon, quel est l’intérêt de l’éolien?

Aucun sinon obliger EDF à racheter l’électricité à des tarifs bien supérieurs au niveau actuel et à développer ses capacités en terme de centrales à gaz, très émettrices de CO2. Car le coût du MW produit est élevé dans l'éolien, particulièrement celui de l'éolien offshore est hors de prix. Alban d’Arguin auteur d'Eoliennes, un scandale d’Etat (éd. Synthèse) a d'ailleurs déclaré : « les fabricants d’éoliennes et ceux qui les installent le font parce qu’ils ont la garantie d’EDF, qui est leur seul client, de racheter – pendant quinze ans au moins ! – l’électricité qu’ils produisent entre trois et quatre fois le prix auquel EDF l’aurait produite elle-même ! Moyennant quoi si le secteur de l’éolien se porte très bien, merci. Ce n’est pas le cas d’EDF qui, il y a quatre ans, a dû lancer un « profit warning » (un « avertissement sur ses résultats ») et annoncer qu’elle était contrainte de provisionner quatre milliards de plus que prévu pour ses réseaux de transport d’électricité. Car l’électricité produite par les éoliennes doit être intégrée dans les réseaux existants et c’est un véritable casse-tête, tant cela crée des surtensions ou des sous-tensions, selon les périodes. Au fur et à mesure que l’éolien s’accroît, RTE, pour la haute tension, et Enedis (ex-ERDF), pour la basse tension – celle qui alimente toutes nos maisons –, qui sont toutes deux des filiales d’EDF, sont obligées de revoir toutes leurs cartes des réseaux de transport d’électricité».

Une pétition a d'ailleurs été lancée pour critiquer ce gaspillage d'argent public du fait qu'EDF à cause de l'Etat s'engage à racheter l'énergie éolienne bien plus chère que les prix du marché, sans bénéfice pour les émissions de CO2 et alors qu'elles dénaturent les paysages.

Une agricultrice bio explique d'ailleurs dans cet article publié dans Entrepreneurs pour la France les dérives de ce marché qui permet avant tout à des fonds financiers de s'enrichir sur le dos de l'Etat et des contribuables.

La pétition indique: «la  Cour des comptes en 2013 et 2018 puis la commission d’enquête parlementaire en 2019 ont conclu que cette filière avait pénalisé en 2019 la France de 7 milliards d’euros par des taxes alors qu’après 15 ans elle n’avait fourni que 5% de l’électricité française, et avait renchéri les tarifs de l’électricité de 35%. Ce montant de 7 milliards d’euros transféré au ministère de la Santé permettrait  d’augmenter de 9% le budget des hôpitaux actuellement de 80 milliards d’euros et de renforcer leurs effectifs pour faire face à la crise sanitaire». La pétition demande notamment d'aligner les tarifs de rachat de l’électricité éolienne sur ceux du marché.

L'ancien président de la SNCF, Loïc le Floch-Prigent est également particulièrement opposé aux éoliennes en mer. Il critique notamment le prix d'achat hors de prix qu'EDF va devoir payer pour acheter l'électricité produite...

Les éoliennes favorisent obligatoirement le développement des centrales à gaz ou charbon, qui émettent beaucoup de CO2

Antoine Waechter, président du Mouvement écologiste indépendant estime lui aussi que l’éolien n’est pas une alternative au nucléaire. «L’éolien n’a pas sa place dans un mixte énergétique dominé par le nucléaire. Une énergie aléatoire suppose des relais rapidement mis en œuvre, comme des centrales hydroélectriques ou des centrales thermiques. L’hydroélectricité étant à peu près totalement mobilisée, le développement des centrales au gaz est le corolaire obligé de l’éolien. En d’autres termes, le développement de l’éolien exige le développement conjoint de centrales mobilisant des énergies fossiles et ne constitue pas, en soi, une réponse à la dérive climatique» estime-t-il.

Le problème de l'éolien est le même que pour l'énergie solaire : c’est une énergie intermittente. Si on les développe il faut investir dans les centrales à gaz ou charbon  afin d'émettre plus d'électricité quand les panneaux solaires ou les éoliennes ne fonctionnent pas! Or les centrales à charbon produisent environ 1 000 g CO2eq par kWh, contre 400 à 800 pour les centrales à gaz, 20 et 50 gCO2eq/kWh pour le nucléaire et 35 gCO2eq par kWh pour l'hydraulique.

L’énergie hydroélectrique reste donc une très bonne solution en terme de coût et d'émissions de CO2 (voir cet article de Slate)  tout comme le nucléaire, à condition de sécuriser les sites au maximum.

Le moindre accident ayant un coût démesuré comme l’ont montré les accidents de Tchernobyl (plus de 500 milliards de dollars) et de Fukushima.

Cet article est important pour le monde du transport alors que l’énergie utilisée est vitale pour calculer le taux d’émission de CO2 réel des trains par exemple (voir Lignes domestiques d'Air France : pas de reprise par les low-costs).

Le nucléaire et l'hydraulique, des atouts stratégiques de la France en Europe

Actuellement la France a la chance de bénéficier de l'électricité parmi la plus économe en CO2 d'Europe et la moins chère : pourquoi vouloir changer quand on est les meilleurs?

Comme le rappelle Contrepoints, la fermeture des centrales nucléaires n'a aucune justification économique, technologique et climatique alors que leur coût de construction est amorti aujourd'hui par EDF. La fermeture des centrales nucléaires va rendre la France moins compétitive alors que cela lui donne aujourd'hui un atout de taille en Europe.

« Il ne faut pas s’y tromper : grâce au mix énergétique décarboné, composé principalement de nucléaire et d’hydroélectricité, nous bénéficions déjà de faibles émissions de CO2 et d’un prix d’électricité maîtrisé. Nous émettons six fois moins de CO2 que nos voisins allemands et le prix de l’électricité pour un consommateur résidentiel moyen est de l’ordre de 180 euros/MWh contre 300 en Allemagne. Le développement des énergies renouvelables électriques ne sert donc pas à réduire les émissions de CO2… » a déclaré le président de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) en avril 2019, devant une représentation parlementaire.

Nos élus vont-ils contre l'intérêt de la France en fermant prématurément des centrales et en n'en construisant pas de nouvelles tout en prônant les investissement dans les éoliennes ?

L'investissement dans les énergies intermittentes va renchérir le coût de l'électricité sans bénéfices réels en terme d'émissions de CO2 et obligera de fait à construire plus de centrales à gaz ou à charbon fortement émettrices de CO2. D'ailleurs si votre facture EDF a grimpé ces dernières années, c'est en partie à cause de ces choix extrêmement discutable.

Rappelons que la France a une performance climatique exceptionnelle en terme d'émissions CO2 pour la production d'électricité en Europe comme la Suède et la Norvège (voir https://www.electricitymap.org/zone/FR), on aurait tort de changer un système qui fonctionne très bien.