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La Chine offre des opportunités aux entreprises françaises

Le cinquantenaire des relations franco-chinoises est une occasion en or pour doper les échanges entre la France et la Chine...Les spécialistes du pays sont confiants quant à la résolution des problèmes à Hong Kong…

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L'année 2014 présente de grandes opportunités pour les entreprises françaises alors que la France a été le premier pays à reconnaitre la Chine communiste en 1964 : de ce fait, de nombreux événements culturels (voir ) mais aussi économiques vont marquer la fin de l'année.

Du 23 au 26 octobre prochain des centaines de PME françaises vont se déplacer à Chengdu pour intensifier leur activité sur le marché chinois (voir https://home.forumpmefrancechine.fr/).

Le rapprochement sera également au rendez-vous au niveau de l'administration avec les 4èmes rencontres de la coopération décentralisée franco-chinoise qui auront lieu du 6 au 07 novembre prochain à Strasbourg.

On y attend plus de 500 congressistes des deux pays, hauts responsables des collectivités françaises et chinoises (voir https://www.strasbourg-events.com/fr/agenda/4emes-rencontres-franco-chinoises-de-la-cooperation-decentralisee).

Alors que certains s'interrogent suite aux récentes manifestations à Hong Kong, celles-ci n'inquiètent pas les spécialistes de la Chine comme Laurent Malvezin et Jean-Paul Tchang co-fondateurs de la Lettre de la Chine. Ils estiment tous les deux que la crise sera résolue dans le calme, la Chine comme Hong Kong n'ayant pas intérêt à une hausse des tensions.

2014: une année clé en Chine

L'année 2014 sera importante en Chine alors que le 4ème plénum du XVIIIème comité central débute en octobre.

«Quelques personnes ne détiennent plus la clé du pouvoir en dirigeant la Police ou la justice comme avant. Le pouvoir est réparti via des groupes de travail. Parmi les grandes tendances on peut citer un groupe de travail chargé d'approfondir les réformes, la création d'un Conseil de Sécurité National et l'entérination du résultat des purges récentes liées à la corruption…» explique Jean-Paul Tchang. La moralisation de la vie publique est telle que certains n'osent plus commander de couteuses bouteilles d'alcool au restaurant...

Le Yuan, nouvelle valeur refuge?

Le pays poursuit sa modernisation à vitesse grand V avec la suppression de 632 catégories d'autorisations administratives, une diminution de 60% des autorisations gouvernementales pour les projets d'investissements d'entreprises et des charges administratives visant les entreprises et les ménages réduites de 10 milliards de yuans.

Au niveau du secteur financier, des banques privées ont fait leur apparition et un marché de taux a émergé.

Quant à la devise chinoise, le Yuan (appelé aussi renminbi), elle se renforce au niveau mondial : «pour la première fois le Royaume-Uni va émettre des dettes souveraines en Yuan» assure Jean-Paul Tchang. D'ici 2015, un tiers des échanges de la Chine avec le reste du monde devrait être réglé en Yuans.


Stimuler la demande intérieure au lieu des investissements?

Globalement en terme de stratégie économique, le pays pourrait sans doute suivre un autre modèle via une hausse des salaires du niveau de vie, des congés afin de stimuler la demande de son immense marché intérieur : «le pouvoir est à l'heure des choix. Le modèle de développement fondé sur les investissement ne fonctionne plus et n'est plus durable» estime Jean-Paul Tchang.

Une étude de Rexecode prédit une multiplication par 15 du nombre de ménages aisés (37 millions contre 2 millions aujourd'hui) et par 5 du nombre de ménages appartenant à la classe moyenne supérieure (139 millions contre 30 millions aujourd'hui).

Des chiffres ne sont pas si insensés que cela alors que l'on sait que le PIB par habitant a été multiplié par 18 depuis 1978 (voir https://www.ecb.europa.eu/press/key/date/2014/html/sp140226.fr.html) et que 500 millions de personnes sont sorties de la pauvreté!

Le tourisme pourrait être l'un des grands bénéficiaires de ce tournant vers la consommation d'autant que les déplacements ont été facilités ces dernières années. La Chine a bâti le premier réseau de trains à grande vitesse au monde (plus de 4800 km de voies en 2013 contre 2036 pour la France).

«Le 12ème plan quinquennal fait du tourisme intérieur l'une des priorités. C'est un signe très important. Dans le ferroviaire par exemple, après une année de pause dans la construction de chemins de fer, les travaux sont repartis avec 7000 km de plus planifiés dans les années à venir. Par ailleurs des projets colossaux ont été mis en place entre la Russie et la Chine» précise Jean-Paul Tchang. Le transport ferroviaire est par ailleurs un domaine d'expérimentation d'ouverture au privé comme la Poste et les téchnologies de l'information et de la communication.

Dans le domaine de l'aérien, la libéralisation a conduit au développement de l'aviation privée/d'affaires avec une forte croissance du marché des jets et des hélicoptères (un domaine où la France est en pointe).
 
Quant aux compagnies aériennes chinoises, plus discrètes que leurs consoeurs du Golfe, elles continuent d'étoffer leur réseau dans le pays et à l'international.

En France, on vient d'apprendre que Xiamen Airlines pourrait se poser à Nice. De son côté Hainan Airlines a lancé un vol reliant Xi'an/Hangzhou à Paris et HNA (la maison mère d'Hainan Airlines) a racheté 48% du capital de la compagnie française Aigle Azur en 2012.
 
La Chine s'est par ailleurs emparée récemment de l'une des plus grandes sociétés de leasing d'avions, ILFC (le plus gros client d'Airbus et de Boeing), afin de se positionner comme un acteur de poids sur le marché aéronautique mondial.

Aujourd'hui la Chine totalise 2 aéroports dans le top 10 mondial (Pékin et Hong Kong) et 4 dans le top 20 : elle n'est pour le moment surpassée que par les Etats-Unis : Pékin est le 2ème aéroport le plus fréquenté au monde après Altanta avec 83 millions de passagers (chiffres 2013).

 

Les énergies renouvelables, futur moteur de la croissance?

 

Il reste cependant un point noir : l'environnement a été le grand perdant de ce développement frénétique.

Mais la prise de conscience du problème est réel par les autorités chinoises qui en ont fait l'une de leurs priorités.

La Chine investit massivement dans les énergies renouvelables afin de tenter de limiter la polution des centrales à charbon (la Chine est leader sur le marché des panneaux solaires et de l'éolien).

D'ici 2030, la région Asie-Pacifique devrait attirer 2,5 trillions de dollars d’investissements dans les énergies renouvelables, dont 1,4 trillion en Chine (voir https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/technologies-de-l-energie-thematique_89428/le-monde-comptera-3-2-tw-de-solaire-photovoltaique-et-d-eolien-en-2030-article_286511/).

Quant à la baisse de l'autosuffisance alimentaire du fait de la pollution des terres arables et du développement industriel la Chine a trouvé une parade en achetant des terres agricoles à l'étranger comme en Afrique et surtout en Sibérie orientale.

En résumé la Chine sera plus que jamais l'un des principaux centres économiques du XXIème siècle et sans doute un facteur de stabilité dans un monde mouvant : aux entreprises françaises de savoir en tirer partie...

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