De nombreux indicateurs sont très inquiétants pour l’économie française comme le niveau de la dette, la hausse des faillites dans tout le territoire (voir photo ci-dessus) ou l’indicateur PMI…Le problème est plus vaste et concerne l'UE dont l'économie de ses membres stagne comparativement aux Etats-Unis : l'UE est devenue bien trop bureaucratique et l'Euro n'a pas tenu ses promesses.
La France a échappé de très peu à la récession en 2023 grâce à une très légère hausse du PIB de 0,2% au 4ème trimestre après une baisse de -0,1% au 3ème trimestre (il faut 2 trimestres de suite négatifs pour être en récession). Mais les autres chiffres ne trompent pas : la plupart des clignotants économiques sont au rouge.
La France 3ème pays le plus endetté de l'UE
Alors que la dette publique a baissé en moyenne dans les pays de l’Union européenne pour atteindre 89,9% au 3ème trimestre 2023, la dette publique française a continué à augmenter de 41,3 milliards au 3ème trimestre 2023 après une augmentation de 34,5 milliards au trimestre précédent. La dette atteint désormais 111,7% du PIB selon l’INSEE et 111,9% selon Eurostat.
En 2023, la France est le 3ème pays le plus endetté d’Europe après la Grèce (165,5%) et l’Italie (111,9%).
Parallèlement, le niveau de faillite a atteint un record en 2023 selon le cabinet Altares : 57729 procédures ont été ouvertes soit une augmentation de 36% par rapport à 2022. Les entreprises doivent faire face à un environnement très difficile : inflation, taux d’intérêts élevés, consommation en baisse.
La hausse de l’inflation et la baisse de la consommation peuvent être attribués en grande partie à la hausse des prix de l’énergie alors que l’électricité a augmenté de 44% en seulement deux ans. Cette hausse est due principalement au marché européen de l’électricité et son mode de fixation des prix via la dernière centrale appelée ainsi qu'à l'obligation d’investir dans l’éolien et le solaire dicté par l’UE qui renchérit considérablement les tarifs et aux modalités de l’ARENH pour se conformer aux directives européennes.
Défaillances : « le mauvais chiffre du dernier trimestre de l’année, un des pires sur trente ans »
Au 4ème trimestre 2023, 16800 entreprise ont fait défaut soit un chiffre alarmant jamais enregistré depuis la récession de 1992-1993. Les faillites concernent autant les petites que les grandes entreprises avec 171 entreprises de plus de 100 salariés en dépôt de bilan soit une hausse de 80% par rapport à 2022. Cela représente le chiffre le plus élevé depuis 2014. Et aucune région n'est épargnée (voir photo en introduction).
« Le mauvais chiffre du dernier trimestre de l’année, un des pires sur trente ans, ne saurait s’expliquer par le seul retour d’une action de recouvrement plus habituelle des URSSAF après une longue période accommodante. Certes les assignations ont repris fortement sur cette fin d’année mais toutes les procédures ne sont pas ouvertes à l’initiative des URSSAF. Activité en berne, niveau d’inflation encore élevé, taux d’intérêt toujours hauts, consommation qui flanche, forment un dangereux cocktail pour des entreprises aux trésoreries épuisées après une succession de crises. Même les plus grands acteurs ne sont pas épargnés, transférant ainsi potentiellement le risque vers leurs fournisseurs et sous-traitants. »
Un indice manufacturier assez bas
De plus l’indice PMI manufacturier qui mesure le niveau de confiance des affaires par les directeurs d’achat a atteint 42,1 en décembre 2023 comme le note Contrepoints soit un niveau jamais vu depuis le début de l’épidémie de Covid début 2020. Rappelons qu’un indice supérieur à 50 montre une augmentation des achats et un niveau inférieur à 50 une baisse.
Parallèlement à cela de nombreuses voix s’élèvent ces derniers mois pour mettre l’accent sur le décalage très inquiétant de la croissance entre les pays de l’UE et les Etats-Unis. En 2024, la croissance des Etats-Unis devrait atteindre 1,5% contre 0,1% en zone Euro. En 2023, la croissance en zone UE a atteint 0,7% contre 2,1% aux Etats-Unis.
Une tendance au déclassement des pays de l’UE lié à plusieurs raisons dont un cadre trop rigide du fait de l’Euro notamment. A noter que l’Euro n’a pas été comme certain l’ont dit un gage de développement économique pour les pays de l’UE comme la France : la Suède ou la Suisse se portent très bien sans l’Euro.
Le décalage économique entre les Etats-Unis et l'UE est de plsu en plus grand
Alors qu’en 2008, la zone Euro et les Etats-Unis avaient « un PIB à prix courant équivalent de 14200 milliards et 14800 milliards, en 2023 il est de 15000 milliards pour les Européens contre 26900 milliards pour les Etats-Unis » note le quotidien Le Monde.
A ce titre la politique énergétique de l’UE que suit la France semble totalement contre-productive et devrait conduire à des écarts encore plus grands dans les prochaines années. Pendant que les américains continueront à se chauffer au gaz et au fioul et à rouler comme bon leur semble, les français devront se chauffer à l’électricité à cause du DPE, devront rouler en voiture électrique et devront payer leur électricité bien plus chère du fait des règles européennes évoquées plus tôt dans cet article.
Le résultat de la politique économique et stratégique menée par l'UE est terrible : un appauvrissement généralisé. A noter que l'Allemagne fer de lance de l'économie européenne en entrée en récession en 2023 et que l'on constate une fuite des cerveaux allemands.
L'UE à l'origine de nombreux problèmes structurels pour l'économie française
Autant dire que les risque d'explosion de l'UE sont plus présents que jamais alors que les inconvénients de l'UE semblent aujourd'hui dépasser les avantages pour de nombreux pays dont la France. L'UE a entrainé plus de bureaucratie alors qu'il faudrait moins de normes, l'UE a entrainé trop de rigidité monétaire avec l'Euro et des économies disparates alors qu'il faudrait plus de flexibilité. Force est de constater que l'UE a été un échec économique pour de nombreux grands pays européens comme la France ou l'Italie.
Le mal de l'UE est identique au mal français : une bureaucratie pléthorique qui tue l'initiative individuelle et qui favorise les dépenses improductives tout en réduisant les bénéfices sociaux comme les retraites ou la sécurité sociale. Alors que les pays de l'est s'étaient séparés du socialisme en se révoltant les habitants des pays occidentaux européens découvrent une nouvelle forme de socialisme d'économie mixte comme pensent certains intellectuels.
Comme le note un professeur émérite d'université, Bernard Langais dans son livre Réagir au déclin, estime que la fin du communisme en Europe de l'est correspond «au grand début de l’intégration politique, s’imposant de mille manières autour d’une activité productive corsetée de règlements, d’impératifs sociétaux, de politiques de la concurrence, de financiarisation et de Banque Centrale irresponsable et omnipotente. Le pouvoir économique s’est ainsi placé concrètement en quelques centaines de mains, certaines publiques et certaines privées, le plus souvent en lien avec les intérêts anglo-saxons ou récemment chinois...L’objectif est de liquider les intérêts nationaux et de les faire disparaître au profit des pouvoirs privés et publics coalisés du monde ou d’une zone. Ce « socialisme d’économie mixte » occidental correspond donc au processus d’oligarchisation montante. Les grands perdants de cette convergence sont les individus et les nations ». Nous y sommes.