Un article du Parisien indiquait que la SNCF envisageait de supprimer des lignes non rentables. Le maire de la Rochelle a démenti pour sa liaison même si le doute subsiste…
Face à certaines liaisons TGV peu rentables, la SNCF aurait envisagé de les « rationaliser » ou de demander aux communes de participer un peu à l’image des compagnies low-costs qui elles sont totalement privées.
Certaines seraient sous le viseur du groupe ferroviaire comme Paris-Arras, Paris-Chambery, Paris-Dijon, Paris-Metz-Nancy, Paris-Grenoble, Paris-Annecy, Paris-Reims et même Paris-La Rochelle une vile pourtant extrêmement touristique et dont la population a fortement grimpé ces dernières années.
Une source de la SNCF aurait indiqué au Parisien : « avant il s’agissait de menaces sans lendemain la différence c’est qu’aujourd’hui on va vraiment le faire. Je suis très inquiète pour les queues de comètes » c’est à dire quand les TGV quittent les lignes grande vitesse pour emprunter le réseau classique comme pour la Rochelle.
Même si SNCF Voyageurs a démenti, la SNCF pourrait envisager de réduire les fréquences sur les lignes où la demande est faible ou de demander des contributions aux collectivités locales. Dans le cas de la Rochelle on comprend mal l’objectif alors que la ville est en pleine croissance démographique et que le tourisme y bat des records.
Le maire divers gauche de la Rochelle, Jean-François Fontaine a d’ailleurs indiqué à Sud-Ouest que la « remise en question du TGV La Rochelle-Paris était une information erronée ».
Bizarrement dans ces schémas, le TGV n’est plus vu comme un outil d’aménagement du territoire. Les français se retrouvent ainsi avec des coûts autoroutiers qui ont explosé notamment sur l’axe Paris-Bordeaux, une concurrence aérienne réduite par la volonté de l’Etat, des prix en hausse sur le ferroviaire et maintenant une possible baisse des dessertes TGV alors que certaines villes de la façade atlantique souffrent de ne pas avoir de desserte TGV comme Royan. Du fait de ces hausses de tarifs ile st désormais moins cher de prendre n vol low-cost et de partir en Europe que de visiter la façade Atlantique : cela pose tout de même question.
C’est la concurrence avec l’arrivée de Trenitalia ou de la Renfe qui oblige la SNCF à toujours plus de rentabilité. Les français de province pourraient en pâtir alors que justement c’est tout le territoire qu’il faudrait développer. Quant à la liaison La Rochelle il est paradoxale de voir que la SNCF aurait pu envisager de la supprimer alors que les français n’ont jamais été aussi nombreux à visiter la ville et à quitter Paris pour habiter dans la région.
Le problème de la SNCF est celui de toutes les grandes infrastructures qui demandent d’importants investissements de départ comme l’énergie, les télécoms, le ferroviaire: la concurrence est-elle faite pour elles? L’exemple d’EDF montre que cela a été une véritable berezina. L’exemple des télécoms est également peu probant alors que la France qui était leader dans le domaine a perdu ses entreprises (Alcatel) et son leadership technologique du fait des liens très forts entre France Telecom devenue Orange et l’industrie française. La privatisation a conduit à générer des contrats d'infrastructures avec les firmes étrangères et à baisser la R&D française alors que la France avait été traditionnellement leader dans les télécoms au niveau mondial.
Le gain de la privatisation des télécoms a conduit principalement à une baisse de la facture pour les consommateurs mais indirectement à un écroulement du poids économique et technologique de l’écosystème français des télécoms dans le monde : est-ce un succès? Pour l'industrie française rien n'est moins sûr.
La libéralisation du ferroviaire sera-t-elle le début de la fin pour la SNCF? L’exemple anglais de la privatisation du rail est peu probant. Dans certains domaines à haute intensité capitalistique et critiques pour l’économie, la privatisation n’est pas la panacée même pour un libéral. Et puis on ne peut pas privatiser la SNCF tout en interdisant les liaisons aériennes car cela n’a pas de sens. Le problème de base de la SNCF était son endettement considérable et donc sa gestion. On a donc mutualisé ses pertes en faisant payer aux français son endettement et l’on veut aujourd’hui privatiser ses futurs profits. Est-ce comme cela que l’économie doit fonctionner? En privatisant les profits et en mutualisant les pertes aux contribuables? Aujourd'hui les français paient deux fois avec des tarifs plus élevés de la SNCF et le paiement de sa dette effectuée par l'Etat via les contribuables. Ils pourraient bien payer une 3ème fois avec la réduction des fréquences sur certaines lignes TGV...