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La SNCF et la Renfe suspendent leur JV

La SNCF et la Renfe suspendent leur JV

La SNCF et la société ferroviaire espagnole Renfe ont décidé de mettre un terme à leur société commune. Les deux entreprises vont devenir d'importants concurrents...

La SNCF française fait face à peu de concurrence internationale.

A une exception près, à savoir celle de Trenitalia France (entre Paris, Lyon et Milan), ses liaisons sont exploitées soit en joint-venture (JV) soit avec des opérateurs dont la SNCF est actionnaire majoritaire.

Mais cela va heureusement changer. Le quotidien les Echos indique que la SNCF veut annuler sa société commune avec la Renfe espagnole. Cette société se terminera en décembre 2022.

Officiellement, la raison invoquée est un « manque de rentabilité ».

Mais il semble surtout que les deux opérateurs veulent suivre leur propre chemin.

Renfe veut étendre son réseau en France tandis que la SNCF souhaite faire de même en Espagne.

Tout cela est une bonne nouvelle pour les voyageurs car cela entraînera de meilleurs services.

Et cela arrive à un moment où la France réfléchit au coût du financement de la SNCF, comme nous l'avons indiqué cette semaine.

Actuellement, l'accord le plus important de la JV SNCF/Renfe concerne la liaison à grande vitesse (HS) Paris-Barcelone.

Mais malgré des sommes énormes dépensées sur cette ligne à grande vitesse, les parts de marché n'ont pas augmenté du fait d'une concurrence aérienne féroce.

La liaison à grande vitesse a été achevée il y a quelques années. Aujourd'hui, il n'y a qu'un seul train quotidien d'une durée de six heures 40 minutes et exploité par la SNCF plutôt que par Renfe.

Clairement, comme nous le voyons maintenant avec Trenitalia opérant Paris-Milan, le marché [Paris-Barcelone] devrait profiter de la concurrence.

Par ailleurs la SNCF fait face à des relations « un peu tendues » avec Renfe, rapportent Les Echos.

En effet, la SNCF veut offrir l'année prochaine à ses clients des liaisons ferroviaires à grande vitesse vers Madrid via Barcelone, les clientsTGV changeraient de train à Barcelone pour prendre un Ouigo vers Madrid. La SNCF souhaite également proposer des liaisons vers Alicante d'ici à la fin de l'année et l'Andalousie d'ici 2023. On comprend l'agacement de la Renfe d'autant que la concurrence est très timide en France au mépris des règlements européens.

La Renfe veut proposer des trains entre Paris, Lyon et Marseille ainsi qu'entre Paris et Londres

De son côté, le Renfe veut se développer en France. A la suite du lancement d'une offre Ouigo en Espagne par la SNCF (entre Madrid et Barcelone via Tarragone et Saragosse) la Renfe a déclaré qu'elle souhaiterait se développer en France notamment entre Paris, Lyon et Marseille.

Plus important encore, la Renfe veut concurrencer l'opérateur historique Eurostar sur sa principale route Paris-Londres avec un minimum de 7 trains.

La SNCF est actionnaire majoritaire d'Eurostar, qui détient un monopole transmanche depuis 1994.

Certains passagers de longue date espèrent qu'Eurostar devra bientôt faire à la concurrence.

Mais ce ne sera pas une tâche facile pour Renfe, comme l'a découvert la Deutsche Bahn allemande il y a quelques années.

Bizarrement la concurrence est encore peu présente en France. Certains parlent de rétention d'informations de la part de la SNCF comme pour les lignes régionales.

La région des Hauts-de-France a saisi l'ART pour manque de transmission d'informations de la part de la SNCF

La région des Hauts-de-France a saisi l'Autorité de Régulation des Transports récemment contre la SNCF car elle n'aurait pas transmis suffisamment de données sur les 3 lots ferrés ouverts depuis 2020 à des opérateurs alternatifs.

De ce fait la région a du repousser le lancement de ces services. L'ART a mis en demeure la SNCF de fournir des informations pertinentes. La SNCF a fait appel mais logiquement la justice devrait donner raison à la région ce qui fera jurisprudence pour les 6 régions françaises intéressées à changer d'opérateur ferroviaire. Si la SNCF ne fournit pas les informations demandées les sanctions pourraient aller jusqu'à 3% du chiffre d'affaires voire 5% en cas de récidive. La SNCF qui coûte déjà très cher aux français et qui croule sous les pertes n'a vraiment pas besoin d'attirer l'attention ainsi.

La concurrence doit arriver sur le marché du rail et plutôt que de faire l'autruche, la SNCF ferait de s'y préparer en améliorant déjà son service aux clients et son application SNCF Connect fortement décriée.

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