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Le WTTC demande aux gouvernements de subventionner le SAF

usine SAF British Airways

Le Conseil mondial du voyage et du tourisme a appelé les gouvernements du monde entier à « prendre au sérieux » les incitations pour le carburant d'aviation durable (SAF), avertissant qu'il existe actuellement un « écart énorme » entre la demande et la production.

Nous avons souligné hier dans un article le coût faramineux du SAF pour l’UE et pour les voyageurs européens. Le WTTC fait le même constat mais demande aux gouvernements de subventionner ces coûts et donc indirectement aux consommateurs via les impôts ce qui devrait doper l’inflation.

Le WTTC a déclaré que la production actuelle de SAF ne répond qu'à hauteur de 0,1 à 0,15 % des besoins. Il a exhorté les gouvernements à fournir « de fortes incitations pour encourager l'investissement dans la production de SAF, y compris des crédits d'impôt, des subventions ou d'autres incitations financières ».

Le Conseil a souligné le succès du programme aux États-Unis qui a créé des incitations fiscales pour la production de SAF, mais a averti que la production mondiale actuelle de SAF ne répond qu'à hauteur de 0,1 à 0,15 % des besoins, malgré une augmentation de 200 % de la production en 2022 par rapport à 2021.

Le WTTC a déclaré que « sans quantités significatives de SAF...le secteur de l'aviation ne peut pas se décarboniser à une échelle qui lui permettra d'atteindre le Net Zero de CO2 d'ici 2050 ».

Le Conseil a appelé les gouvernements à travailler avec le secteur pour fixer des « objectifs de production de SAF ambitieux » et à coordonner leurs actions par le biais de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) « pour assurer l'uniformité mondiale des réglementations SAF, des normes de durabilité, des procédures et de l'organisation ».

« Au prix d'aujourd'hui, le SAF est en moyenne trois à cinq fois plus cher que les combustibles fossiles traditionnels », a déclaré Julia Simpson, présidente et chef de la direction du WTTC.

« Les gouvernements doivent remédier à cette disparité des coûts en fournissant un soutien financier et des incitations pour rendre les SAF plus accessibles et abordables. Sans ces objectifs et sans ces incitations, le secteur ne peut pas se décarboner. »

Le Conseil a publié un livre blanc en partenariat avec le fournisseur mondial de services de conseil et de technologie ICF, intitulé Sustainable Aviation Fuels: The Implications & Opportunities for Tourism Destinations.

Le document fournit une introduction de base au SAF et appelle les gouvernements nationaux à créer des groupes de travail des secteurs public et privé dédiés à la décarbonisation des transports.

Le document peut être lu en entier ici.

Personne ne parle du danger du SAF pour les cultures vivrières

Le gros problème c’est que l’UE s’est fixée des objectifs sans doute trop ambitieux qui vont grèves la compétitivité des compagnies aériennes européennes. L’UE veut obliger les compagnies à utiliser 6% de SAF en 2030 et 70% en 2050 alors que les pays européens produisent très peu de SAF et à de prix très élevés. L’autre problème du SAF est son mode de production. En effet, une grande partie du SAF est produit aujourd’hui via des cultures (colza, Soja, canne à sucre ) qui empiètent sur les cultures vivrières traditionnelles et qui vont de ce fait renchérir le prix des produits alimentaires ou réduire l’offre notamment dans les pays dont la population souffre déjà de malnutrition. Pour que le SAF soit réellement écologique il faudrait qu’il soit produit sans cultures à partir d'huiles végétales, de cuisson, de graisses animales, de sucres et d'amidons, de certaines algues ou de lignocellulose provenant de résidus de bois…Mais aujourd’hui une grande partie du SAF provient des cultures qui empiètent sur les surfaces agricoles : ces cultures réduiront de fait la production de céréales ou indirectement de viandes…

Le WTTC le souligne dans son livre blanc : « Les SAF fabriqués à partir de matières premières biologiques peuvent être fabriqués aujourd'hui et offrent la voie la plus rapide vers le marché pour développer la production de SAF. Cependant, à moyen et à long terme, leurs défis, y compris l'accès à d'énormes quantités de matières premières biologiques, avec leurs besoins en terre et en eau, rendront la production de SAF à grande échelle via cette voie très difficile.

Inversement, on s'attend à ce qu'il y ait de plus en plus d'énergies renouvelables produites dans le monde, ce qui réduira considérablement le coût des SAF fabriqués à partir d'approches non biologiques.

Les énergies renouvelables ne résoudront pas le problème de la production du SAF via des approches non biologiques celles-ci demandant des centrales pilotables à gaz ou charbon

Le WTTC indique ainsi qu'à moins de développer fortement l'offre d'énergie, le SAF empiètera sur l'écosystème.

On voit que l'intérêt du SAF est très limité et qu'il vise avant tout à subventionner par le public de nouveaux acteurs privés et qu'il aura peu d'intérêt au niveau écologique. Personne ne met l'accent son impact très grave sur les cultures vivrières ou qu'il faille utiliser beaucoup d'énergie pour le produire via des sources non biologiques.

On peut produire le SAF à partir de sources non biologiques d'hydrogène et de carbone, qui sont les constituants fondamentaux
de carburants renouvelables à base d'hydrocarbures (tels que les SAF). Pour la production de SAF, l'hydrogène et le carbone peuvent être fournis à partir de divers sources non biologiques, telles que les gaz résiduaires industriels, ou de l'air capté, pour le carbone et de l'eau (H 2 O) pour le
l'hydrogène, avec de l'électricité pour soutenir le processus. Cette voie est également appelée e-carburants, ou Power-to-Liquids (PtL)
La production de SAF nécessite des quantités substantielles d'apport d'énergie renouvelable et est donc actuellement plus chère que les
SAF fabriqués à partir de déchets ou d'autres sources biologiques ce qui est un gros problème.

Or les expériences récentes de pays ayant migré massivement vers les énergies renouvelable sont montré que les panneaux solaires comme les éoliennes de par leur intermittence demandent des capacités bien plus importantes d'énergies facilement pilotables comme les centrales à gaz ou à charbon qui émettent énormément de CO2.

Au final ce sont donc les consommateurs et les compagnies aériennes qui sont floués pour une technologie à l'intérêt très discutable au niveau environnemental.

Soit le SAF empiète sur les cultures vivrières soit le SAF ne réduit que marginalement le CO2

Soit le SAF empiète sur les cultures vivrières soit le SAF ne réduit que marginalement le CO2, les énergies renouvelables créant beaucoup de CO2 à leur création (silicium des panneaux soliares et pâles et systèmes des éoliennes) et indirectement durant leur exploitation via la nécessité d'avoir des centrales à gaz ou à charbon d'appoint. L'Allemagne qui a investi des milliards dans le solaire et l'éolien via son programme Energiewende émet aujourd'hui toujours bien plus de CO2 pour produire de l'électricité que la France avec ses centrales nucléaires...

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