La libéralisation du ciel malgache va accélérer l'arrivée de nouveaux transporteurs ce qui incite la compagnie nationale à rechercher un partenaire d'envergure…
La libéralisation du ciel malgache a déjà eu des conséquences importantes sur le marché aérien malgache : elle signifie la fin du monopole d'Air Madagascar sur les vols intérieurs ce qui va gréver ses revenus.
La compagnie Madagasikara Airways propose depuis peu des vols intérieurs depuis la capitale du pays, Antananarivo, vers Tamatave et Sainte Marie sur la côte est.
La libéralisation va aussi conduire à l'arrivée de nouveaux concurrents internationaux pour Air Madagascar ce qui va augmenter la concurrence pour la compagnie nationale mais va conduire également à une meilleure desserte de l'île.
«Si on veut effectivement atteindre un million de touristes d’ici 2020, nous sommes obligés de libéraliser. Comparativement, actuellement, l’île Maurice est desservie par une quarantaine de compagnies aériennes, Madagascar en est à peine à une dizaine» a déclaré Jacques Ulrich, le Ministre des Transports et du Tourisme de Madagascar.
Dans les prochains mois de nouvelles destinations devraient voir le jour comme Dubai avec Emirates et de svols vers Guangzhou en Chine notamment avec la compagnie Air Austral.
« L’exploitation de cette destination (la Chine) n’attend plus que la signature de l’accord entre les deux entités. Il faut compter six mois pour l’effectivité du vol » a assuré Jacques Ulrich Andriantiana. Si l'accord est mis en place, Air Madagascar pourrait bénéficier de la moitié des sièges de l'A340-300 d'Air Austral dès novembre 2016 pendant la haute saison.
Un accord entre les deux compagnies avait été signé en mai 2015 mais avait été suspendu du fait de mouvements sociaux.
Air Madagascar a cessé ses vols vers l'Asie en janvier 2016 alors que la ligne avait été lancée en 2009 : depuis cette date, elle n'avait jamais été rentable.
Air Madagascar serait également en discussion avec une compagnie en Chine pour distribuer ses vols dans le pays.
Cette libéralisation du ciel malgache incite l'état à chercher des partenaires pour entrer au capital de la compagnie.
On pense immédiatement aux compagnies du Golfe qui se sont fortement renforcées ces dernières années dans l'Océan Indien: Etihad a pris une participation de 40% au capital d'Air Seychelles en 2012 et Emirates propose deux vols quotidiens vers l'ile Maurice en A380 depuis septembre 2014.
Emirates avait signé pour cela un contrat de coopération commerciale avec Air Mauritius et a renouvelé son Memorandum of Understanding avec l’Office du tourisme de l’île Maurice. Le lancement d'un vol vers Dubai préfigure-t-il un tel accord avec les autorités malgaches?
En attendant pour Air Madasgacar, la situation est difficile : elle a affiché des pertes de 27 millions de dollars en 2015.
Air Madagascar va recevoir 75 milliards d'Ariary de l'Etat jusqu'en 2018 afin d'améliorer la qualité des services.
De bonnes nouvelles sont cependant peut-être à venir pour la compagnie.
L'Union Européenne étudierait actuellement une sortie d'Air Madagascar de l'annexe B qui restreint les conditions d'exploitation des compagnies surveillées au niveau de la sécurité.
Il est à noter que la compagnie malgache a par ailleurs déménagé du terminal A à Roissy au terminal 2C à Roissy en 2012.
En France Air Madagascar propose aujourd'hui 5 vols par semaine entre Paris et Antananarivo dont 2 liaisons en partage de code avec Air France. L'un de ces vols n'est pas direct et fait une escale à Marseille.