Alors que les vols vers l'Asie étaient auparavant très abordables pour les européens, les prix des vols ont fortement augmenté en Asie du fait des restrictions liées au Covid mais aussi d'une hausse des marges de la part des compagnies aériennes pour rattraper le temps perdu. Cette forte hausse des tarifs compromet la bonne reprise du secteur à moyen-terme, dont les aéroports qui pâtissent d'une nombre de passagers en baisse.
Les tarifs aériens en Asie-Pacifique et au Moyen-Orient ont augmenté à mesure que les pays sont sortis des restrictions liées à la pandémie, selon les dernières perspectives de l'industrie aéroportuaire de l'Airports Council International (ACI) Asia-Pacific.
La quatrième édition de Airport Industry Outlook, développée en partenariat avec Mott MacDonald, fournit une analyse des tendances des tarifs aériens pendant la pandémie puis la reprise, et résume les performances de fin d'année 2022 de l'industrie aéroportuaire en termes de reprise du trafic et d'économie.
Hausse des tarifs des billets de 53% en Asie et au Moyen-Orient en 2022 par rapport à 2019
Les tarifs aériens en Asie-Pacifique et au Moyen-Orient ont été supérieurs à la moyenne mondiale (en hausse de 53 % en termes nominaux ou de 35 % en termes réels) en 2022 par rapport à 2019, même si les tarifs ont eu tendance à baisser vers la fin de l'année à mesure que le trafic reprenait , dit l'ACI.
Commentant la flambée des tarifs aériens, Stefano Baronci, directeur général de l'ACI Asie-Pacifique, a déclaré : « malgré une reprise consolidée du trafic intérieur par rapport aux niveaux de 2019 et une amélioration progressive du trafic international, avec de bonnes performances au Moyen-Orient et en Asie du Sud, la santé financière des exploitants d'aéroports est restée difficile, avec 10 trimestres consécutifs dans le rouge à la fois en termes d'EBITDA et de marge bénéficiaire nette.
Malgré les efforts substantiels des aéroports pour geler ou réduire les redevances aéroportuaires en 2022, l'augmentation moyenne de 53 % des tarifs aériens tout au long de 2022, par rapport à 2019, révèle un déséquilibre fondamental dans la stabilité financière de l'industrie et constitue une menace pour la pleine reprise du secteur en 2023. Les prix du carburant, l'inflation des salaires, l'insuffisance de la capacité en sièges par rapport à la demande et le manque de concurrence des compagnies aériennes sur des liaisons spécifiques sont les principaux déterminants de l'augmentation des tarifs aériens ».
L'augmentation des tarifs aériens a été nettement supérieure à la moyenne mondiale, avec des rendements des compagnies aériennes (revenus par RPK) supérieurs de 29 % en 2022 à ceux de 2019 en termes nominaux.
Cela contraste fortement avec la santé financière des aéroports, qui continuent de perdre de l'argent, l'EBITDA régional et les marges bénéficiaires nettes étant négatifs pour le dixième trimestre consécutif depuis 2020.
Les tarifs aériens ont augmenté sur la plupart des routes et les différents marchés de la région Asie-Pacifique/moyen-Orient.
Les tarifs aériens en 2022 étaient beaucoup plus volatils qu'en 2019 (avant la pandémie).
La politique Covid stricte dans de nombreux pays d'Asie a pesé sur la rapidité de la reprise
Les augmentations les plus importantes en pourcentage et en termes absolus ont été signalées dans les régions qui appliquaient des restrictions de voyage strictes et durables liées à la Covid-19, y compris en « Asie de l'Est émergente » (principalement en Chine) où les rendements ont augmenté de 90 % en 2022 par rapport aux niveaux de 2019, suivi de « l'Asie de l'Est développée » avec des rendements en hausse de 67 %.
Toutes les autres régions, y compris l'Océanie (+49 pour cent), l'Asie du Sud-Est (+35 pour cent), le Moyen-Orient (+30 pour cent) et l'Asie du Sud (+19 pour cent) ont enregistré des augmentations de tarifs par rapport à 2019, malgré des tarifs généralement inférieurs à 2021 avec la levée progressive des restrictions de voyage.
Pour comprendre plus en détail la dynamique du marché des tarifs aériens, les 15 routes internationales les plus fréquentées au monde en 2019 ont été analysées.
Toutes ces routes, sauf une, se trouvent dans la région Asie-Pacifique et Moyen-Orient, à l'exception de Londres Heathrow à New York JFK.
Sur ces itinéraires les plus fréquentés en 2022, le nombre de passagers a diminué de 66 % et le tarif aérien moyen a augmenté de 77 %.
Les augmentations des tarifs aériens ont été principalement motivées par les variations des coûts d'exploitation des compagnies aériennes (par exemple, le prix du carburant, l'inflation des salaires), la capacité de sièges réduite par rapport à la demande ; moins de concurrence aérienne sur certaines liaisons ; les efforts pour récupérer les pertes subies pendant la pandémie et l'augmentation de la dette et des taux d'intérêt, note ACI.
La plus forte augmentation des tarifs aériens a été signalée sur les itinéraires avec des restrictions de voyage strictes et où il y a peu de fréquences ainsi qu'une moindre concurrence comme sur les routes reliant Hong Kong à Manille et Shanghai.
À l'inverse, les passagers de la route Londres Heathrow- New York JFK ont déjà récupéré 89 % des niveaux de passagers de 2019 et l'augmentation des tarifs aériens a connu une hausse plus modeste de 21 %.
Basée à Hong Kong, ACI Asie-Pacifique représente 131 aéroports membres, exploitant 622 aéroports dans 47 pays/territoires en Asie-Pacifique et au Moyen-Orient.
il est à noter que lapolitique énergétique de l'UE va aussi conduire en Europe à une inflation du prix des billets avec la nouvelle réglementation carbone.
