BusinessTravel.fr va vous proposer chaque semaine pendant un mois, une facette de la Colombie. Un pays qui souffre de multiples préjugés mais qui est pourtant l'un des plus beaux et des plus variés de l'Amérique Latine. C'est le seul pays d'Amérique du sud qui est à la fois présent sur la côte atlantique et pacifique. L'on peut y aller pour découvrir ses nombreux vestiges historiques, rechercher l'authencitié dans les montagnes des Andes, savourer l'atmosphère paisible des plantations de café, faire la fête à Bogota ou se relaxer au bord de la côte Caraïbes vers Carthagène.
Carthagène, sur la côte Caraïbes au nord de la Colombie. Il est bientôt minuit.
En ce samedi soir de la fin février, la légère brise maritime vient rafraichir l’atmosphère encore chaude des ruelles du centre historique de la ville coloniale.
Les murs des maisons colorées diffusent la chaleur accumulée tout au long de la journée sous les brulures du soleil.
Il faut dire qu’en cette saison, sous une humidité concentrant 90% de l’air, la température atteint rapidement 35 degrés.
A deux pas de la baie et quelques mètres du Sofitel Légende Santa Clara anciennement construit comme couvent en 1621 et maintenu en l’état, en plein cœur de la cité, un petit bar presque confidentiel laisse échapper, à l’angle de deux rues dont le calme n’est brisé que par quelques groupes de jeunes discutant sur leurs pas de portes, une lumière tamisée et quelques notes de salsa.
A l’intérieur, l’ambiance est tranquille.
Une poignée de jeunes discutent calmement en sirotant leur Club Colombia (bière locale) négociée à 3 000 pesos (un euro, ndlr).
Amusés par le rythme entrainant de la musique, Jose et son épouse, dont le blanc cendré des cheveux et les traits tirés du visage trahissent un âge avancé, décident de mettre l’ambiance.
C’est parti pour un pas de danse, puis deux… Des pas sûrs, précis, témoignant d’une expérience de cette musique. « Il n’y a pas d’âge pour s’amuser », glisse Jose, fier d’être applaudi par la jeunesse présente, amusée, respectueuse voire admiratrice de leurs deux ainés enflammés.
C’est qu’ici, la fête est quotidienne. Et pour tous. La musique une tradition.
Il est six heures, ce matin. Le soleil levant illumine d’orange la ville.
Le spectacle révélé sous la lumière du jour qui s’annonce est étonnant de beauté : à l’intérieur des 11 kilomètres de murailles entourant la vieille ville de Carthagène, se dressent de basses maisons coloniales de deux ou trois niveaux, tantôt vêtues d’un rouge sang, tantôt d’un bleu roi, d’un jaune éclatant ou d’un vert printanier.
Toutes arborent des balcons en bois ou en pierre. Et toutes revendiquent une propreté parfaite. Il faut dire que, depuis près de 25 ans, Cartagena de Indias (de son nom en espagnol) est classée au patrimoine de l’humanité de l’Unesco.
En parcourant les ruelles de cette vieille ville autrefois bastion du royaume d’Espagne en Amérique du Sud quatre siècles durant, le calme et la sérénité qui règnent rendent difficile à croire que Carthagène concentre plus d’un million d’habitants.
Il faut dire que la ville moderne qui l’entoure semble à mille lieues de là, tant le dépaysement est total et l’ambiance paisible.
Quelques taxis jaunes circulent à travers les ruelles, quelques calèches leur emboitent le pas. Mais point d’excitation.
Au détour d’une rue, Carthagène révèle l’un de ses multiples bâtiments à voir.
Cathédrale, places, hôtels boutiques majestueux, couvent de San Pedro Claver, château militaire de San Felipe de Barajas construit par les espagnols pendant l’époque coloniale et offrant une vue panoramique sur la ville et la mer… inutile de sortir des murailles et de ses portes dotées de canons pour s’offrir un spectacle.
Mais bien entendu, les excursions sont possibles et peuvent, après deux heures de bateau, dévoiler une facette différente du pays.