Les mesures prises pendant le Covid pour favoriser le train sont mal vues à Bruxelles. Cela semble logique alors que la SNCF est en situation de monopole du fait de l’arrêt des liaisons aériennes de moins de 2H30…
Nous avons écrit un article la semaine passée expliquant qu’il était paradoxal de voir que la SNCF allait augmenter le prix des billets de train l’an prochain alors qu’en Espagne sur les lignes en concurrence, les prix étaient en baisse.
Ceci montre bien que la concurrence est nécessaire pour préserver le pouvoir d’achat des consommateurs.
Durant la pandémie de Covid, le gouvernement français avait contraint Air France à annuler des liaisons domestiques si elles étaient desservies à moins de 2H30 par le train. En supprimant la concurrence de l'aérien, l'opérateur ferroviaire devient maitre des tarifs.
Cette mesure qui avait été prise en contrepartie de l’aide accordée à Air France a été logiquement bien peu comprise par les usagers, les villes et l’UE car sans justification réelle sauf celle d'être favorable au climat. Ce dernier argument est d'ailleurs peu valable alors que les émissions des lignes incriminées ont très faibles.
Le président de la métropole de Bordeaux demande le retour de la navette
Dans une lettre rédigée à la Première Ministre le président de la métropole de Bordeaux et maire de Merignac, Alain Anziani ainsi que Patrick Séguin directeur à la CCI de Bordeaux ont demandé le retour de la navette Bordeaux-Orly qui transportait 560000 passagers chaque année.
Les voyageurs eux-mêmes n’ont toujours pas compris en quoi l’arrêt de la navette justifiait l’aide de l’état à Air France. L’arrêt de la navette a laissé la SNCF libre de fixer les tarifs et l'offre.
Air France a souffert comme toutes les compagnies d’un crise qui a vu l’arrêt de quasiment tous les voyages pendant quelques mois. Elle a déjà bien trop souffert pourquoi l'accabler en supprimant des liaisons domestiques?
Suite à cette décision, l’UAF et la Scara avaient déposé plainte pour l’absence d’étude d’impact justifiant l’interdiction par la Loi Climat et Résilience grâce à l’article 20 du réglement de l’UE CE n°1008-2008.
Suite à ces plaintes la France a du présenter une nouvelle version du Décret d’application de cette loi, la première version n’ayant pas été acceptée par l’UE.
Selon le directeur général d’ACI Europe cité par La Tribune, la mesure d'interdiction des vols domestiques de moins de 2H30 pourrait être revue par l'UE pour devenir temporaire et limitée à 3 ans, ce qui serait un moindre mal mais un mal tout de même. Car les voyageurs tiennent à ces liaisons qui permettent d'offrir une alternative au train sur 4 routes : Orly-Lyon, Orly-Nantes, Orly-Bordeaux et Lyon-Marseille.
On constate dans l’aérien les mêmes méthodes de décisions que pour la pandémie : des décisions bien trop coercitives, centralisées et décidées sans l’aval des acteurs concernés.
Un peu plus de Démocratie aurait été bienvenue.
D’autant que l’on pointe du doigt les compagnies aériennes mais que l’on subventionne les poêles à bois et cheminées gros émetteurs de particules fines.
Ou que l'on subventionne des éoliennes mais qu'en tant qu'énergie intermittente elles nécessitent la construction de centrales à gaz ou à charbon comme on le voit en Allemagne, pays qui a misé sur le solaire et l'éolien et qui pollue toujours bien plus que la France malgré des investissements très importants. Ou est la logique de tout cela? En bref le climat, comme le Covid, semblent être de bonnes excuses pour diriger les affaires avec peu de débats au parlement et ceci au détriment de la concurrence et de l'économie de marché.