La France a vu son classement se dégrader considérablement en 2024 par l’association Transparency qui lutte contre la corruption…
La France ne se réforme pas et la classe politique française de droite comme de gauche est de plus en plus critiquée par les français dans les sondages et à juste raison. « En décembre 2023, déjà, TI-France, en lien avec la Fondation Jean Jaurès, réalisait un sondage révélant l’ancrage d’un sentiment de défiance à l’égard du personnel politique. Il semble s’être amplifié durant l’année 2024 sous l’effet de trois dynamiques ». Cette défiance est sans doute liée au fait que les français s'étonnent du comportement de nombreux hommes politiques.
On voit ainsi certains politiciens refuser de se présenter auprès de la Justice.
« Le maintien de Ministres mis en examen dans leurs fonctions, la remise en question des règles de non-cumul des mandats… sont autant d’initiatives susceptibles d’avoir alimenté la perte de confiance vis-à-vis du personnel politique » note l'association.
De nombreuses affaires judiciaires ont également impliqué des politiciens ces dernières années.
On peut citer l’affaire Bygmalion mettant en cause un ancien président de la République ou le soupçon de prise illégale d’intérêt par Richard Ferrand pressenti pour être nommé au Conseil Constitutionnel, l’affaire McKinsey, l’affaire Mercier/Bardella...La liste est très longue : voir cet article de Wikipedia.
La dernière publication de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024 par Transparency International montre que ce ressenti est réel.
L'association révèle une dégradation alarmante et inédite de la situation française. La France perd cinq places dans le classement mondial, tombant à la 25ème position, dix rangs derrière l’Allemagne, pour atteindre un score de 67.
La France s’éloigne ainsi des meilleurs standards européens des pays nordiques pour se plonger dans les standards de corruption du tiers-monde.
« Cette baisse, sans précédent depuis la création de l’indice en 1995, met en lumière des failles structurelles dans la lutte contre la corruption, aggravées par des scandales récents et une perte de confiance dans les institutions démocratiques. Le constat de Transparency International est sans appel : la France risque de perdre le contrôle de la corruption » note l’association.
L’association confirme ainsi ce que beaucoup constataient. Alors que sous De Gaulle la corruption était quasi inexistante, elle s’est fortement développée depuis son éviction suite à mai 68.
La France est ainsi devenue l’un des pays d’Europe de l’Ouest les plus mal classés dans ce domaine comme l’Italie, l’Espagne ou le Portugal.
Au contraire les Démocraties nordiques et la Suisse restent exemplaires et continuent d’être classées dans le top mondial.
D’ailleurs on se demande bien pourquoi il y a un telle différence avec la Suisse.
Le contrôle des français sur leurs politiciens devrait être bien plus sévère. Le système politique doit changer pour redevenir exemplaire.
Lors d’une soirée à l’Ambassade suisse cette semaine, un ancien parlementaire suisse m’indiquait qu’il était toujours étonné du système politique français. Il n'y a pas de politiciens professionnels en Suisse hormis les ministres. Les parlementaires gardent leur ancien travail et changent régulièrement.
L’association conseille en toute logique pour la France de renforcer les moyens de la justice et son indépendance comme dans les pays nordiques ou la Suisse.
Elle propose de mettre en place ces mesures :
- Renforcement des moyens du Parquet National Financier (PNF) : Les ressources allouées au PNF restent notoirement insuffisantes et inférieures à celles prévues dans l’étude d’impact réalisée lors de sa création.
- Renforcement de l’indépendance du Parquet : l‘exécutif doit engager au plus vite une réforme pour aligner le statut des magistrats du Parquet sur celui des magistrats du siège ».
- Transparence accrue des rencontres avec les lobbies : Obliger les parlementaires, les membres du gouvernement et leurs conseillers à rendre publics leurs rendez-vous avec les groupes d’intérêt.
- Rattacher au Premier Ministre le pilotage de la politique publique de lutte contre la corruption : il doit enfin mettre en œuvre un Plan national pluriannuel de lutte contre la corruption à la hauteur des enjeux
L'association oublie cependant de parler du rôle de la presse française bien trop proche du pouvoir dans son ensemble et qui suit la propagande des partis au pouvoir. On l'a vu pendant le Covid...