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Pierre Jasinski de LOT: «les revenus n'ont pas suivi la hausse du trafic passagers en 2012 entre la France et la Pologne»

pierre-jasinski-lotL'année 2012 sera mitigée pour la filiale française de LOT avec une hausse du trafic mais des revenus qui n'ont pas suivi la même progression du fait du ralentissement économique qui change les habitudes des voyageurs. Pour 2013, la filiale mise sur le long-courrier avec l'arrivée du Dreamliner. Entretien avec Pierre Jasinski.

Trois questions à Pierre Jasinski, Directeur France de LOT Polish Airlines

BusinessTravel.fr/Business Traveller France: comment se porte l'économie en Pologne? le trafic aérien a-t-il progressé entre nos deux pays en 2012?

Pierre Jasinski, directeur France LOT Polish Airlines: la Pologne a été le bon élève de l’Union européenne jusqu’en 2011 avec une croissance du PIB bien supérieure à la moyenne européenne.

Cette année l’économie va toujours bien mais l’on note une hausse du chômage (ndlr: la Pologne restera  le champion de la croissance de l’UE en 2012 avec un taux prévu de 2,5% contre une moyenne de 1,5% pour les 27 pays membres).

Dans les années 2000, lorsque j’étais président de la Chambre de Commerce à Paris, les échanges explosaient littéralement entre nos deux pays: de nombreuses grandes entreprises françaises s’y sont implantées comme Alcatel, EADS, la BNP, le Crédit Lyonnais, Valéo, Veolia, Lafarge, Leclerc, Total…

Depuis le début de l’année à ce jour on a transporté 12% de passagers en plus par rapport à 2011, mais les revenus n’ont pas suivi.  

BusinessTravel.fr/Business Traveller: ce constat d'une baisse des revenus est-il valable dans toutes les classes?

Pierre Jasinski, directeur France LOT Polish Airlines: particulièrement en classe affaires.

Du fait de la crise, les habitudes changent.

Avant les hommes d’affaires français partaient en Pologne à 2 ou 3 pour signer un contrat, aujourd’hui un seul voyageur part.

Avant les voyageurs partaient aussi plus souvent: la tendance acuelle est de diminuer le nombre de trajets en faveur de la visioconférence.

De plus, les hommes d’affaires réservaient souvent leurs billets au dernier moment, à des tarifs plus élevés: aujourd’hui ils réservent longtemps à l’avance.

Enfin, en dessous de 2H30 de vol, la politique voyage de nombreuses entreprises peut imposer de ne pas prendre la classe affaires.

C'est ainsi qu'en classe affaires, on note un fort ralentissement du trafic depuis la fin du mois d’octobre.

Cela affecte notre revenu moyen qui a baissé malgré la hausse globale du nombre de passagers: en effet, le trafic éco a particulièrement bien fonctionné cet été.

On a dépassé 80% de taux de remplissage entre Nice et Varsovie. A Paris, la demande a été au rendez-vous alors que nous proposions 4 vols chaque jour cet été entre Paris et Varsovie.

Mais la fin de l’année s’annonce plus difficile alors que notre siège social nous a demandé de réduire des fréquences afin de faire des économies: pour la saison hiver, nous ne proposons plus que 3 vols par semaine vers Cracovie contre 7 auparavant, 2 vols par semaine entre Nice et Varsovie au lieu de 4 cet été, et alors que nous proposions 4 vols chaque jour entre Paris et Varsovie nous n’allons en proposer que 3 certains jours cet hiver.

Cela va nous défavoriser vis à vis des low-costs qui sont financées par les régions mais n’apportent pas ou peu d’argent aux entreprises locales: c’est une concurrence déloyale!

Les low-costs bouleversent l'économie du transport aérien en occasionnant de nombreux drames humains: SAS prévoit de supprimer 6000 emplois, Air France 5000, Alitalia 690...

Il ne faut pas oublier qu'à chaque fois il s'agit d'un drame individuel: 1 chômeur+1+1+1+1...

BusinessTravel.fr/Business Traveller France: l’arrivée des Dreamliners dans votre flotte va-t-elle permettre de développer le trafic long-courrier au départ de France? LOT prévoit d’augmenter de 25 à 40% la part des revenus long-courriers.

Pierre Jasinski, directeur France LOT Polish Airlines: en France cela va dépendre des destinations.

Cela a moins de sens géographiquement parlant de vendre du Paris-Varsovie-Chicago, New York ou Toronto...au départ de la France que d'autres régions.

Par contre l'Asie présente de nombreuses opportunités pour nous.

La filiale française est déjà n°3 sur Pékin après les filiales allemandes et anglaises de LOT.

Nous allons pousser nos futures destinations comme Tokyo, Séoul, Shanghai et toujours Pékin ainsi que l’Ukraine .

L'Ukraine est un pays qui marche très bien au départ de la France comme les pays baltes.

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