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Salvador de Bahia, Brésil : ville des sens

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A Salvador de Bahia, vous découvrirez le visage africain du Brésil. Laissez-vous envouter par  les battements des tambours, initiez-vous à la capoeira ou venez danser avec les habitants lors de son célèbre carnaval.  Sue Chester vous emmène en voyage au coeur de cette ville sensuelle.

 

Salvador de Bahia est un assaut aux sens ; voilà ce qui me vient à l'esprit alors que je me remets de mon voyage sur le balcon de l'hôtel. La mer turquoise est encadrée par l'île d'Itaparica, la baie de tous les Saints est désarmante de perfection et le tumulte de la circulation, que j'ai dû affronter un peu plus tôt, a désormais laissé place au son du tambour et du berimbau. J'ai dû me tromper d'avion pour ainsi venir me perdre au fin fond du Congo.

Les deux cultures ont en effet un héritage commun : c'est à Salvador de Bahia que l'Afrique est entrée en collision avec le Brésil lorsque, en 1549, les premiers Portugais se sont mis en tête d'y construire leur capitale du Nouveau Monde. Pour faire face au besoin de main d'oeuvre sur les chantiers et dans les plantations de tabac et de canne à sucre, ils ont commencé à importer des esclaves. Jusqu'à l'abolition de l'esclavage en 1888, environ 10 millions d'Africains ont ainsi été amenés au Brésil, la plupart dans l'Etat de Bahia et dans sa capitale : Salvador de Bahia.

Une empreinte africaine unique en cette région qui transparaît aujourd'hui dans la samba, la capoeira (un rituel mi-danse, mi-lutte), le candomblé (religion afro-brésilienne) et la cuisine, épicée et exotique ; des héritages qui semblent avoir été conçus pour divertir et intriguer le visiteur.

Salvador de Bahia est rapidement devenue la deuxième ville la plus riche de l'empire portuguais après Lisbonne.  Elle est restée la capitale du Brésil jusqu'en 1763, date à laquelle le sucre et le tabac ont commencé à se montrer moins rentables. C'est Rio de Janeiro qui a alors pris sa place. Heureusement, son prestige passé a laissé derrière lui quelques uns des meilleurs échantillons de l'architecture coloniale d'Amérique du Sud : le centre historique de Salvador de Bahia est aujourd'hui classé patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.

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Mais si une grande partie de la vieille ville, connue sous le nom de Pelourinho, a été restaurée, l'immense masse du patrimoine est tellement importante qu'il ne peut être restauré que par étapes, de sorte que de nombreux bâtiments en attente de rénovation menacent de s'effondrer.
Les Portugais n'ont pas perdu de temps avant d'envoyer au Brésil leur premier évêque, Dom Pedro Fernandes Sardinha. Une statue lui est d'ailleurs dédiée sur la Praça da Sé près de l'ancien Palais du Gouverneur. Il n'aura pourtant pas fait long feu, dévoré par les Indiens Caeté après son naufrage sur les îles au large de Bahia.

salvbahia-eglise.jpgEglises baroques et cérémonies animistes endiablées

Loin d'être découragés par cet échec, les Portugais se lancèrent dans la construction effrénée d'églises ; avec ses peintures murales, ses bois sculptés et des dorures à la feuille d'or à faire pâlir le plus inébranlable des sceptiques, celle de São Francisco constitue aujourd'hui un véritable joyau du monde ecclésiastique. 30 ans ont été nécessaires pour achever l'intérieur qui, abondamment décoré d'or, est l'un des plus beaux exemples de l'art baroque au Brésil.

Si vous êtes fatigué de ne voir que des églises catholiques, vous pouvez visiter les lieux de culte du candomblé, connus sous le nom de terreiros ; il y en a plus de mille à Salvador de Bahia. Sachez cependant que le plus intéressant à voir, ce n'est pas le bâtiment, mais les cérémonies qui se déroulent à l'intérieur, et bien qu'elles ne soient pas conçues pour les touristes, il est tout-à-fait possible d'aller en voir une.

Sorte de culte animiste, le candomblé trouve ses origines en Afrique de l'Ouest ; importée par les esclaves, cette religion a développé un culte pour le moins impressionnant : en cercle et au rythme des percussions, les fidèles chantent et dansent, tout en tentant de se connecter aux orixás (les esprits).

Si un adepte a la chance d'être touché par un orixá, vous serez témoin d'un bien étrange spectacle : yeux au ciel, tremblements et démarche chancelante. Ce doit être la seule religion au monde où l'on peut voir des octogénaires vêtus de frocs légers exercer une danse saccadée et déchaînée, avant de reprendre le contrôle et d'engloutir un repas de fête.

Lors d'une cérémonie à la Casa Blanca, l'un des plus anciens terreiros du Brésil, j'ai eu l'honneur d'assister à la transe d'un membre de la congrégation : alors que le rythme du tambour se faisait plus rapide, il s'est effondré sur le sol en se tortillant, avant de se fouetter avec frénésie, exécutant une sorte de numéro de hip-hop, puis il a battu des jambes comme une danseuse de french cancan tout en bougeant les bras avec saccade. "Originalité et improvisation : dix sur dix !", ai-je pensé sur le coup, alors que la foule en extase applaudissait vivement. Toujours inconscient, il a poursuivi la "performance" mais de manière moins soutenue, avant d'être dicrètement traîné dans une pièce voisine : les spectateurs commençaient à s'ennuyer.

 

Une gastronomie épicée

Généralement, la nourriture est servie dans le cadre de la cérémonie et est offerte à toutes les personnes présentes, mais surtout, ne mangez pas le pop-corn : il est traditionnellement lancé sur les danseurs. Ce que vous devriez essayer en revanche (de manger, pas de lancer), c'est la cuisine de Bahia. Lait de coco, huile de dendê, noix et épices : autant d'ingrédients qui lui donnent cette saveur africaine si particulière. Il y a aussi la moqueca, ragoût traditionnel de poisson ou de crevette accompagné de riz et d'un épais mélange, le pirão (mélange de farine de manioc et de sauce moqueca).

salvbahia-gastronomie.jpg Autre spécialité de Bahia : l'acarajé, solide boule de pâte frite dans l'huile de dendê servie avec une étrange sauce (la vatapá), le tout accompagné de salade et de crevettes séchées. Rio Vermelho, la partie bohème de la ville, propose les meilleurs acarajé de l'endroit mais est aussi connue comme le lieu où a commencé la fameuse "guerre des Acarajé". Fort heureusement aucun acarajé n'a été blessé lors de ce terrible événement ; seules quelques remarques bien senties furent échangées lorsque la cuisinière Regina eut le malheur d'empiéter sur le territoire de sa rivale Dinha. Il aura fallu que le gouverneur de Bahia en personne intervienne pour que Regina se décide à reculer de quelques mètres et à installer une partie de son étal sur la route. Ainsi fut déclarée la fin des hostilités.

Avec 2,5 millions d'habitants, Salvador (capitale de Bahia, Etat de la taille de la France) est la troisième plus grande ville du Brésil. C'est une ville contradictoire, à la fois effervescente et décontractée. Bien que le tourisme y tienne une place importante (Salvador est la troisième ville la plus visitée du Brésil après Rio de Janeiro et São Paulo), l'industrie est prédominante et constitue un secteur-clef de l'économie locale. La raffinerie de pétrole Petrobas, située à São Francisco do Conde, au sud de la baie, est la deuxième plus grande du Brésil et nourrit une importante industrie pétrochimique (Bahia fournit 50% des produits pétrochimiques du Brésil). Braskem, Politeno, Polibrasil, Monsanto et Dow Chemicals sont tous basés sur le modèle du complexe industriel de Camaçari, 70 km au nord de Salvador. Camaçari abrite également l'une des usines automobile Ford les plus grandes et les plus modernes en dehors des États-Unis, sans oublier Caraiba Metals, l'unique usine de transformation du cuivre du Brésil, située sur la route à Dias D Avila.

On estime à 5,2 milliards de dollars américains le montant des investissements privés réinvestis dans les nouveaux complexes hôteliers de Bahia d'aujourd'hui à 2012. Le tourisme, quant à lui, devrait connaître une hausse dans les prochaines années (en passant de 2,3 millions de visiteurs en 2005 à 3 millions en 2010). Le secteur tertiaire est donc bien parti pour rivaliser avec l'industrie manufacturière.

 

Un carnaval plus "populaire" que celui de Rio


A elle seule, la semaine du carnaval voit l'arrivée à Salvador de quelques 500 000 touristes, ce qui fait d'elle, d'après le Livre des Records, le plus grand festival de rue du monde. Et c'est là que la dévotion au Brésil devient une religion en soi : pauvres et riches, jeunes et vieux se mêlent dans une fête entraînante inspirée de Bahia et, bien sûr, de l'Afrique. Ils se mêlent d'ailleurs si bien que l'événement semble toujours dégénérer en une immense partie de cache-cache. Mais ils viennent aussi goûter à la meilleure musique du Brésil car Salvador est une ville qui a su être marquée par des artistes tels que Carlinhos Brown, Olodum, Ivete Sangalo, Chiclete com Banana, Daniela Mercury ou encore Margareth Menezes, pour ne citer qu'eux.
Si vous venez à Salvador dans l'espoir d'y trouver cette ambiance si particulière suivant les carnavals, vous ne serez pas déçu. Il y a une chanson locale, "Beijo Na Boca" ( "Un baiser sur la bouche" ) qui proclame qu'à Bahia, chaque jour est une fête. Et en effet, on peut être sûr que la fête battra son plein dans le quartier de Pelourinho, notamment lors des spectacles gratuits organisés sur les places principales chaque mardi et dimanche soir. Au détour des rues vous pourrez vous délecter de pagode, d'axé, de samba de roda ou de frevo baiano, autant de styles semblant rivaliser dans l'air ambiant. Cependant, aucun d'eux ne semble pouvoir concurrencer Olodum, dont les rythmes énergiques sauront vous faire danser. Groupe précurseur en samba reggae, Olodum a atteint une renommée mondiale lorsque ses membres ont travaillé avec Paul Simon, puis avec Michael Jackson, et vaut la peine d'être vu.

salvbahia-capoeira.jpg Les habitants de Bahia ont la réputation d'être paresseux. Un dicton local dit : "Il faut bien neuf mois pour naître, alors pourquoi être pressés maintenant.". Mais quand il s'agit de capoeira, on peut dire qu'ils savent prendre de la vitesse. Très esthétique, cet art martial trouve ses racines en Afrique. Développée au Brésil tout au long du XIXème siècle en tant que combat de rue, cette discipline fut déclarée illégale en 1888 ; elle réapparut en 1920 sous la forme d'un "jeu" sans contact physique, les coups remplacés par de simples brassements d'air. Il vous suffit de suivre le son du berimbau et les chants angolais, et vous pourrez être sûr de vous retrouver au Terreiro de Jesus à Pelourinho, ou encore au Mercado Modelo, juste en bas de l'ascenseur Art déco Lacerda, monument majeur de la ville.

Enfin, n'oubliez pas la plage où il fait bon boire un verre entre amigos, noyés sous le rythme de l'axé et du pagode, tout en regardant les capoeiristes exercer leurs mouvements sur le sable. Et si vous avez besoin de calme, vous pouvez toujours terminer votre boisson et aller vous promener le long des 50 km de plages.


HOTELS

CINQ ETOILES

Sofitel Salvador
Rua Passagarda S/N Itapua, Itapuã
tel : +55 71 33748500
SOFITEL
Situé près de l'aéroport et des meilleures plages, il offre piscine, golf neuf trous, courts de tennis et sauna.
De 195$ à 505$ la nuit.

Pestana Bahia
Rua Fonte do Boi 216, Rio Vermelho
tel : +55 71 2103 8000
PESTANA
Dans Rio Vermelho ; idéal pour avoir un large choix de bars et restaurants. Vue sur la mer. Piscine, salle de sort, un système de bus gratuits dessert la plage la plus proche.
De 110$ à 457$ (suite présidentielle) la nuit.

A Casa Das Portas Velhas
(ce n'est pas officiellement un cinq étoiles, mais le Bahia Tursa lui a décerné la plus haute note)
Largo da Palma 6, Santana
tel : +55 71 3324 8400
A CASA DAS PORTAS VELHAS
Situé au centre de Salvador, lieu de tournage du film adapté du livre de Jorge Amado : "Dona Flor et ses deux maris". Chambres tranquilles et confortables dans une maison coloniale rénovée.
De 219$ à 548$ la nuit.

Catussaba Resort Hotel

(cinq étoiles non officiel, mais meilleure note attribuée par le Bahia Tursa)
Rua Alameda da Praia, Itapuã,
tel : +55 71 3374 8000
CATUSSABA
Proche de l'aéroport et des meilleures plages de la ville, élégant complexe hôtelier avec de beaux jardins.
De 134$ à 471$ (suite présidentielle) la nuit.

QUATRE ETOILES

Blue Tree Towers
Rua Monte Conselho 505, Rio Vermelho
tel : +55 71 3330 2233
BLUE TREE TOWERS
A Rio Vermelho, idéal pour un large choix de bars et restaurants. Vue sur la mer. Piscine et court de tennis sur le toit qui bénéficie d'une vue magnifique.
De 101$ à 399$ (suite premium) la nuit.

Vila Galé Bahia
Rua Morro Escravo Miguel 320, Ondina
tel : +55 71 3263 8888
VILLA GALÉ
Situé à Ondina, l'établissement surplombe la mer. Vue sur la mer. La piscine se trouve sur la terrasse, dans un décor grandiose. Sauna, salle de sport.
De 176$ à 268$ la nuit.

Sol Victória Marina
Avenue Sete de Setembro 2068, Vitória
tel : +55 71 3336 7736
SOL VICTORIA
Situé sur l'élégante avenue Sete de Setembro, dont les demeures des anciens barons coloniaux donnaient directement sur la baie de tous les Saints. Vue sur la mer. Piscine et téléphérique desservant la jetée (qui offre un panel de sports nautiques).
De 81$ à 369$ (suite présidentielle) la nuit.

TROIS ETOILES

Hotel Catharina Paraguaçu
Rua João Gomes 128, Rio Vermelho,
tel : +55 71 3334 0089
CATHARINA PARAGUACU
Proche de la place offrant le meilleur acarajé de la ville, petit hôtel colonial possédant une jolie cour.
De 61$ à 75$ la nuit.

POUSADAS

Choix peut-être plus personnel qu'un grand hôtel, les pousadas sont des pensions de famille de caractère, garantissant un accueil plus représentatif de la culture brésilienne.

Pousada Redfish
Ladeira do Boqueirão 1, Santo Antonio
tel : +55 71 3243 8473
RED FISH
Aux portes de Pelourinho, maison coloniale parfaitement rénovée. Chambres spacieuses, certaines avec vue sur la mer ou sur le centre historique. Il y a aussi une galerie d'art.
De 97$ à 146$ la nuit.

Pousada Boqueiro
Rua Direita do Santo Antonio 48, Santo Antonio
tel : +55 71 3241 2262
BOQUEIRO
Aux portes de Pelourinho, deux maisons coloniales remaniées avec amour dans un style impeccable.
De 73$ à 113$ la nuit.


Note : durant le carnaval, la plupart des hôtels et pousadas offrent des séjours minimums de 3 ou 7 nuits à des prix élevés.


RESTAURANTS

Paraíso Tropical
Rua Feira de Santana 354, Praça Carlos Batalha, Rio Vermelho
tel : +55 71 3335 0557
Nourriture traditionnelle de Bahia. Leur spécialité. les fruits frais, cueillis sur place (le restaurant possède ses propres plantations).

Soho
Avenida Lafayete Coutinho 1010, Pier D, Bahia Marina, Comércio
tel : +55 71 3322 4554
Endroit à la mode où il n'est pas rare de croiser des célébrités.

Trapiche Adelaide
Praça Tupinambá 2, Avenida Contorno, Comércio
tel : +55 71 3326 2211
Parfait pour les dîners d'affaires. Vue sur la baie.

Boi Preto
Av. Otavio Mangabeira, Boca do Rio
tel : +55 71 3371 1429
Buffet churrasco de qualité, histoire de changer des fruits de mer locaux.

Sorriso da Dadá
Rua Frei Vicente 5, Pelourinho
tel : +55 71 3321 9642
Dadá a servi Hilary Clinton. Les mardi soirs, vous pouvez y écouter gratuitement le groupe Olodum, qui se produit à deux pas.

Yemanjá
Av. Otavio Mangabeira 4655, Boca do Rio
tel : +55 71 3231 3036
Les desserts, notamment la glace fait-maison, y sont excellents.

Caco Zanchi
Ladeira da Barra 2914, Barra
tel : +55 71 3337 2805
Idéal pour un dîner romantique : exigez la table surplombant la baie et l'église de St Anthony.

 

Pour plus d'informations, visitez le site OFFICE DU TOURISME  

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