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Shanghai, sans concessions!

Shanghai, sans concessions!

Le Paris de L'Orient: tel était le surnom de Shanghai au temps des concessions. Cette ville sulfureuse a toujours été au cœur de l’histoire chinoise. Shanghai est redevenue la ville la plus internationale de Chine (hormis Hong Kong) et parie sur l'avenir, forte de son passé glorieux.

Aujourd’hui, c’est à Shanghai que se créent les nouvelles tendances, mélanges d’influences occidentales et orientales: les marques françaises et internationales s’y métissent d'influences chinoises pour conquérir le monde.

La ville a repris ses marques après une longue période d'oubli suite à la révolution culturelle.

Juste retour des choses alors que de la moitié du 19ème siècle à 1943, Shanghai était la ville la plus internationale de Chine.

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La France a toujours été très présente à Shanghai (comme le Royaume-Uni et les Etats-Unis au temps des concessions) mais au contraire d'autres parties de la ville qui ont été radicalement transformées, la concession française a su garder tout son charme.

Les rues sont toujours ombragées de platanes et l'on voit encore, ici où là, de somptueuses résidences avec jardins transformées en bar, en galeries d'art ou en commerces de luxe...


 

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La concession française n'a pas su miser sur le commerce

Charles de Montigny, le premier agent consulaire français a été l'un des grands acteurs de la naissance du Paris de l'Orient en négociant une concession à part pour les français le 6 avril 1849.

Comme souvent, malheureusement, malgré un vaste territoire et le désir de développement de Charles de Montigny, la concession française a peiné à se développer, surtout au niveau commercial malgré tous les efforts du Consul: il a du lutter face aux chambres de commerce et à l'administration française peu sensibles à sa fibre commerciale.

«Il est bien à déplorer que la France n'ait jamais compris toute l'importance pour elle du Commerce Extérieur» avait-il noté, un constat visionnaire qui est toujours d'actualité aujourd'hui!

Un diplomate autrichien, le baron de Hubner a son avis sur cette question notamment vis à vis du commerce britanniques florissant à cette époque. Pour lui, alors que les sociétés françaises sont l’œuvre du gouvernement, les entreprises anglaises sont nées d'initiatives individuelles.

Une différence de taille qui expliquera les routes différentes prises par les deux concessions: au début des années 1870, les 4/5ème des capitaux investis dans le commerce et la navigation sont anglais!

Dans les années 30, la France ne réalisera toujours que moins de 3% du commerce international avec la Chine: on comptait en 1931, 620 sociétés de commerce britannique, 550 sociétés américaines, 310 allemandes et 170 maisons de commerce françaises!

 


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 Paul Pairet: un french self-made man à Shanghai

Aujourd'hui, au contraire de cette époque les succès français à Shanghai sont le fruit d'initiatives individuelles, à l'image des restaurants de Paul Pairet.

Ce self-made man français a réussi à s'imposer sur le Bund avec son restaurant Mr&Mrs Bund, où l'on mange mais aussi et surtout où l'on fait la fête jusqu'au bout de la nuit.

Arrivé à Shanghai en 2005 pour diriger le Jade on 36, le restaurant du Shangri-La dans le quartier de Pudong, ce jeune homme branché toujours paré de sa casquette militaire fétiche est devenu le symbole de la réussite française dans la ville.

Fort de ce premier succès, Paul Pairet a décidé de prendre encore plus de risque en ouvrant un restaurant expérimental baptisé Ultraviolet: un vrai défi!

Imaginez un complexe à la James Bond, avec une porte anonyme sur la façade d'un entrepôt: rien ne laisse deviner qu'à l'intérieur se cache un restaurant futuriste, baptisé Ultraviolet.

Manger ici est une sacrée expérience dans une pièce où les murs affichent des tableaux d'art moderne, des paysages et où les plats et la musique sont en accord.

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On aime ou l'on aime pas...mais l'on ne peut s'empêcher d'admirer ce concept unique au monde, qui s'apparente à une oeuvre d'art.

Chapeau bas ou plutôt casquette basse, Paul!

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Quand les chinois redécouvriront leur passé…

Paul Pairet n'est pas le seul à apporter la french touch à cette ville: Hermès, y a lancé sa marque chinoise Shang Xia ( voir photo en introduction, un magasin Shang Xia devrait ouvrir en France d'ici la fin de l'année 2012 rue de Sèvres).

Son concept est de proposer des produits de luxe chinois conçus selon les méthodes traditionnelles: un concept sans doute trop avant-gardiste pour les clients chinois car la boutique n'a pas eu le succès escompté.

Pour le moment, les habitants de Shanghai préfèrent acheter des produits de luxe 100% occidentaux comme ceux d'Hermès, la maison-mère.

Gageons qu'en Chine, les riches consommateurs changerons bientôt d'avis, à l'image des consommateurs européens qui raffolent des marques de luxe européennes comme Louis Vuitton, Hermès, Chanel....

Mais pour l'heure, alors que les œuvres d'Art Moderne chinoises atteignent des enchères records, bizarrement, l'artisanat de luxe chinois reste encore peu prisé....

Pour les touristes amateurs d'artisanat chinois ou de produits originaux, un quartier est à retenir: Xintiandi.

xintiandi-toursAlors que dans de nombreuses villes chinoises (dont Shanghai) les vieux immeubles ont été rasés sans complexe ces dernières années, Xintiandi pourrait bien amorcer le retour des valeurs chinoises traditionnelles dans le domaine de l'architecture.

Un promoteur a eu une idée géniale: transformer d'anciennes maisons traditionnelles, des Shikumens, en de superbes boutiques d'artisanat et en restaurants au charme fou.

Ici l'on peut boire un verre en oubliant le bruit du trafic ou des vapeurs d'essence et dénicher plus que de simples souvenirs, même s'il faut reconnaître que le quartier est très touristique.

Qu'il est agréable de se promener dans ces ruelles paisibles, cernées par des tours vertigineuses.

Pour de nombreux habitants de Shanghai, quitter les shikumens pour des tours a souvent été une petite mort: adieu les discussions au bas des maisons, la vie de quartier, les consultations au médecin traditionnel chinois...

rue shanghai

Comme dans les années 70 en France, la Chine semble vouloir faire fi de son passé mais à quel prix?

«Les jeunes chinois qui habitent ces tours ne viennent plus consulter les médecins traditionnels» nous a confié un médecin prescripteur de la pharmacopée chinoise à base de plantes.

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Un reniement étonnant alors que la culture chinoise a tant à apporter au monde...


 Victor Sassoon: le fabuleux destin du Rothschild d’Asie

victor-sassoonLe monde et les mondanités sont aujourd'hui toujours d'actualité à Shanghai: mais il sera difficile d'égaler les somptueuses fêtes de Victor Sassoon, le plus célèbre d'une lignée d'entrepreneurs juifs de Bombay.

Ce milliardaire que certains qualifient de Rothschild d’Asie a décidé de transfèrer la fortune de sa famille à Shanghai où il a bâti un empire.

Ses ancêtres avaient fait fortune dans le commerce de l'Opium et du coton entre l'Inde et la Chine et pour payer moins d'impôts, i? y a acheté de nombreux terrains et immeubles ainsi que la société Cathay Land.

C'est sur le Bund qu'il construisit l'immeuble le plus prestigieux, siège de ses activités: la Sassoon House.

Elle comprenaait le Cathay Hotel qui deviendra plus tard le Peace hotel (et aujourd'hui le Fairmont Peace Hotel).

Rien n'était trop beau à l’époque pour Victor Sassoon :  c'est ici dans son immense penthouse avec une vaste terrasse au dernier étage du Peace Hotel qu'il donnera les plus belles fêtes de Shanghai, symbole des années folles.

Le tout Shanghai rivalisait d'audaces au cours des célèbres soirées déguisées: naufrage (tenues de passagers en détresse), cirque (tenues de clowns, d'acrobates)...

On peut citer parmi les autres édifices construit par Victor Sassoon, le Métropole, de nombreux immeubles d'habitation, de bureaux, Grovernor House, des commerces...

Il fonda également une banque la Sassoon Banking Co.

Avec l'invasion japonaise, cette période de richesse s'estompera pour laisser place à la révolution chinoise durant laquelle la ville aura par chance été relativement épargnée.

Après la guerre, Victor Sassoon se sépara de tous ses biens à Shanghai (hormis l'immobilier) et s'exila à Nassau aux Bahamas où il se convertit au boudhisme.

Pour la petite histoire, la famille Sassoon originaire de Bagdad s'installa à Bombay avec David Sassoon qui y fonda la société en 1833 avant de se développer en Asie. 

A la mort de David Sassoon, son fils le plus âgé Abdullah Sassoon (1818-1896), hérita des affaires en Chine (appelée la vieille société Sassoon) et le second fils de David, Elias Sassoon (1820-1880), créa la nouvelle société Sassoon à Bombay qui prit la main sur la société d'Abdullah.

Puis Jacod géra la société et son neveu Victor, dont nous avons parlé la repris en 1918.

La famille amasssera une fortune considérable: un héritier de David, Arthur Sassoon (de la société David Sassoon &Co), fonda avec 15 autres sociétés de commerce (Hongs) la banque HSBC en 1865. Il fut l'un des 8 directeurs de la banque.

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 Shangai Vice

Comme Mumbai d'où venaient les Sassoon, Shangai est une ville fascinante, un creuset de l'humanité où le pire et le meilleur ont été exacerbés au temps des concessions: la ville a connu les infâmes brigands comme Du Yueshen dans la concession française.

du yueshengCet Al Capone local était à la fois brigand et chef de la police avec ses Brigades Vertes: il gérait d'une main de fer son empire de tripots composés de salles de jeux et de salons d'Opium (qui étaient aussi des lieux de prostitution).

La ville à cette époque était une sorte de Las Vegas du vice: c’est d’ailleurs pourquoi elle a été tant décriée durant la révolution chinoise.

Shanghai comptait de nombreux casinos dont le plus connu était le number 181, réplique d'un casino de Monte Carlo.

La prostitution y était omniprésente avec les célèbres fleurs de Shangai.

La ville regorgeait également de Dancing où sévissaient les taxis girls et où les musiciens de jazz étaient souvent des émigrés russes (grands musiciens devant l'éternel) chassés par la révolution.

Un autre lieu emblématique était le Great World, ouvert en 1917: il s'étendait sur 15000 M2 avec le premier étage réservé au jeu, le second aux restaurants et théatres, le 3ème et le 4ème aux salles de jeu et aux salons de massage et où l’on trouvait au 5ème étage, des filles aux jupes échancrées jusqu'aux aisselles dans ce qui était appelé le paradis.


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Shangai: tout pour le Business!

Aujourd’hui, la ville a oublié le jeu pour se consacrer au business et avec succès, puisque son PIB a atteint 110 milliards de dollars (avec des taux de croissance à deux chiffres ces 14 dernières années!).

Depuis le Bund, siège de l’activité économique au temps des concessions, vous pourrez prendre un métro souterrain à l'ambiance kitsch (avec sa musique désuète et son show de lumières) pour aller découvrir Pudong, un quartier moderne créé en 1992 par Deng Xiaoping pour faire revivre Shangaï (la ville ayant été délaissée pendant la révolution pour les raisons évoquées plus haut).

Du haut de l’Oriental Pearl TV Tower (haute de 469 M, l’emblème de Shanghai à l'image de la Tour Eiffel), l’on découvre le panorama de la ville qui n’a rien à envier à celui de New York.  

vue tour

Comme preuve de son dynamisme et de son avant-gardisme, le port de Shanghai est  devenu le plus important au monde.

Quant à l'aéroport, un train à suspension magnétique ultramoderne le relie au centre ville (32kms) en 7 minutes (à comparer à notre RER B)!

Avec ses 100000 expatriés  dont 6000 français, Shanghai est redevenue la ville la plus internationale de Chine pour le plus grand plaisir des touristes et des hommes d’affaires.

Les sociétés étrangères s’y implantent massivement: 393 multinationales y ont leur siège asiatique et l’on y compte 349 centres de R&D.

Tel un phœnix, Shanghai a su capitaliser sur son riche passé, pour redevenir au XXIème siècle, une ville qui charme désormais ses visiteurs par son dynamisme et cet indescriptible mélancolie qui émane des anciennes concessions.


 

INFORMATIONS PRATIQUES:

Y ALLER:Cathay Pacific propose deux vols quotidiens en B777 (départ l'après-midi) et B747 (départ en soirée) entre Paris et Shangai via Hong Kong. La compagnie vient de lancer une nouvelle classe premium sur ses vols depuis septembre. Les vols en B777 sont équipés de la nouvelle classe affaires de la compagnie.

Cathay Pacific a par ailleurs ouvert un  nouveau salon premium de 600 m² à l'aéroport de Paris-CDG, implanté au cœur du bâtiment de liaison récemment inauguré entre les terminaux 2A et 2C.

HOTELS: l'ancien hôtel de Victor Sassoon, le Fairmont Peace Hotel est incontournable à Shanghai.

Cet établissement mythique a su se moderniser sans perdre son âme.

Avec ses restaurants d’exception comme le Cathay Room, ses chambres cosy et ses bars animés, l’hôtel plaira autant aux hommes d’affaires qui pourront y sceller des contrats dans des lieux d’exception qu'aux amants en goguette qui resteront sans doute sous le charme de son cadre romantique ou des notes jazzy de ses musiciens aux cheveux blancs. Voir notre test: https://www.businesstravel.fr/2012041012337/hotels-et-spas/teste-et-approuve/test-du-fairmont-peace-hotel-shanghai-chine.html.

La ville abrite de nombreux autres hôtels de luxe comme le grosvenor House, le Grand Hyatt, le Mansion Hotel, le JW Marriott ou l'Okura Garden.

AGENCE DE VOYAGE: nous tenons à remercier la Maison de la Chine pour la qualité de ses prestations et le professionalisme de ses équipes et plus particulièrement de Colette Vacquier, une experte de la Chine. Cette agence de voyage est spécialisée sur la Chine et organise de nombreux séjours en Chine et à Shangai, avec un fort axe culturel et de découverte du pays.

Sur place testez les excursions en side-car de Shangai Sideways, une agence créée par de jeunes français: ils vous feront découvrir tous les lieux secrets de la concession française et internationale, cheveaux aux vents.

A NE PAS MANQUER: une balade sur le Bund pour admirer l'architecture ou une séance de Tai Chi Chuan tôt le matin, le quartier de Xintiandi, le musée de Shangai, une soirée au Jazz Bar du Fairmont Peace Hotel, boire un verre au Yogfoo Elite Cub, une soirée dans le night-club Park 97 au bord du parc Fuxing, un repas en soirée chez Mr&Mrs Bund, la maison de thé Huxingting et le jardin du mandarin Yu, une balade shopping sur Huai Hai Lu...

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