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Allemagne: déficit commercial historique

Allemagne: déficit commercial historique

L’Allemagne vient d’enregistrer son pire excédent commercial depuis des années. Cela risque de mettre la pression sur l’Euro qui est déjà en vente, « shorté » par de nombreux investisseurs financiers…

La situation économique dans la zone Euro est en train de devenir catastrophique avec l’accord de ses dirigeants.

L’Allemagne qui avait traditionnellement un énorme excédent commercial vient d’enregistrer un déficit commercial négatif au mois de mai. Le déficit a atteint 900 millions d’euros. La balance commerciale allemande n’avait pas été dans le rouge depuis la réunification du pays en 1991 quand un boom de la consommation avait entrainé le balance négativement. Comme le note Die Welt, un quotidien conservateur allemand, cette fois ce déficit n’est pas du à une hausse de la demande alors que le moral des ménages est au plus bas. C’est « un avertissement sur l’état économique du pays » et notamment à l’augmentation terrible des cours de l’énergie. Ce déficit serait dû à plusieurs facteurs : perte du marché russe, fort déficit de 8 milliards avec la Chine, problèmes d’approvisionnement et restrictions dues à la pandémie.

La situation de l’Allemagne semble un peu similaire à celle de la France avec un déclassement en bourse : « sur les 100 premiers groupes côtés en bourse, on ne trouve q’une seule entreprise allemande le chimiste Linde classé 74ème note Heino Ruland du cabinet d’analyste Ruland Research.

Cette mauvaise performance de l’Allemagne ne va pas dans la bonne direction pour l’Euro qui chute du fait de la crise économique prévue en Europe du fait du renchérissement des prix de l’énergie : un facteur qui va bien moins toucher les Etats-Unis grands producteurs d’énergie. L’Europe va donc faire les frais de la guerre en Ukraine un « replat» de la Seconde guerre mondiale».

Cela devrait permettre au final aux groupes américains de racheter à bon compte l’industrie européenne qui risque d’être décimée par les hauts coûts de l’énergie. L’Allemagne va-t-elle suivre un scénario à la française? C’est fort possible. La France qui était l’un des plus grands pays exportateurs au monde en exportations par habitant a fortement chuté ces dernières années avec la revente de nombreux fleurons français à l’étranger avec l’aval de nos politiciens. La France est devenue une grande braderie où tout le patrimoine accumulé depuis des générations est vendu sans hésitation aux puissances étrangères et avec l'aval de l'UE dont les lois facilitent la circulation des capitaux.Nous avions une des plus grandes entreprises dans le domaine de l'énergie, Alstom qui a a été vendue aux américains, l'une des plus grandes entreprises dans le domaine des télécommunications, Alcatel qui a été vendue aux finlandais avec l'aide des américains (Nokia a vendu sa terminaux à Microsoft pour pouvoir acheter Alcatel). La France s'est ainsi désengagée de deux secteurs clés : les télécommunications et l'industrie électrique en quelques années. Et la liste des secteurs abandonnés est longue comme un inventaire à la Prévert : leadership mondial dans les ciments avec Lafarge (racheté par Holcim), acier avec  Arcelor (racheté par Mittal),  aluminium avec Pechiney et tant d'autres entreprises comme Norbert Dentressangle, ClubMed (rachat d'une partie du capital), SPIE (par Clayton, Dubilier & Rice), Legrand (racheté par KKR à 30% et Wendel à 30%), Rossignol, Salomon, Smoby, Solocal (Pages Jaunes), Marionnaud, branche biscuit de Danone, TDF, Yoplait, Ducros, Rossignol, Kronenbourg, Amora-Maille...Grâce à toutes ces ventes l'industrie ne pèse plus que 12% du PIB en France contre 25% en 1970.

Le déficit commercial français a atteint le record de la zone Euro en 2020 avec un déficit commercial de 64,7milliards d’euros.

Le déficit commercial a même atteint 84,7 milliards d’euros en 2021 rapporte le Figaro, un record historique. Désindustrialisation, endettement record, bureaucratie record, déficit commercial historique, secteur public pléthorique, l’état de l’économie française est désastreux. L’Allemagne paie les frais de la perte de compétitivité globale de l’UE en faveur des Etats-Unis ainsi que son choix idéologique de suppression des centrales nucléaires. Un choix qui avait pu se comprendre face à l’émotion au moment de l’accident de la centrale de Fukushima mais qui aurait du être inversé au regard de la situation énergétique du pays depuis quelques années. A noter que pour l'Allemagne la fin des voitures thermiques décidé par la Commission Européenne risque d'être le baiser de la mort, l'industrie automobile étant la force de l'Allemagne. Or l'américain Tesla en prônant une révolution totale avec la voiture électrique vise à reprendre toutes les parts de marché des constructeurs européen comme Apple l'a fait dans les télécoms et pourrait bien mener à la faillite Mercedes, BMW, Porsche...

La France au contraire a hérité d’un excellent positionnement stratégique avec ses centrales nucléaires, un héritage qui malheureusement a été gaspillé avec une mauvaise gestion du parc (nombreuses centrales à l’arrêt, fermeture de Fessemheim, retards massifs de l’EPR de Flamanville…) et des règles de l’Etat qui désavantagent totalement EDF comme la revente à prix coutant d’électricité à ses concurrents ou l’obligation d’acheter l’énergie issue du renouvelable à prix d’or…On ne trouve quasiment plus aucun gaulliste (pragmatisme, indépendance de la France, patriotisme, respect de la pluralité du monde, 3ème voie économique et sociale entre le communisme et le capitalisme) à l’Assemblée nationale sauf au sein de quelques partis comme le Rassemblement National ou LR où ils sont désormais minoritaires.

Les financiers ont bien compris que l'impact de la guerre en Ukraine toucherait principalement l'Europe et ont « shorté » ces dernières semaines l'Euro qui chute à ses plus bas niveaux historiques ce qui renchérit la facture énergétique, le pétrole étant payé très majoritairement en dollar. L'Euro est à son cours le plus bas face au Dollar depuis 20 ans.