
Peu fréquenté par les touristes, l'Éthiopie garde une authenticité émouvante et rare. Les paysages sont à couper le souffle. Hauts plateaux arides du Nord, vallée fertile de l'Omo, désert de la dépression du Danakil, et les trésors d'architecture et d'histoire ne manquent pas. Ferventes, les merveilleuses églises rupestres du Nord, celles enterrées de Lalibela, ou les églises rondes du lac Tana, toutes sont vivantes, ornées de fresques uniques dans la chrétienté. L'Éthiopie est aussi une destination incroyablement riche sur le plan humain.
Il faudrait plusieurs voyages pour connaître vraiment ce pays grand comme deux fois la France. Les tribus du Sud, les parcs naturels, une ville comme Harrar, autant de destinations possibles.
Le pays est majoritairement chrétien depuis le quatrième siècle et les splendides églises rupestres, celles du Tigré et celles monumentales de Lalibela, sont l'une des principales attractions. Ce pays qui reste très pauvre est le pays de la lenteur. Les routes cahotent mais les paysages sont magnifiques et les découvertes et les rencontres sont merveilleuses.
Ne pas quitter la capitale sans avoir au moins rendu visite à Lucy, au musée National (mais c'est une réplique) et visité le musée d'Ethnologie où malgré les pannes d'électricité, la collection de peintures est un must.
Le voyage classique
La route historique suit la route vers le Nord. On visitera Lalibela, Axoum, Gondar, en passant par le massif du Simien et le lac Tana. Dès qu'on sort d'Addis Abeba, qui est déjà à plus de deux mille mètres d'altitude, le paysage du Grand Rift africain est époustouflant. La route serpente et monte lentement, rarement asphaltée. Il y a des surprises, un belvédère où l'on s'arrête pour acheter de l'origan sauvage, un petit veau boudeur au milieu de la route. Même dans un bon 4/4, les montées semblent interminables, mais lorsque enfin on arrive au col et que la vue s'ouvre après l'ultime virage, on aperçoit des panoramas à couper le souffle. Des pics aux crêtes dentelées surplombent les hauts plateaux et déploient un paysage coloré, ocre, rouge, gris. Il faudrait toute la gamme des verts pour décrire les prairies où paissent des buffles, des chevaux, des moutons ou des chèvres avec, lointaine, la silhouette solitaire d'un petit berger emmitouflé. Les larges vallées sont cultivées en terrasses. Des champs de blé, de sorgho ou de tef (blé noir) surgissent des bouquets d'eucalyptus, de conifères et d'autres arbres inconnus. Parfois au-dessus de la route, on aperçoit un paysan accroché à sa charrue dans la pente, qui trace un sillon avec son bœuf. Certaines vallées sont plus pauvres, arides, poussiéreuses, minérales. De loin en loin surgit un bel acacia. Peu de véhicules sur la route le long de laquelle chemine une file ininterrompue de voyageurs divers: bergers de tous âges conduisant leurs bêtes à la recherche d'un puit, les hommes avec leur grand bâton, les femmes avec un parapluie, ou courbées en deux sous un grand fagot de bois, groupes de villageois se rendant au marché… Presque pas de charrettes, tout le transport se fait à dos d'hommes, de mules ou d'ânes, paille et sacs de grains, bois de chauffage, bidons d'eau en plastique…
Lalibela
Lalibella dit la légende est le nom d'un roi du douzième ou du treizième siècle, qui aurait construit les douze églises creusées dans le rocher. La Jérusalem noire cachait ainsi ses trésors dans les entrailles de la terre. Les églises sont très différentes mais l'atmosphère y est également fervente, bien qu'à l'évidence, cet endroit est l'un des plus touristique d'Éthiopie. Des prêtres majestueux psalmodient debout, d'autres attendent et viennent se faire photographier, brandissant leurs deux croix dressées. La plus belle est Bet Giyorgis (Saint Georges), quinze mètres de haut, ou de profondeur, en forme de croix grecque. L'intérieur aussi est splendide.
En dehors des merveilles connues, c'est l'Éthiopie hors des sentiers battus qu'il faut aller découvrir, parfois au prix de longues heures de route. À environ deux heures de Lalibela, Yemrehanna Christos est l'une de ces merveilles, construite à l'intérieur d'une grotte. Les fidèles drapés dans leurs grands châles blancs semblent être là de toute éternité, dans le rayon de lumière éblouissante qui coule de l'entrée et éclaire l'intérieur.
Axoum
La légende fait de cette ville celle de la Reine de Saba, c'est surtout le berceau de la civilisation axoumite, l'une des plus importante en Éthiopie, dont la puissance s'étendait du Yémen au Soudan, entre le cinquième et le septième siècle. Il reste quelques tombes, et un champ de stèles au Nord de la ville, monuments symboliques majestueux que l'on n'a pas encore totalement déchiffrés. Une femme aidée de sa fille y a établi une petite échoppe où elle propose aux visiteurs un café traditionnel, moulu par ses soins, qu'elle prépare sur un petit feu de bois. Un beau monastère, quelques églises… mais la ville en elle-même n'a que peu d'intérêt.
C'est après Axoum, en allant vers Debark, que la route devient encore plus spectaculaire. Elle traverse le massif du Simien, où survivent encore quelques babouins farceurs que l'on peut aller débusquer en partant pour des treks vertigineux.
Gondar
La ville est sur les contrefort du Simien, au-dessus du lac Tana, le plus grand du pays. Ancienne capitale des souverains éthiopiens, c'est la ville des palais, mais on y trouve aussi un incroyable café art déco, souvenir de l'occupation italienne. Entourée de remparts, la ville royale réunit plusieurs palais de pierre des dix septième et dix-huitième siècle, vision surprenante en Afrique. C'est à Gondar aussi que se trouve l'une des plus fascinantes églises d'Éthiopie, Dabra Birhan Selassié (la Trinité sur le Mont de lumière). Sur son plafond de bois sont peintes quatre-vingt visages de chérubins qui suivent des yeux les visiteurs. Gondar a aussi plusieurs restaurants sympathiques et un bar de chansonniers fréquenté par les étudiants.
On descend de Gondar vers Bahir Dar, d'où l'on embarque pour les îles du lac Tana où se trouvent quelques églises émouvantes, inscrites dans l'éternité d'un présent qui n'en finit pas. Posée sur une île au milieu du lac la plus touchante est Nerga Selassie, ornée de fresques que le prêtre dévoile en tirant de lourds rideaux de vieux velours.

INFORMATIONS PRATIQUES
Il faut prévoir un minimum de quinze jours pour faire le circuit du Nord, surtout si on veut aller aussi dans le Simien.
Quand partir.
Le Nord jouit d'un climat tempéré, on peut donc y aller toute l'année, sachant qu'il pleut plutôt en été, entre juin et septembre.
On peut choisir les dates des grandes fêtes de l’Epiphanie en janvier (Timkat) ou en avril, celle des Rameaux (Hossana) qui permettent d'assister aux cérémonies religieuses grandioses. Mais si l'atmosphère y est extraordinaire, il faut accepter de courir les risque de ne pas obtenir les meilleures chambres.
Y aller
Ethiopian Airlines s’installe au terminal 2A à Roissy à compter du 1er Octobre 2008.
Quatre vols hebdomadaires sur des Boings confortables B767-300ER
Informations et réservations : 0 825 826 135
www.ethiopianairlines.com
En Ethiopie, Aucune carte de crédit ne fonctionne. On peut s’approvisionner à Addis en monnaie locale auprès des distributeurs ATM dans le hall du Sheraton (carte VISA), sinon au guichet d’un bureau de change dans le hall du Hilton pour la carte Mastercard. Mais on trouve des banques dans toutes les villes et on peut changer tout simplement de l'argent sans aucun problème.
Le taux de change en Éthiopie est approximativement entre 14 et 15 BIR pour 1 euro et 9,30 à 10 BIR pour 1 USD
Une fois votre billet acheté, deux agences locales peuvent organiser un voyage:
Bella Abyssinia dont le responsable, Yonas Mahetemu parle français et nous a trouvé une voiture et un guide parfaits:
09 11 22 38 59 ou, si ce numéro ne réponds pas, 09 11 41 08 54
www.bellaabyssinia.com
DESIRE TOURS & TRADE PLC
Adresse physique : Bole Road, rue derrière Saay Pastry à côté Abyssinia Beauty à Addis Abeba. Téléphone : 251 11 663 84 95 / 94 /
E-mail :
Voyagistes français:
Atalante propose un circuit classique de seize jours avec un petit trek facile : www.atalante.fr
Explorator propose plusieurs voyages thématiques : www.explo.com
Et c'est peut-être Ikhar qui a le programme le plus complet : www.ikhar.com/site/voyage.php?id=150
Visas
Il faut un visa, délivré par l'ambassade à Paris
35 av Charles Floquet 75007 PARIS , 01 47 83 83 95
ou en s'adressant à Action visas HYPERLINK "https://www.action-visas.com" www.action-visas.com
Ne pas oublier
Emporter une bonne lampe de poche et des jumelles pour les fresques dans les églises et les visites de musées.
Adresses
Il est évidemment plus simple de laisser à l'agence qui organisera votre voyage le soin de faire les réservations d'hôtels, mais voici quelques idées.
Hôtels
Ceux de la chaîne Ghion sont généralement satisfaisants, mais à Lalibella par exemple il vaut mieux descendre au Seven Olives, dont la terrasse fleurie surplombe la ville et qui a un bon restaurant.
Seven Olives, tel. 0333 360020
Restaurants:
- À Addis:
Le meilleur restaurant d'Addis est sans conteste Ristorante Castelli, dans le quartier de Piazza. Pâtes fraîches, légumes du potager et une tradition inchangée depuis deux génération d'Italiens charmants! Rue Mahatma Gandhi. Tous les taxis connaissent. Mieux vaut réserver. 0111571 757
Sur Bole Road aussi on trouve des restaurants sympathiques, et ce n'est pas ce qui manque à Addis!
- En route, la plupart des restaurants servent le plat traditionnel, l'injera (une galette de tef) et ses sauces diverses, suivant qu'on jeûne ou pas. C'est généralement très bon. Le mieux est de s'en remettre au chauffeur qui connaît les meilleurs endroits.
Livres à lire avant de partir
L'Afrique fantôme Michel Leiris
Rimbaud en Abyssinie par Alain Borer au Seuil
Le drame éthiopien Henry de Monfreid Grasset
L'Abyssin par Jean-Christophe Rufin Gallimard
Et pour découvrir la musique pop éthiopienne:
www.youtube.com/watch?v=HClUxxG7fGQ&feature=related
Musique plus traditionnelle:
www.youtube.com/watch?v=mGq8U16Q8C0&feature=related
ou acheter un cd de la collection Éthiopiques, fondée par un fan de l'Éthiopie, Francis Falcetto
www.budamusique.com/index.php/Catalogue/vmchk/Ethiopiques.html
Crédit Photos: Elisabeth Schneiter.