Selon étude menée par Campus France en 2023, 108654 français sont partis étudier à l'étranger ces cinq dernières années soit une hausse de 25%.
La France est ainsi le 6ème pays au monde qui exporte le plus d'étudiants après la Chine, l'Inde, le Vietnam, l'Allemagne et les Etats-Unis selon un rapport de Campus France.
Au sein de l'UE, la France est même le premier pays de départ des étudiants Erasmus avec 38668 étudiants soit 14% du total en 2021 devant l'Espagne et l'Allemagne. Elle n'est par contre que le 3ème pays d'accueil des étudiants européens avec 25653 étudiants soit 9% du total derrière l'Espagne en première position (42834 étudiants, 15% du total) et l'Allemagne (26060 étudiants, 9% du total). Au niveau mondial la France est loin derrière les Etats-Unis en première position (957457 étudiants accueillis) et le Royaume-Uni en 3ème position (550877 étudiants accueillis) voire même l'Allemagne en 4ème position (368717 étudiants accueillis).
Le Royaume-Uni a la côte auprès des étudiants français de même que plusieurs pays européens ainsi que le Japon, la Turquie et le Maroc
Le Royaume-Uni reste le leader de l'attraction des étudiants étrangers en Europe, sans doute grâce à la pratique de l'anglais mais aussi par l'excellente réputation de ses deux principales universités, Oxford et Cambridge.
En terme départ les étudiants français partent principalement au Canada (+29%), en Belgique, au Royaume-Uni (+20%), en Suisse (+82%) et en Allemagne (+33%). Les Etats-Unis sont moins en faveur avec une baisse de 7% entre 2015 et 2020. Ils passent ainsi de la 2e à la 7e place des pays d’accueil entre 2010 et 2020, illustrant plus globalement une baisse d’attractivité auprès des étudiants européens.
Certains pays d'accueil sont de plus en plus prisés par les étudiants français comme l'Espagne, les Pays-Bas (pour ses cours dispensés en anglais) et le Japon (+82%), la Turquie (+209%) ou le Maroc (+228%), la Roumanie (+58% notamment pour la médecine), la Hongrie (+56%) ou la Finlande (+52%).
Sept étudiants français sur dix partent étudier en mobilité diplômante dans un autre pays d’Europe (72%), dont 48% dans l’Union européenne, 23% en Amérique du Nord (principalement au Canada), et seulement 3% en Asie-Océanie. (Australie et Japon en tête).
Les étudiants français fuient-ils la France à cause de Parcoursup et de ses critères de sélection administratifs?
Qu'est-ce qui explique cet engouement des français pour les études à l'étranger? La baisse de niveau dans les universités? Parcoursup, un parcours qui ne reconnait toujours au mérite les étudiants? Une soif de découverte? Ou une moindre perte de niveau par rapport aux écoles françaises comme en Suisse?
Un article récent du Monde montre que l'Ecole Polytechnique de Lausanne a durcir ses conditions d'accès pour faire face à l'engouement des français. Pourtant le coût de la vie est très élevé sur place et les études y sont chères. C'est sans doute l'excellence de l'école qui attire les étudiants français et le mode de sélection éloigné de Parcoursup qui est très critiqué et qui ne prend pas bien en compte le niveau réel des élèves. Par exemple les élèves du privé où les notes sont souvent plus sévères sont défavorisés sur Parcoursup alors que leurs élèves sont souvent d'un meilleur niveau que dans le public.
Les familles français aisées ou de la classe moyenne privilégient ainsi de plus en plus les études à l'étranger face à un système français devenu bien trop administratif et privilégiant moins le niveau réel car prenant en compte les dossiers sans retenir le niveau respectif des différents lycées.
A ce titre l'affaiblissement du BAC aura porté un grand coup à l'excellence française. Il permettait au moins de garantir un niveau élevé d'accès aux études supérieures. Aujourd'hui on compte malheureusement de nombreux étudiants post-BAC faisant de nombreuses fautes de français qui n'auraient jamais eu un certificat d'études.
Au final dans des marchés ouverts les étudiants vont là où les formations sont les meilleures et ils ont bien raison.