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L'avion devient écolo

trainee_avions.jpgL’avion est le mode de transport le plus polluant aujourd’hui, mais les compagnies travaillent à réduire leur impact sur l’environnement.

Avec 148 grammes d’équivalent carbone par passager, l’avion est de loin le transport le plus polluant. La voiture pollue moitié moins soit environ 70 grammes d’équivalent carbone et le train encore moins, de l’ordre de 5,8 grammes. Un constat accablant alors que la lutte contre la pollution est en tête des agendas dans le monde et en France plus particulièrement avec le Grenelle de l’environnement. Lors de la grande messe de l'aviation, le World Air transport Forum qui s'est tenu à Cannes la semaine dernière, ce thème a été l'objet de nombreux débats. 
 
Car l’aviation autrefois le privilège d’une élite est devenue avec sa démocratisation une industrie fortement polluante pour l’environnement. Tous les regards sont tournés vers les compagnies aériennes et la manière dont elles se comportent. Ainsi même si l’aviation est l’industrie dont les émissions de CO2 croissent le plus vite, elle ne contribuera qu’à hauteur de 5% au réchauffement de la planète d’ici 2050. De plus les émissions des transporteurs maritimes ont connu la même progression que celles de l’aviation ces dernières 20 années, mais les bateaux sont plus discrets que les avions…
Cela permet de décharger la conscience des voyageurs d’affaires.
La presse cependant n’a pas été tendre récemment avec les compagnies aériennes et c’est pourquoi celles-ci tentent de convaincre de leur engagement vis-à-vis de l’environnement. Easyjet par exemple a dévoilé un projet d’avion futuriste économe en carburant. Pour Andy Harrisson, le président d’Easyjet, le débat autour de l’environnement est trop pessimiste : « la société doit mettre en balance les avantages économiques de toutes activités et ses inconvénients. Le plus grand bénéfice économique pour un pays est son commerce international et l’aviation est au cœur du commerce ». De plus les compagnies low-cost  peut se prétendre préserver mieux l’environnement  alors qu’elles transportent plus de passagers dans leurs nouveaux avions.  Par exemple, le taux de remplissage des avions d’Easyjet est de l’ordre de 84% contre 74% pour British Airways. Le mouton noir de l’industrie aérienne, Michael O’Leary de Ryanair est franc vis à vis du lobby environnemental en disant que l’industrie aérienne ne peut rien faire pour lutter contre les émissions tant que les chinois ouvriront deux nouvelles centrales à charbon chaque semaine. « Personne dans l’industrie ne se préoccupe de CO2. Par contre nous sommes tous très préoccupés par un baril à 70 dollars » affirme-t-il.
Ryanair,  Easyjet ou British Airways peuvent se vanter d’utiliser des avions moins consommateurs en énergie. Ainsi les Airbus A319 d’Easyjet émettent 42% de CO2 en moins que les Boeing 737-200 utilisés dans les années 80.

Les nouveaux avions sont plus économes
 
Ainsi les nouveaux avions pourraient rassurer la conscience des voyageurs d’affaires. Les nouveaux matériaux composites en carbone sont devenus la norme dans la construction des avions long-courrier. Boeing a ainsi dévoilé le premier 787 large en juillet dernier. Cet avion transportera 300 passagers et consommera  20% de carburant en moins que le 767. Ainsi grâce au 787, Virgin devrait abandonner sa politique de « quatre réacteurs pour les vols long-courrier ».

Mais alors que les grandes compagnies ont les moyens de changer régulièrement leur flotte, il n’en est pas de même pour les autres. Les vieux avions sont rachetés par des sociétés comme Maxjet ou Silverjet, dédiées toutes les deux aux voyageurs d’affaires !
Ces deux sociétés utilisent des Boeing 767 et volent au-dessus du Groenland plusieurs fois par jour en direction des USA.
De plus ces compagnies transportent peu de passagers avec ces avions de 20 ans d’âge. Silverjet transporte 65 passagers par voyage et Maxjet 75 passagers, ce qui en fait des compagnies relativement polluantes même en comparaison de sociétés qui prétendent se moquer de l’environnement comme  Ryanair.

La compagnie Eos, elle aussi spécialiste du voyage d’affaires est moins polluante. Elle utilise des Boeing 757, des avions plus petits. Mais Silverjet reste néanmoins la seule à proposer un programme de compensation de ses émissions inclus dans ses tickets.

Les compagnies rivalisent d'imagination pour réduire leurs émissions
 
D’autres compagnies comme British Airways, Easyjet, SAS ou Delta propose un programme basé sur le volontariat.

D’autres compagnies comme Virgin sont inventives. En octobre elle a annoncé que ses avions allaient être garés le plus près possible de la piste. Cela pourrait économiser des milliers de tonnes de fuel alors que l’attente à des aéroports saturés comme JFK peut prendre plus d’une heure pour certains avions. De son côté SAS va adopter une technique d’atterrissage en douceur au lieu des atterrissages par palier sur ses vols transatlantiques. Selon la compagnie de 500 à 600 kilos d’émission de CO2 pourront êtres économisés par atterrissage. SAS n’est pas la seule compagnie à utiliser cette technique qui ne fonctionne que si les aéroports sont peu encombrés.

Lufthansa se tourne vers les gouvernements. Elle fait campagne pour un ciel européen afin d’avoir des méthodes de contrôle aérien standardisées en Europe, ce qui réduirait le nombre de routes et réduirait le temps de vol et donc les émissions des avions.

La compagnie intérieure anglaise Flybe a copié la symbolique des produits électroménagers. Un classement de A à F montre la pollution de chacun de ses vols. Mais même si cette compagnie consomme peu grâce à ses avions utilisant des turbopropulseurs plus économes que les réacteurs. Mais comme cette société opère des vols intérieurs, il faudrait la comparer au train. Et cette mise en perspective est peu flatteuse. Néanmoins, même si les trains consomment moins, leurs sources d’énergie comme le nucléaire en France, ne sont pas très  « écologiques ». Climate Action Network a cependant calculé qu’un trajet en train de Londres à Amsterdam est 66% plus économe en émissions de CO2 qu’un trajet similaire en avion.

Mai sil ne faut pas oublier qu’un trajet en voiture sur cette distance serait aussi polluant qu’en avion. Au final, nous devrions donc prendre le train pour les trajets courts, mais il faudra  le problème reste le même pour les longs courriers. « Si vous arrêtez de prendre les vols longs courriers, vous affectez les économies les plus vulnérables au monde » affirme David Soskin, directeur du site de comparaison en ligne Cheapflight.

Il remarque notamment que le film « An Inconvenient Truth » d’AlGore, qui vient de recevoir le prix nobel, ne parle pas de l’aviation. « La seule fois où nous voyons un avion est quand Al Gore en utilise un pour voyager » note-t-il. Selon lui les prévisions sur les émissions en 2050 n’ont aucune valeur. « En tant qu’homme d’affaires, j’ai du mal à prévoir à 3 ou 4 ans, je ne vois pas comment ils peuvent établir des prévisions d’ici 40 ans » se questionne-t-il. Sa pensée n’est cependant pas courante à l’heure du client écolo. L’hystérie à propos des vols aériens amène les voyageurs à se demander « est-il vraiment nécessaire que je prenne l’avion. ». La réponse est probablement non, mais peut-être devrions-nous arrêter de nous inquiéter, éteindre la climatisation, utiliser moins notre voiture et persuader les chinois d’arrêter de construire ces centrales électriques…

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