Air China, China Eastern et China Southern devraient publier leurs meilleurs résultats depuis 2010…
Lentement, discrètement et sûrement les compagnies aériennes chinoises progressent dans les classements mondiaux. Et leurs résultats sont à la hauteur.
Selon Bloomberg, Air China devrait publier un bénéfice net en hausse de 10% à 7,76 milliards de yuans pour 2016 contre une hausse de 3% des bénéfices à 6 milliards de yuans chez China Eastern .
De son côté, Hainan Airlines a publié la semaine passée un bénéfice de 3,14 milliards de yuans en hausse de 4,5% avec des ventes qui ont en très forte croissance de l'ordre de +16%.
La baisse du yuan de 3,9% au 4ème trimestre a de plus fait baisser les bénéfices de ces compagnies qui auraient été encore plus importants sinon.
Globalement Bloomberg s'attend à un profit global d'environ 19,5 milliards de yuans pour l'ensemble des compagnies chinoises.
Pourquoi une telle croissance?
Les compagnies chinoises bénéficient du premier marché captif au monde en terme de nombre de personnes et qui deviendra bientôt le premier marché aérien mondial en revenus d'ici 2024 selon la IATA.
De plus elles ont fortement étendu leur réseau ces dernières années en proposant beaucoup plus de destinations en Europe notamment. En 2015, Air China a lancé un vol Paris-Chengdu et a doublé ses fréquences entre Pairs et Pékin en juin 2015.
De son côté China Southern a mis en service un A380 entre Paris et Pékin depuis octobre 2012 en partage de code avec Air China.
China Eastern a également inauguré en décembre 2014 une nouvelle liaison entre la France et le Yunnan avec 3 vols par semaine : Paris est devenue la première ville européenne à accueillir un vol direct au départ de Kunming.
Enfin Hainan Airlines a également augmenté ses capacités en 2015.
En 2016, des informations ont fuité selon lesquelles la DGAC négocierait un nouvel accord bilatéral entre la France et la Chine avec à la clé une hausse des vols entre les deux pays à prévoir dans les prochaines années.
American Airlines a pris acte de la croissance prévue du marché chinois en s'emparant d'une partie du capital de China Southern la semaine passée comme nous avons été parmi les premiers à l'annoncer en France la semaine passée.
En 2015, Delta Air Lines avait déjà investi 450 millions de dollars dans China Eastern.
Encore peu d'investissement européens
Bizarrement les compagnies européennes sont encore à la traine en terme d'investissements en Chine.
Air France coopère cependant avec plusieurs compagnies chinoises et a mis en place des co-entreprises avec China Southern et China Eastern. Mais la compagnie a peu de liens capitalistiques, ce qui pourrait être une faiblesse dans les années à venir alors que les compagnies américains se renforcent en Chine.
Elle a cependant revendu 49,9% de Servair au groupe Chinois HNA l'an passé (qui détient Hainan Airlines). HNA serait pourtant selon certaines sources intéressé à entrer au capital d'Air France : le groupe chinois aurait proposé à Air France un vaste partenariat intégrant une entrée au capital. Il aurait pu conduire à des échanges d'actions entre les deux groupes.
De son côté Lufthansa vient d'annoncer un vaste accord de partage de code avec Cathay Pacific basée à Hong Kong. Un accord de coopération qui s'étend également aux programmes de fidélisation des deux compagnies aériennes.
Il faut dire que Cathay justement souffre de la concurrence des compagnies chinoises et qu'elle a publié ses premières pertes annuelles depuis 8 ans en 2016 (perte de 575 millions de dollars d'Hong Kong conrte un bénéfice de 6 milliards en 2015).
En développant ses relations avec Cathay, Lufthansa met également un pied en Chine alors que Cathay détient 17,5% d'Air China. Ces dernières semaines des rumeurs ont évoqué un rachat de Cathay Pacific par Air China, mais la directiond e Cathay a démenti. Air China est aussi le plus improtant actionnaire de Cathay avec le groupe Swire.
Globalement les compagnies chinoises ont transporté un peu moins de 500 millions de passagers l'an passé, un chiffre très important qui met en exergue une tendance qui devrait se poursuivre durant la prochaine décennie.