Les Assises du Tourisme qui ont eu lieu ces 18 et 19 mai à Paris. Eles ont été l’occasion pour le gouvernement de faire un bilan, plutôt négatif, du tourisme en France, et d’annoncer les premières solutions pour dynamiser ce secteur.
Les Assises Nationales du Tourisme 2008 ont été riches en enseignements et donnent un aperçu du plan stratégique initié par le gouvernement. Il devrait profondément améliorer l’ensemble de l’offre sur ce secteur. Tout part d’un bilan alarmiste issu de l’état des lieux du tourisme en France, commandé par le ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi. Au delà des premiers chiffres, qui réaffirment la position de leader de la France d’un point de vue touristique dans le monde, avec 82 millions d’arrivées sur le territoire en 2007 (source : direction du tourisme), cette destination est en danger dans le contexte concurrentiel et économique actuel. Car si la France arrive première au niveau du nombre de visiteurs, ce n’est plus le cas au niveau des recettes, puisque l’Espagne domine l’Europe depuis 2002.
Certes l’érosion est en partie justifiée par la concurrence mondiale et le renouvellement des offres et tendances de consommation, mais le secteur touristique français semble avoir également sa part de responsabilité. De nombreux témoignages privés critiquent l’accueil réservé aux touristes en France : une étude Ipsos de 2007 confirme ce sentiment, puisque seules 20% des personnes interrogées estiment êtres bien accueillies en France.
L’offre elle-même souffre d’un vieillissement certain, avec des structures d’hébergement et de loisirs qui datent souvent des années 70-80. Au final le secteur touristique français n’est pas aussi rentable et attractif qu’il pourrait l’être. Le gouvernement a donc décidé d’entamer une rénovation en profondeur du paysage touristique.
Le gouvernement compte mettre en place une stratégie de dynamisation du secteur à grande échelle, à partir des différents travaux menés depuis le mois de Janvier, notamment ceux du cabinet de conseil BCG (Boston Consulting Group). Ces travaux ont été menés par des acteurs de tous horizons. L’état, les institutionnels, l’administration et les professionnels du tourisme ont ainsi été impliqués dans les différentes études, qui ont mis en exergue plusieurs axes sur lesquels travailler :promouvoir l’offre française à l’étranger, faciliter l’accès des touristes étrangers au pays et à ses régions, améliorer la qualité de l’accueil et des services, ou encore faire évoluer le parc d’hébergement pour qu’il soit adapté à la demande actuelle et future.
Le gouvernement souhaite se concentrer sur trois axes prioritaires : l’amélioration de l’accueil des touristes internationaux, la modernisation de l’offre touristique pour répondre aux nouvelles attentes et la promotion de la marque France. Les objectifs en terme de résultat sont projetés à l’horizon 2020, avec une part du tourisme dans le PIB que le gouvernement souhaite faire passer de 6,3% à 7,6% et la création de 600 000 emplois directs et indirects.
Pour atteindre ces objectifs ambitieux, le ministère dispose de recommandations de mesures concrètes apportées par BCG et son groupe de travail, mais également des conclusions des Assises Nationales qui ont eu lieu cette semaine. En effet si l’industrie touristique connaît une période de transition, il existe de nouveaux marchés prometteurs à investir. Les pays émergents, aux rangs desquels on compte notamment la Chine ou la Russie, représentent un potentiel de développement certain, si on se donne la peine de les intégrer dans une politique touristique nationale. De même le vieillissement de la population est une opportunité à saisir.
La phase de mobilisation commence ainsi en juin dans le programme ministériel, avec des mesures déjà décidées et annoncées. Premier exemple : la réforme en profondeur de la classification hôtelière, avec une gamme débutant à la première étoile. Ainsi un reclassement des hôtels permettra de relever le niveau d’accueil, puisque les nouvelles certifications prendront désormais en compte des notions jusque là oubliées du système, comme la qualité de l’accueil ou le respect de l’environnement. Un organisme sera chargé des nouvelles certifications qui seront attribuées pour 3 à 5 ans. Cela représente toutefois un effort supplémentaire de la part des hôteliers qui auront à charge les frais relatifs à la nouvelle classification, bien qu’un fonds d’aide soit susceptible d’alléger cette démarche.
Autre nouveauté, la création de la marque France, qui devrait permettre une stratégie marketing et communicationnelle plus efficace, unifiée sur l’ensemble du territoire. Un logo et une signature, « Rendez-vous en France » seront le nouveau label de qualité et de reconnaissance, qui devrait simplifier la lecture du marché pour les touristes internationaux. La France ne sera plus l’un des derniers pays à ne pas avoir son site web, avec la création de France.fr. De nombreuses autres initiatives seront décidées et présentées par Hervé Novelli, secrétaire d’Etat rattaché à Bercy, dans le cadre de la proposition d’un projet de loi touristique devant le conseil des ministres avant la fin de l’année. On pourra notamment avoir plus d’informations quant à l’assouplissement de la politique de visa, ou encore le problème de formation du personnel .
Hervé Novelli s’engage dès le mois de juillet dans un tour de France des régions. Les avancées de la nouvelle politique de tourisme en France seront présentées lors du Forum européen du tourisme qui aura lieu les 18 et 19 septembre à Bordeaux.
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