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Les compagnies du Golfe rejettent les accusations des compagnies US

James Hogan, le CEO d'Etihad Airways, Tim Clark, le CEO d'Emirates et Akbar Al Baker le CEO de Qatar Airways ont nié en bloc les accusations des compagnies américaines affirmant que les compagnies du Golfe reçoivent des subventions déloyales. Le président australien d'Etihad Airways a vanté les accords openskies mis en place dans le monde comme un modèle de succès car ils «offrent plus de choix aux clients».

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Delta, American et United se sont plaintes officiellement auprès de l'administration d'Obama en assurant qu'Etihad, Emirates et Qatar Airways avaient reçu 42 milliards de dollars en subventions de leurs gouvernements depuis 2004.Des accusations qui ont défrayé la chronique de la presse mondiale ces derniers jours.

Delta, American et United assurent que cela rend une concurrence loyale impossible.

Mais James Hogan a déclaré que le fait que la compagnie soit détenue par le gouvernement ne la rend pas différente des autres compagnies du monde.

Il a donné sa vision de la situation: «Comme l'une des plus jeunes compagnies nationales dans le monde, nous avons eu à tout créer de rien: nos produits, nos opérations, nos infrastructures…Etihad est un David, Un David qui doit affronter des Goliaths depuis 2003 quand nous avons débuté. Dans virtuellement chaque marché où nous sommes entrés, nous avons du faire face à des concurrents avec des marchés établis, des infrastructures, des équipes ventes et de marketing, des marques existantes et des bases clients déjà en place. Dans beaucoup de cas, ces compagnies ont reçu de superbes infrastructures :aéroports, terminaux, slots, droits d'atterrissage pendant des décennies. Pour les affronter nous avons du travailler dur et plus intelligemment. Ce qui s'appelle la concurrence. Nous avons été aidés par notre position géographique. Le Golfe est au centre des routes actuelles du commerce et des voyages (de la nouvelle route de la Soie). Aujourd'hui, les technologies des avions et les changements dans les échanges mondiaux nous permettent de nous positionner fortement dans de nombreux marchés nouveaux ou émergents. Nous avons été aidés car nous débutions d'une page blanche :pas de systèmes légaux, d'avions anciens, d'une mentalité héritée…Et nous avons développé la vision et l'ambition de notre actionnaire afin de créer une compagnie globale et compétitive.»James Hogan a ajouté qu'il voyait Etihad comme «une amie des Etats-Unis» et a cité le B787-9, un avion américain opéré vers Washington DC.

Il a ajouté : «Certainement les liens entre les Emirats Arabes Unis et les Etats-Unis sont incroyablement forts et nous pensons qu'Etihad Airways s'et toujours inspiré de cela dans son Business. Nous sommes des clients majeurs de Boeing,General Electric, Sabre et beaucoup d'autres compagnies américaines. Nous tavaillons avec des partenaires américains, avec les institutions financiers américaines, avec les Offices de Tourisme des Etats-Unis, avec les aéroports américains. Notre engagement aux Etat-Unis permet de faire travailler 200000 personnes».

De son côté alors que compagnies américaines demandent à la Maison Blanche, le cas échéant, de suspendre les accords d'ouverture du Ciel Américain le CEO d'Emirates, Tim Clark s'est exclamé :«c'est n'importe quoi!».

Il a ajouté que «les allégations sur les subventions étaient incorrectes» et a suggéré que les compagnies américaines fassent des excuses aux compagnie du Golfe une fois que ces litiges seront résolus.

«Tout ce débat autour de prétendues subventions et du caractère équitable ou non de la concurrence au regard de telle ou telle législation, n’est qu’une diversion par rapport à la question centrale qui est posée – les trois principaux transporteurs aériens US qui, avec leurs partenaires/joint ventures respectifs, contrôlent déjà environ les deux tiers des vols internationaux à partir des États-Unis, veulent limiter plus encore les choix dont disposent les consommateurs américains, les aéroports, les économies locales et régionales, en termes de transport aérien international » a souligné Tim Clark. « Les consommateurs devraient demander à Delta, à American et à United pourquoi ils figurent au nombre des compagnies aériennes les plus rentables dans le monde, alors qu’ils sont loin d’être classés parmi les meilleurs dès lors qu’il s’agit de qualité de service ou de produits » a poursuivi le président d’Emirates.

Tim Clark a effectué une tournée aux Etats-Unis afin de calmer les esprits. Il a rencontré notamment des représentants du ministère des Transports US, du département d’État, du ministère du Commerce et du Conseil économique national. Il a promis que les accusations du rapport de 55 pages des 3 compagnies américaines seront balayées une par une.

«Il n’est pas bien difficile de souligner que les trois principales compagnies aériennes US bénéficient elles-mêmes d’avantages inéquitables, et notamment d’un accès privilégié au plus grand marché aéronautique du monde, avec une totale immunité de leurs joint ventures au regard de la législation antitrust, aux termes du Chapitre 11 et de la législation sur les prestations de retraite, de diverses modalités de soutien de la part de plusieurs États dans le pays, et d’infractions à la tarification sur les carburants. Nous pourrions établir une liste complète et créer un dossier similaire à leur livre blanc. Mais, une fois encore, la question n’est pas là. Ce qui importe vraiment ce sont les choix proposés aux consommateurs, et les avantages qu’offrent aux nombreux voyageurs des liaisons aériennes internationales directes, en dehors de la coalition Delta-American-United. L’ouverture du trafic aérien entre les États-Unis et les Emirats Arabes Unis s’est révélé extrêmement fructueux pour les consommateurs américains, le commerce et l’économie en général. Il n’y a aucune raison pour que le gouvernement des États-Unis décide de geler le trafic aérien ainsi mis en place, ou de procéder à un quelconque revirement, simplement pour protéger les intérêts de quelques-uns et de leurs partenaires» a-t-il indiqué.

Quant à Qatar Airways, elle a indiqué de son côté que les sommes provenant de l'Etat Qatari n'étaient pas des subventions mais des participations.

«Je pense que Mr Anderson (le CEO de Delta) ne comprend pas la différence entre actions et subventions. Nous n'avons jamais reçu de subventions» a assuré Akbar Al Baker, CEO de Qatar Airways. Le président de Qatar Airways a par ailleurs insisté sur le fait que sa compagnie avait fortement investi pour avoir une flotte parmi les plus jeunes au monde en qualifiant les avions de Delta Airlines de «vieux et pourris».

L'âge moyen de la flotte de Delta est d'environ 16,9 ans (13,6 ans pour American et 13,6 ans pour United, voir https://www.fool.com/investing/general/2014/04/12/how-old-is-your-plane-these-airline-fleet-age-rank.aspx) contre environ 5,4 ans pour Qatar Airways, 6,4 ans pour Emirates et 5,5 ans pour Etihad (voir https://www.airfleets.net/ageflotte/fleet-age.htm).