Désormais devenus autant espaces de travail qu’espaces de loisir, les lobbies ont fait leur révolution et ont transformé l’hôtellerie. Mais peut-on réellement tout faire dans un même lieu ? Peut-on bien dans un lobby déstructuré ? Nous avons fait LE tour de la question.
Créatrice du lobby multi-fonctions, un concept qui s’est depuis généralisé dans tous les nouveaux hôtels, l’enseigne Citizen M , cultive son originalité et maintient son attractivité. L’hôtel de Roissy reçoit beaucoup de clients venus des immeubles alentour, qui viennent y travailler, recevoir leurs rendez-vous professionnels, utiliser le bar, y déjeuner aussi car on ne sait pas donner une identité aux espaces qui sont soit une bibliothèque , soit un bar, soit un espace de co-working , avec ses tables de niveaux différents équipées de nombreuses prises de courant , et fréquentés principalement entre 9 h et 17 h. « La plupart du temps, les clients se satisfont de l’ambiance existante mais parfois ils nous demandent de baisser le son, ce qui est toujours possible , depuis les ordinateurs situés à la réception « explique l’un des ambassadeurs. « la seule chose que nous ne pouvons fournir ce sont les salles de réunion à Roissy mais elles seront présentes dans nos deux hôtels qui vont ouvrir en 2017 à la Défense et à la Gare de Lyon », une obligation pour une demande bien réelle.
Les Piaules cet établissement mi-hôtel, mi-hostel a tout de suite vu l’intérêt qu’il y avait à recevoir ce type de clients. « Nous hébergeons depuis notre ouverture une start-up qui vient travailler tous les jours chez nous. Ce sont des retombées positives pour l’hôtel en termes de consommations au bar et au restaurant le midi » explique le directeur. De son côté la jeune femme, qui travaille avec les collectivités locales a trouvé un lieu à sa convenance « ici, je m’y sens bien » explique Laure, « je suis moins isolée que chez moi, cela me coûte moins cher que de louer un fonds de commerce et puis, surtout je n’ai pas l’impression de gêner ». dit-elle.
Dans l’univers feutré de l’hôtellerie 4 et 5*, les clients se sont vite habitués à ces lobbies très clairs, à ces fauteuils confortables et à ces espaces généreux qui respectent l’intimité de chacun « on réduit dans la journée le volume sonore et on augmente la lumière ambiante de sorte que les gens puissent venir y travailler confortablement » explique Frédéric Bonomo, le directeur de l’hôtel Renaissance. Du coup, le chiffre d’affaires du bar est en augmentation constante « même si nous ne poussons pas à la consommation » dit-il encore. « C’est une tendance obligatoire » explique le directeur du Kyriad Bercy à la tête d’un hôtel tout neuf, complètement rénové, pour 1,5 Million d’euros. Certains sont devenus des habitués comme cette jeune start-up accueilli au Renaissance Paris République « c’est une société spécialisée dans le coaching sportif, que l’hôtel utilise d’ailleurs aujourd’hui » poursuit le directeur général.
Par ailleurs, comment par des lobbies sans parler de ces hôtels qui ont fait de leurs lobbies, des lieux incontournables chez les hommes d’affaires. Au-delà des effets de mode la Verrière de l’Intercontinental le Grand est une institution qui s’est installée dans les années 80, après la grande rénovation de l’hôtel, amorcée en 1985. Avec ses 70 places à la réservation non obligatoire, nombreux sont les médias, les recruteurs, ou les commerciaux qui ont su apprécier les fauteuils moelleux de la Verrière. On y reste le tant qu’on veut, pour des consommations qui restent très abordables.
Enfin certains hôtels ont aussi prévu des espaces de travail collaboratifs, sans pour autant être installés dans le lobby. Les Easy Work de Mercure en font partie. Concept né dans les années 2012, il a pris son envol au Mercure Gare de Lyon en 2014. Au sein de l’Easy Work, pas de fonds sonore jazzy, d’ailleurs pas de volume sonore du tout. Les espaces de travail sont tous différents, entre les box pour deux, les espaces pour quatre, les tables collectives pour 6 ou 8 ou encore un espace solo. Avec sa formule de location à 24 € la demi-journée, l’Easy Work ne désemplit pas « nous bénéficions de l’avantage d’être dans un hub , entre le métro ligne 1, la sncf, le rer, et le tgv.
« Utilisées par les franciliens et par les provinciaux, souvent pour des tests de recrutement, des rendez-vous commerciaux, des interviews, nos 26 places sont constamment occupées , explique Prune Llopis, directrice d’exploitation. « Nous vendons entre 40 et 60 forfaits par jour du lundi au jeudi et devant ‘afflux de demande, nous avons construit une extension de 24 places supplémentaires » explique-t-elle encore. Mais chez Mercure pas question de comparer l’Easy Work aux nouveaux lobbies d’hôtels «Nous sommes un espace de travail et nos concurrents sont plutôt Multiburo , Next Door ou la Cordée. Chez nous, il s’agit d’ un espace différencié où tout est pensé pour travailler : une connectivité rapide, des prises USB et des prises électriques nombreuses, une imprimante , jusqu’au mobilier adapté aux espaces travail. Tout est fait pour travailler au calme, jusqu’ à l’étoffe des rideaux spéciale qui permet d’ étouffer le bruit des conversations. Une formule gagnante pour Mercure qui mise aussi sur la prestation restauration, d’ailleurs en plein changement. « Les gens qui réservent déjeunent sur place. Nous avons une formule à 16 € soit pour l’ entrée / plat soit pour plat/dessert) ».
L’Easy Work devrait très bientôt subir une réelle transformation, poussé par la concurrence, avec l’ouverture au mois d’août d’un hôtel Citizen M de 330 chambres implanté en face du Mercure. Créé en 2012, l’Easy Work se doit d’innover pour conserver l’avantage car la marque phare des milleniums mettra certainement la barre très haut.
Enfin la tendance est similaire chez Marriott avec notamment sa nouvelle marque branchée Moxy: dans ces hôtles, le lobby sous forme de Loft comprend notamment un grand espace travail équipé de plusieurs ordinateurs Apple.
