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Quelle transformation pour Brussels Airlines ?

Quelle transformation pour Brussels Airlines ?

Brussels Airlines va gérer l’ensemble des activités long-courriers du groupe Lufthansa sous la marque Eurowings. Elle vise à devenir un centre d'excellence du groupe pour l'Afrique…

En quelques jours, la transformation qui avait été prévue de longue date chez Brussels Airlines suite au rachat de la compagnie par Lufthansa vient d’avoir lieu.

Baisse des résultats en 2017

Est-ce les résultats de la compagnie qui ont accéléré les choses? Brussels Airlines a réalisé un bénéfice de 15 millions d’euros en 2017 soit moins que le résultat enregistré en 2016 alors qu’il y avait eu des attentats (17,5 millions).

Si l’on compare à 2015 la chute est encore plus rude : Brussels Airlines affichait alors un bénéfice de 41,3 millions d’euros.

Changement de direction

Peu après l'annonce de ces résultats relativement décevants, on appris que Bernard Gustin le CEO du groupe et Jan De Raeymaeker le directeur financier avaient été remerciés.

Christina Foerster deviendra la nouvelle dirigeante de la compagnie aérienne belge à partir du 1er avril 2018 et sera épaulée par Thibault Demoulin nouveau directeur des opérations.

Christina Foerster était depuis un an et demi la directrice commerciale de la compagnie aérienne. Elle a occupé divers postes de management dans l'industrie aéronautique, tels que General Manager Product Management Intercontinental, Vice President Network and Fleet Development et Senior Vice President Network, Group & Alliance Development du Lufthansa Group. 

 Brussels Airlines à la tête des opérations long-courriers d'Eurowings

Parallèlement on a appris que Brussels Airlines allait gérer toutes les opérations long-courriers low-costs du groupe Lufthansa ce qui avait été plus ou moins annoncé lors de son rachat par le groupe Lufthansa.

« En 2017, Brussels Airlines et Eurowings ont progressivement commencé à créer les bases d'un avenir commun, dans lequel les forces des deux compagnies aériennes seront combinées, avec l'ambition de construire une compagnie aérienne paneuropéenne forte, durable et de premier plan. La croissance au sein du Groupe Eurowings en tant qu'entité belge nous permettra de développer nos spécificités, telles que notre expertise africaine et notre belgitude. Avec Eurowings, nous continuerons à étendre notre rayon d'action long-courrier hors de Bruxelles et de Düsseldorf, et en particulier à remplir notre rôle de home carrier et de moteur économique important de notre pays » a déclaré Etienne Davignon, Co-Président du Conseil d'administration de SN Airholding.

Les vols long-courriers d'Eurowings à Dusseldorf gérés par Brussels Airlines

Les vols long-courriers d’Eurowings étaient jusqu’à présent opérés par des partenaires. Les nouveaux vols long-courriers d’Eurowings à Dusseldorf à partir du mois d’avril seront opérés par Brussels Airlines. Les avions et l’équipage seront aux couleurs d’Eurowings mais les employés seront payés par la compagnie belge qui gérera également la maintenance.

La direction se veut rassurante...

La direction du groupe s’est voulue rassurante en indiquant que suite à cette transformation il n’y aura pas de suppressions de routes. D’ici la fin de l’année les activités long-courriers Eurowings comprendront 10 avions de Brussels Airlines basés à Zaventem, 7 avions d’Eurowings à Düsseldorf et 3 avions d’Eurowings à Munich.

La marque Brussels Airlines devrait subsister à court terme a assuré Thorsten Dirks, le CEO d’Eurowings. « Brussels Airlines reste une compagnie belge. Mais l’entreprise fait à présent partie de Eurowings Group et il est très important pour nous qu’elle rencontre le plein succès dans le futur. Nous voulons qu’elle bénéficie bien plus de notre collaboration » a-t-il indiqué.

...la Belgique s'inquiète

La Belgique et les syndicats s'inquiètent du sort des 3500 employés de la compagnie du fait de ce changement d'orientation, notamment pour le personnel administratif qui pourrait être déplacé à Cologne siège d'Eurowings.

Le Premier Ministre belge, Charles Michel, a même décider de s’impliquer dans le dossier alors que le gouvernement appelle à consolider les destinations africaines de la compagnie depuis l’aéroport de Bruxelles National et à conforter ses destinations vers les Etats-Unis et l’Inde.

Charles Michel a par ailleurs déclaré qu’il allait vérifier s’il y avait une stratégie compatible avec les intérêts belges pour les destinations européennes. Le Premier Ministre a notamment dans sa poche  les fameux droits de vols octroyés par la Belgique pour peser dans les négociations.

Vers un focus sur l'Afrique ?

On aussi appris que Brussels Airlines allait devenir un centre de compétences sur l’Afrique pour l’ensemble du groupe Lufthansa, qui souhaite se développer sur ce continent.

Est-ce à dire que l'on verra bientôt apparaitre des vols avec des prix plus attractifs vers l'Afrique? Alors que de nombreuses destinations sont devenues plus abordables dans le monde comme l'Asie, le Moyen-Orient ou l'Amérique du Nord, les vols vers l'Afrique restent encore chers.

La nouvelle Brussels Airlines va-t-elle oser prendre le risque de casser les tarifs pour développer le tourisme en Afrique ? Pas sûr, alors que les conditions ne sont sans doute pas encore réunies.

Pour que le tourisme s'y développe et que les tarifs aériens puissent baisser, il faudrait que la situation géopolitique de nombreux pays africains devienne plus stable. Chacun va devoir y travailler car le boom démographique africain risque d'être explosif si les économies africaines ne connaissent pas une croissance élevée dans les prochaines décennies.

A ce titre l'Afrique du Sud est un exemple intéressant alors que le tourisme s'y est fortement développé ces dernières années. Le pays vise à attirer touristes 17,6 millions en 2021 contre 12,7 millions en 2016. Le tourisme sud-africain soutient actuellement quelques 700000 emplois dans le pays et contribue à hauteur de 3% du PIB. Le pays a l’intention de créer 225000 emplois supplémentaires dans le secteur du tourisme d’ici 2030. Le Maroc du fait de sa stabilité politique a également réussi à attirer en masse les visiteurs. Il est devenu l'un des premiers pays touristique d'Afrique avec 11 millions de voyageurs accueillis en 2017.

Si d'autres pays suivaient l'exemple de l'Afrique du Sud et du Maroc, l'Afrique pourrait devenir un nouvel eldorado touristique. Pour mettre les chiffres en perspectives, rappelons que le continent africain dans son ensemble n'a accueilli que 62 millions de visiteurs en 2017, soit moins que la population française.

A titre de comparaison l'Asie a attiré 324 millions de touristes en 2017 contre 617 millions pour l'Europe, 10 fois plus qu'en Afrique...

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