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Air France : vers une suppression de 5000 postes?

Le Figaro indique qu'Air France pourrait supprimer 5000 emplois sur 96000. La compagnie a apporté des précisions sur son compte Twitter en indiquant qu'une telle annonce était prématurée…

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L'ambiance est tendue chez Air France alors que la grève des pilotes en septembre dernier a contrecarré le plan de recourt aux bénéfices de la direction.

La compagnie a publié une alerte sur ses résultats en décembre 2014 en précisant que son EBE atteindrait 1,5 à 1,6 milliards d'euros soit 200 millions de moins que l'an passé.

Il aurait normalement du progresser mais la grève des pilotes, de nouvelles règles fiscales aux Pays-Bas et la baisse de la recette unitaire a assombri le bilan de la compagnie.

En fin d'année Air France a indiqué avoir du faire face à une concurrence sévère en Asie et en Amérique ainsi qu'à une baisse du trafic en Afrique (très rémunérateur) du fait de l'épidémie Ebola. Le Figaro a publié un article hier dans lequel il indique qu'Air France pourrait supprimer 5000 emplois sur un total de 96000.

La compagnie a apporté des nuances sur son compte Twitter hier suite à cette information (https://twitter.com/afnewsroom) : «le groupe Air France-KLM a a nnoncé le 18/12 que la situation du groupe et l'aggravation du contexte concurrentiel requérait d'autres actions en terme de réduction de coûts unitaires et d'investissements. Ces projets de réductions de coûts seront soumis aux syndicats. Aucune décision n'a été prise quant à la possibilité d'un nouveau plan de départs volontaires. De ce fait il est prématuré de discuter de l'existence d'un plan tant en terme de principe qu'en terme de son étendue».

Il reste que la grève des pilotes en septembre a eu un impact très fort au mauvais moment d'autant que la décision du groupe de s'attaquer au marché low-cost était tout à fait logique et dans l'air du temps.

La grève a coûté 400 millions d'euros et a été mal comprise par une partie des salariés non pilotes : ceux-ci risquent d'être encore plus agacés si un plan social se profile.

Au contraire chez Lufthansa, les remous sociaux ont été importants mais n'ont pas empêché la transformation du groupe : la compagnie a développé fortement sa filiale Germanwings sur le marché low-cost et s'apprête à lancer des vols long-courriers low-costs pour faire face à la concurrence. Lufthansa a terminé le transfert de 115 routes auprès de sa filiale Germmanwings le 8 janvier 2015.

Lutfhansa va afficher un profit opérationnel de 1 milliard d'euros en 2014 (697 millions en 2013) et du fait de la baisse des cours du pétrole, elle vient de revoir à la hausse ses prévisions pour l'année 2015 : sa facture carburant devrait baisser de 13%.

IAG devrait faire encore mieux avec un résultat opérationnel de 1,320 à 1,370 milliards d'euros en 2014 (770 millions en 2013) et un très bon positionnement sur le marché low-cost grâce à Vueling.

En 2014, Air France devrait ainsi afficher un résultat opérationnel bien inférieur à celui de Lufthansa, tout comme le budget français face au budget allemand (le résultat opérationnel d'Air France-KLM a atteint 40 millions d'euros pour les 9 premiers mois de l'année 2014).

«La différence d’évolution des finances publiques entre l’Allemagne et la France provient essentiellement du fait que l’Allemagne a su beaucoup mieux maitriser la dynamique de sa dépense» avait déclaré la Cours des Comptes (voir cet article de Challenges). Un constat que l'on pourrait sans doute également appliquer à Air France, particulièrement sur le marché court/moyen-courrier où la concurrence des low-costs est féroce.

www.airfrance.fr